Comment rédiger la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ? Rédaction et règles d’application d’une clause bénéficiaire

Contenu mis à jour le 2 janvier 2024
Contenu mis à jour le 2 janvier 2024

La clause bénéficiaire permet de désigner la ou les personnes qui recevront, au décès du souscripteur, un capital ou une rente dans des conditions fiscales avantageuses.

Attention, les règles d’application à suivre dans le cadre de la rédaction d’une clause bénéficiaire sont nombreuses.

Qu’est-ce qu’une clause bénéficiaire ?

Qu’est-ce qu’une clause bénéficiaire ?

Un contrat d’assurance-vie est plus qu’un simple produit d’épargne. Bien utilisé, il peut se transformer en une enveloppe fiscale qui permet, au décès du souscripteur, de transmettre des capitaux dans un cadre fiscal favorable. La clause bénéficiaire est essentielle, car elle recueille le nom des personnes choisies par le souscripteur pour recevoir le capital à son décès. Lors de sa rédaction, il est possible de désigner un membre de sa famille (père, mère, conjoint, enfants, etc.), une association ou toute autre personne.

À savoir : si aucun bénéficiaire n’est désigné, le contrat d’assurance-vie sera réintégré dans l’actif successoral. Cela a deux conséquences. Premièrement, ce sont les héritiers légaux qui bénéficieront du contrat et non ceux que le défunt aurait pu vouloir privilégier. Deuxièmement, le cadre fiscal particulier et avantageux de l’assurance-vie est perdu.

Par la suite, la clause bénéficiaire peut être modifiée à tout moment. Le changement doit être signifié par lettre recommandée avec accusé de réception à l’assureur ou par testament notarié pour éviter les contestations.

Attention, l’acceptation n’est plus unilatérale. Il faut que souscripteur assuré et bénéficiaire aient contractualisé l’acceptation.

Les étapes clés de la rédaction de la clause bénéficiaire

Une clause standard est généralement utilisée :  « Mon conjoint, à défaut mes enfants nés ou à naître, par parts égales entre eux, vivants ou représentés, à défaut mes héritiers. » Mais, elle n’est pas adaptée à toutes les situations. Pour le savoir, il faut se poser les questions suivantes :

  • Le conjoint aura-t-il besoin de l’intégralité du capital ?
  • D’autres bénéficiaires doivent-ils toucher une partie du contrat ?
  • Si oui, dans quelles proportions ?

En fonction des réponses, il conviendra ainsi d’adapter la clause bénéficiaire afin de coller au plus près de ses besoins. Voici quelques astuces pour ne rien laisser au hasard.

1/ Prévoir des bénéficiaires en cascade en utilisant la mention  « à défaut… » 

En cas de prédécès du bénéficiaire de premier rang ou en cas de non-acceptation du bénéfice du contrat, il est recommandé de toujours prévoir une autre solution. Ainsi, il est préférable de terminer la rédaction de la clause bénéficiaire par  « à défaut mes héritiers » .

2/ Désigner le conjoint par sa qualité et non par son nom

Avec les aléas de la vie, il est possible que le conjoint au moment de la rédaction de la clause bénéficiaire ne soit plus le même au jour du décès. Cet argument est également valable pour les enfants. Ainsi, même si la composition de la famille évolue, les personnes ayant cette qualité seront les bénéficiaires. C’est pourquoi, si les enfants doivent figurer parmi les bénéficiaires, il faut indiquer  « nés ou à naître » .

3/ Prendre en compte la notion de représentation

Une clause rédigée ainsi :  « mes enfants, nés ou à naître, par parts égales »  peut ne pas convenir. En cas de prédécès de l’un des enfants qui laisserait derrière lui des enfants, ces derniers ne le représenteront pas comme dans une succession classique. Ce sont alors le ou les bénéficiaires restants qui se partageront le capital. Si ce n’est pas ce qui est souhaité, il faut apporter cette précision :  « mes enfants, nés ou à naître, vivants ou représentés par suite de prédécès ou de renonciation, par parts égales, à défaut… » . Ainsi, en cas de prédécès, la part qui lui était dévolue reviendra automatiquement à ses propres héritiers.

La rédaction d’une clause bénéficiaire ne s’improvise pas et doit se conformer à certaines règles. L’accompagnement dans cette démarche par un conseiller en gestion de patrimoine s’avère opportun.

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise  « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. »  [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.
La cession d’une entreprise est une étape importante dans la vie d’un dirigeant, d’un actionnaire ou d’un associé. Il est primordial d’anticiper cette cession, d’autant plus lorsque cette société est détenue directement par les associés, sans l’intermédiaire d’une société holding.
Lors d’une cession d’entreprise, l’acquéreur demande généralement une garantie d’actif-passif, la GAP, pour se protéger contre des passifs non connus ou une surévaluation d’actifs. Il demande également une  « garantie de la garantie »  qui lui assurera d’être réglé en cas d’activation de la garantie de passif.
Le contrat d’assurance-vie est une solution pour optimiser sa succession, notamment grâce à ses avantages fiscaux. Cependant, il est important de bien comprendre son fonctionnement pour éviter d’éventuels litiges.
La clause bénéficiaire est un élément essentiel d’un contrat d’assurance-vie, puisqu’elle permet de désigner les personnes qui recevront le capital au décès de l’assuré en part égales ou non. Le nombre de bénéficiaires est libre, et il peut s’agir de membres de la famille proche ou éloignée ou du cercle d’amis… il est même possible de désigner certaines associations.