La donation entre époux Quelle part revient au conjoint survivant ?

Contenu mis à jour le 13 juin 2023
Contenu mis à jour le 13 juin 2023

L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit. Si les parents du défunt sont encore vivants, la répartition de l’héritage ne se fait qu’en pleine propriété. Chacun des parents du défunt a le droit à un quart en pleine propriété de ses biens. Le conjoint survivant n’en récupère que 50 % ou 75%.

La donation entre époux : une donation à effet retardé

Contrairement à une donation classique dont les effets sont immédiats, une donation entre époux ne prend effet qu’au décès du conjoint qui l’a consenti ou, pour une donation entre époux réciproque (cas le plus fréquent), au décès du premier conjoint. Elle porte sur les biens appartenant au donateur le jour de son décès, et non le jour de la donation. Elle ne l’empêche donc pas de disposer librement de son patrimoine de son vivant, le donataire n’ayant des droits que sur le patrimoine successoral de son conjoint.

La donation en présence d’enfants

La donation en présence d’enfants

Considérés par la loi comme des héritiers réservataires, les enfants ne peuvent en principe pas être déshérités, même en présence d’une donation au dernier vivant. En fonction du nombre d’enfant, la quotité disponible - la part de la succession qui peut échapper aux héritiers réservataires - pour le conjoint survivant sera de :

  • La moitié des biens du défunt s’il a un enfant,
  • Un tiers s’il en a deux,
  • Et un quart s’il en a trois ou plus.

Sur la part qui lui revient, le conjoint peut choisir entre :

  • L’usufruit de la totalité des biens du défunt,
  • Un quart en pleine propriété et les trois quarts en usufruit,
  • Ou la pleine propriété de la part de la succession qui ne revient pas de droit aux enfants.

A noter : en présence d’enfants issus d’une précédente union, le conjoint survivant est contraint de choisir le quart en pleine propriété.

La donation en présence de parents

La donation en présence de parents

En présence des parents du défunt, la donation entre époux est encore plus avantageuse car elle permet de les priver totalement de leur part d’héritage et de tout transmettre au conjoint survivant. Les beaux-parents peuvent uniquement réclamer le retour des biens qu’ils avaient donnés à leur enfant, décédé sans laisser d’enfants.

La renonciation du conjoint survivant

Le conjoint bénéficiaire d’une donation entre époux peut finalement renoncer à tout ou partie de ses droits au profit de ses enfants (ou de ceux de son conjoint décédé). Il peut décider de ne recevoir qu’une partie des biens qui lui reviennent afin d’améliorer la part d’héritage des enfants. Les biens que ces derniers reçoivent en plus sont alors ajoutés à leur part d’héritage pour le calcul de leurs droits de succession. Cette renonciation n’est pas considérée, sur le plan fiscal, comme une donation faite par l’époux survivant à ses enfants (ou à ses beaux-enfants).

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La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
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La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.