La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ? Il existe des solutions pour transmettre son patrimoine de manière équitable, en prenant en compte les besoins de chacun.
Au décès d’un proche, sans disposition de sa part, les règles générales de succession s’appliquent. Elles sont édictées dans le Code civil, aux articles 733 et suivant.
Voici les principales dispositions :
Le conjoint hérite uniquement en cas de mariage. Il a alors le choix entre :
Le choix doit être fait dans un délai de trois mois à compter du décès de l’époux. Sans décision, l’option de l’usufruit s’applique.
Le défunt peut faire un testament pour avantager un proche ou pour personnaliser sa succession. Il peut alors distribuer une partie de sa succession à des proches choisis ou même à des tiers.
Il doit toutefois respecter la réserve héréditaire. Il s’agit de la part d’héritage obligatoirement transmis aux héritiers réservataires (les enfants du défunt ou leurs descendants).
La réserve héréditaire varie en fonction du nombre d’enfants :
Le reste est appelé « quotité disponible » et peut être distribué librement.
Les questions d’héritage lors d’un remariage ne sont jamais simples à gérer. Il est donc préférable de prévoir la part des biens revenant au conjoint survivant. C’est d’autant plus important si les relations entre enfants et nouveau conjoint ne sont pas bonnes.
Le mariage est une protection efficace pour le conjoint. Il faut toutefois penser à rédiger un contrat de mariage. En effet, lors d’un remariage, chaque époux apporte un patrimoine issu de son ancienne vie.
Sans contrat de mariage, le régime matrimonial est celui de la communauté réduite aux acquêts. Les biens communs au couple sont ceux acquis pendant le mariage. Ceux obtenus avant le mariage demeurent la propriété personnelle d’un seul des deux époux. Après le décès, ils feront l’objet de la succession.
Dans le contrat de mariage, il est recommandé de prévoir une clause d’attribution intégrale au survivant. C’est la seule exception possible à la réserve héréditaire. Elle doit figurer dans le contrat de mariage et être rédigée par un notaire. Elle sera automatiquement annulée en cas de divorce. Le régime de la séparation de biens, le Pacs ou le concubinage n’avantagent pas le conjoint survivant face aux autres héritiers.
La question de l’héritage dans une famille recomposée peut aussi être réglée de manière équilibrée. L’époux sera alors avantagé tout en préservant les intérêts des enfants.
Le premier outil à utiliser est le legs graduel. Dans un testament, il est possible de prévoir de transmettre un bien à son époux. En contrepartie, il doit s’engager à ne pas le vendre ou le donner. À son décès, le bien sera transmis aux enfants. Cette seconde transmission opère comme une succession directe. Les droits de succession s’appliquent selon le barème parent/enfant. Si le conjoint survivant est un beau-parent, un droit de succession de 60 % devrait s’appliquer.
Anticiper sa succession est une démarche essentielle pour toute famille recomposée. Vous permettez ainsi à vos proches de profiter de la fiscalité la plus avantageuse en laissant également une situation transparente pour éviter les litiges.
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