La gestion du patrimoine dans les familles recomposées Comment anticiper et sécuriser la succession dans une famille recomposée

Contenu mis à jour le 12 mai 2023
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La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ? Il existe des solutions pour transmettre son patrimoine de manière équitable, en prenant en compte les besoins de chacun. 

Les règles générales de succession

Au décès d’un proche, sans disposition de sa part, les règles générales de succession s’appliquent. Elles sont édictées dans le Code civil, aux articles 733 et suivant.

Voici les principales dispositions :

  • Les héritiers sont l’époux survivant et les descendants du défunt ;
  • Les enfants disposent de droits de succession équivalents. Ils héritent chacun d’une part égale ;
  • Les enfants adoptés ont des droits similaires à ceux des autres enfants.

Le conjoint hérite uniquement en cas de mariage. Il a alors le choix entre :

  • Obtenir l’usufruit de la succession dans sa globalité. Les enfants se partagent alors la nue-propriété ;
  • Devenir pleinement propriétaire du quart de la succession. Les enfants se partagent les trois quarts de la succession.

Le choix doit être fait dans un délai de trois mois à compter du décès de l’époux. Sans décision, l’option de l’usufruit s’applique.

Les dispositions particulières prises par le défunt

Les dispositions particulières prises par le défunt

Le défunt peut faire un testament pour avantager un proche ou pour personnaliser sa succession. Il peut alors distribuer une partie de sa succession à des proches choisis ou même à des tiers.

Il doit toutefois respecter la réserve héréditaire. Il s’agit de la part d’héritage obligatoirement transmis aux héritiers réservataires (les enfants du défunt ou leurs descendants).

La réserve héréditaire varie en fonction du nombre d’enfants :

  • Un enfant se voit réserver la moitié des biens de l’héritage ;
  • Deux enfants ont droit à deux tiers de la succession ;
  • Trois enfants ou plus se partagent les trois quarts des biens du défunt.

Le reste est appelé « quotité disponible » et peut être distribué librement.

Comment protéger son conjoint lors d’une succession dans une famille recomposée ?

Comment protéger son conjoint lors d’une succession dans une famille recomposée ?

Les questions d’héritage lors d’un remariage ne sont jamais simples à gérer. Il est donc préférable de prévoir la part des biens revenant au conjoint survivant. C’est d’autant plus important si les relations entre enfants et nouveau conjoint ne sont pas bonnes.

Faut-il faire un contrat de mariage en cas de remariage ?

Le mariage est une protection efficace pour le conjoint. Il faut toutefois penser à rédiger un contrat de mariage. En effet, lors d’un remariage, chaque époux apporte un patrimoine issu de son ancienne vie.

Sans contrat de mariage, le régime matrimonial est celui de la communauté réduite aux acquêts. Les biens communs au couple sont ceux acquis pendant le mariage. Ceux obtenus avant le mariage demeurent la propriété personnelle d’un seul des deux époux. Après le décès, ils feront l’objet de la succession.

Dans le contrat de mariage, il est recommandé de prévoir une clause d’attribution intégrale au survivant. C’est la seule exception possible à la réserve héréditaire. Elle doit figurer dans le contrat de mariage et être rédigée par un notaire. Elle sera automatiquement annulée en cas de divorce. Le régime de la séparation de biens, le Pacs ou le concubinage n’avantagent pas le conjoint survivant face aux autres héritiers.

Les solutions pour avantager son conjoint tout en préservant les intérêts des enfants

Les solutions pour avantager son conjoint tout en préservant les intérêts des enfants

La question de l’héritage dans une famille recomposée peut aussi être réglée de manière équilibrée. L’époux sera alors avantagé tout en préservant les intérêts des enfants.

Le premier outil à utiliser est le legs graduel. Dans un testament, il est possible de prévoir de transmettre un bien à son époux. En contrepartie, il doit s’engager à ne pas le vendre ou le donner. À son décès, le bien sera transmis aux enfants. Cette seconde transmission opère comme une succession directe. Les droits de succession s’appliquent selon le barème parent/enfant. Si le conjoint survivant est un beau-parent, un droit de succession de 60 % devrait s’appliquer.

Anticiper sa succession est une démarche essentielle pour toute famille recomposée. Vous permettez ainsi à vos proches de profiter de la fiscalité la plus avantageuse en laissant également une situation transparente pour éviter les litiges.

Depuis plus de 30 ans, nos équipes vous accompagnent dans l’anticipation et l’optimisation de votre succession.

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La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.