La donation avec réserve d’usufruit Caractéristiques, avantages et fiscalité

Contenu mis à jour le 6 novembre 2024
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La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.

Donation avec réserve d’usufruit : une donation démembrée

Une donation avec réserve d’usufruit  consiste à ne donner que la nue-propriété d’un bien, le parent donateur en conservant l’usufruit, c’est-à-dire l’usage du bien. L’enfant donataire est nu-propriétaire du bien transmis, et il détient donc qu’un droit de propriété virtuel jusqu’au décès du donateur. Il ne devient pleinement propriétaire du bien qu’à cette date.

À savoir : une donation-partage par laquelle tout ou partie du patrimoine est réparti entre les héritiers peut également être réalisée avec réserve d’usufruit.

Quels sont les avantages de la donation avec réserve d’usufruit ?

Quels sont les avantages de la donation avec réserve d’usufruit ?

La donation avec réserve d’usufruit présente plusieurs avantages pour la transmission du patrimoine.

Une transmission maitrisée

Le donateur conservant l’usufruit du bien transmis, il conserve en réalité la possibilité de l’utiliser pour son usage personnel, mais aussi d’en tirer des revenus.

Si la donation porte sur un bien immobilier, le donateur peut le mettre en location afin de percevoir des loyers.

Si elle porte sur un placement financier, il peut continuer de percevoir les intérêts qu’il produit. Malgré la donation faite à leurs enfants, les parents gardent la mainmise sur leur patrimoine, et une source potentielle de revenus.

Un héritage moins taxé

Avantage fiscal supplémentaire de la donation avec réserve d’usufruit, l’enfant nu-propriétaire récupère l’usufruit du bien donné au décès du parent donateur, sans avoir à payer des droits supplémentaires. Il devient alors pleinement propriétaire du bien sans avoir rien à verser à l’administration fiscale.

Donation avec réserve d’usufruit : des droits fiscaux réduits

Donation avec réserve d’usufruit : des droits fiscaux réduits

Les donations entre parents et enfants bénéficient d’un abattement de 100 000 €(1), renouvelables tous les 15 ans. Au-delà, des droits de donation progressifs sont dus, compris entre 5 % et 45 %(2) de la valeur transmise.

En cas de donation avec réserve d’usufruit, ces droits sont calculés uniquement sur la valeur de la nue-propriété transmise, et non sur la pleine propriété. La valeur de la nue-propriété est fixée forfaitairement à partir d’un barème légal. Elle est égale à une quote-part de la valeur en pleine propriété du bien donné, d’autant plus faible que le parent donateur est jeune au moment de la donation (voir le tableau ci-contre - Art 669 du CGI).

(1)Art. 779 du CGI

(2)Art 777 du CGI

La transmission d’un patrimoine se prépare sur la durée et à tout âge. Depuis plus de 30 ans, nos équipes vous accompagnent dans l’anticipation et l’optimisation de votre succession. 

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La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.