La donation à un tiers Tout savoir sur la donation à un tiers

Contenu mis à jour le 6 juin 2023
Contenu mis à jour le 6 juin 2023

Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers. 

Qu’est-ce que la donation à un tiers ?

De son vivant, une personne peut réaliser une donation, qu’elle porte sur un actif financier ou immobilier. Une donation peut se faire à un parent mais également à un tiers. Par définition, un tiers est une personne qui ne fait pas partie des héritiers directs du donateur, c’est-à-dire le conjoint, les enfants, les ascendants et les autres parents proches. Le tiers peut être un parent éloigné, un ami, une entreprise ou une association. Ainsi, le tiers n’a pas de droit sur la succession.

Donation à un tiers : les héritiers ont-ils leur mot à dire ?

En présence d’héritiers réservataires, comme les enfants du donateur ou son conjoint, la loi encadre strictement la donation à un tiers. Les héritiers réservataires sont en effet protégés et doivent recevoir une part réservée du patrimoine du donateur. Dans les faits, les réservataires disposent d’une action pour récupérer leur minimum à percevoir.

À savoir : si la donation au profit du tiers est supérieure à la quote-part de la succession dont le défunt peut de son vivant disposer librement (la quotité disponible), les héritiers réservataires disposent d’une action en réduction. Elle permet à ces héritiers de récupérer en valeur, la quote-part du patrimoine successoral qui a entamé leur réserve (patrimoine successoral minimum auquel ils peuvent prétendre).

Comment faire une donation à un tiers ?

Pour faire une donation à un tiers (personne sans lien de parenté), il faut obtenir l’accord de cette personne. Une fois la donation acceptée par le tiers, des démarches sont à réaliser  chez un notaire ou un avocat.

Ces professionnels du droit se chargeront de rédiger l’acte notarié et de préciser les obligations fiscales. Il est également possible de remplir le Cerfa de don manuel.

Les cas de la donation immobilière à un tiers

La donation portant sur une bien immobilier fonctionne sur le même principe et doit obligatoirement faire l’objet d’un acte notarié, que ce soit pour :

  • Une donation de la pleine propriété,
  • ou d'une donation de la nue-propriété (dans ce dernier cas, le donateur garde la jouissance du bien jusqu'à son décès).

Lorsque le donateur n'a pas de descendance, la donation immobilière en dehors du cadre familial varie en fonction de sa situation maritale. La loi garantit au conjoint survivant une part minimale et obligatoire, appelée « réserve », dans la succession de son époux décédé. Cette part légale est fixée à un quart des biens du défunt.

S'il est célibataire, le donateur peut alors librement donner l'ensemble de ses biens, à qui bon lui semble.

À savoir : la donation à un tiers est soumise à une très lourde imposition, puisque le barème d’imposition fixe des droits de mutation a des taux élevés.

Donation à un tiers : quelle fiscalité s’applique ?

Dans le cadre de la donation à un tiers non parent, les droits de donation s'élèvent à 60 % de la valeur du ou des biens donnés. Cette lourde fiscalité peut s’avérer rédhibitoire. D’autant plus que la donation à un tiers bénéficie d’un abattement de 1 594 € seulement sur l’assiette de calcul des droits de mutation.

Il existe d’autres solutions pour transmettre de l’argent à un tiers non parent au moment de son décès. L’assurance-vie est fiscalement avantageuse. En effet, si le donateur désigne un tiers comme bénéficiaire du contrat, cette personne reçoit les capitaux décès dans un cadre fiscal de faveur. Pour les versements réalisés avant 70 ans, chacun des bénéficiaires peut recevoir, en franchise totale d’impôt et taxe, jusqu’à 152 500 euros. Au-delà, il devra payer 20 %, puis 31,25 % après 700 000 euros.

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La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.