Succession : les droits du conjoint survivant Comment mieux protéger son conjoint ?

Contenu mis à jour le 13 juin 2023
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Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits. 

Quel est le statut du conjoint survivant dans une succession ?

Le conjoint survivant non divorcé est considéré comme un héritier de son époux décédé. À ce titre, ce dernier bénéficie d’une protection prévue par la loi. Néanmoins, dans certains cas, le conjoint survivant peut se retrouver dans une situation difficile, notamment pour les familles recomposées. Pour éviter des situations extrêmes, il est conseillé de réaliser une donation entre époux ou un testament.

Il est ainsi possible de concevoir une solution sur mesure pour augmenter ou adapter ses droits.

Quels sont les droits du conjoint survivant ?

Quels sont les droits du conjoint survivant ?

Les droits du conjoint survivant vont dépendre de la situation familiale au moment du décès. Attention, les règles qui sont évoquées ci-dessous ne sont valables qu’en l’absence de testament fait par la personne décédée. Si un testament a été établi, il convient alors de consulter un notaire pour connaître la part revenant au conjoint survivant. 

Le défunt laisse des enfants nés de son union avec son conjoint survivant

Si le défunt laisse des enfants nés de son union avec son conjoint survivant, il peut alors choisir entre :

  • l'usufruit de la totalité des biens du défunt (c'est-à-dire le droit d'utiliser les biens ou d'en percevoir les revenus),
  • et la propriété du quart.

L'usufruit appartenant au conjoint peut être converti en rente viagère, s'il le souhaite ou si un héritier le demande. Enfin, l'usufruit peut également être converti en un capital, mais toujours d'un commun accord entre conjoint survivant et héritiers.

Le  défunt laisse des enfants d’une précédente union

Dans le cas d’enfants d’une précédente union, le conjoint survivant n'a pas le choix et obtient la propriété du quart des biens du défunt.

Le défunt ne laisse pas d'enfant et a toujours ses parents

Le conjoint survivant obtient la moitié de ses biens, et ses beaux-parents l'autre moitié. Si le défunt n’a qu’un seul parent, le conjoint survivant reçoit dans ce cas les trois-quarts des biens, et son beau-père ou sa belle-mère le reste.

Le défunt n'a ni enfant, ni petit-enfant, ni parents

Le conjoint survivant hérite de tout. Seuls les biens que le défunt a reçu par donation ou succession de ses ascendants (parents ou grands-parents) peuvent faire l’objet d’un traitement particulier. S’il existe encore des personnes vivantes dans cette succession, la moitié de ces biens reviendra aux frères et sœurs du défunt ou à leurs enfants ou petits-enfants, l’autre moitié revenant au conjoint survivant.

Pour protéger son conjoint, il est possible de mettre en place différents mécanismes. 

La donation au dernier vivant

Réservée aux époux, la donation au dernier vivant permet au conjoint survivant d’avoir des choix élargis en matière d’héritage. En tant que conjoint survivant, il ainsi possible de choisir de recevoir :

  • la totalité de la succession en usufruit ou,
  • le quart des biens en pleine propriété et les trois quarts en usufruit ou la quotité disponible (soit la moitié de l’actif successoral en présence d’un enfant, un tiers en présence de deux enfants, et un quart en présence de trois enfants et plus).
En savoir plus sur la donation au dernier vivant

Les avantages matrimoniaux

Grâce aux avantages matrimoniaux, il est possible d’augmenter la part des biens du couple dont le conjoint survivant deviendra seul propriétaire. Pour cela, un régime communautaire ou une société d’acquêts au sein d’un régime séparatiste doit être mis en place. En effet, les avantages matrimoniaux ne portent que sur des biens communs. Cette solution est recommandée pour les familles recomposées car elle permet d’éviter les démembrements et les indivisions entre les beaux enfants et le beau-parent.

Attention néanmoins, cette option s’apparente à un changement de régime matrimonial. Pour que celui-ci soit valable, il faut donc respecter un certain protocole et passer devant un notaire. Les enfants majeurs et les créanciers doivent ensuite être informés. À partir de là, ces derniers ont un délai de trois mois pour contester ou non ces avantages matrimoniaux. En cas désaccord, il faudra mettre en place une procédure d’homologation qui nécessite d’avoir recours à un avocat.

En savoir plus sur les avantages matrimoniaux

L’assurance-vie

Grâce à l’assurance-vie, il est possible de transmettre à son conjoint survivant une part plus importante que celle offerte par la loi. En effet, les capitaux perçus par les bénéficiaires ne sont pas comptabilisés dans la succession. Attention néanmoins, en cas de versement de primes « manifestement exagérées », les descendants ont la possibilité d’intenter une action.

La transmission d’un patrimoine se prépare sur la durée et à tout âge. Depuis plus de 30 ans, nos équipes vous accompagnent dans l’anticipation et l’optimisation de votre succession.

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La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.