28 juin 2025

Impôt sur le revenu : déduction, crédit, réduction ou avantage différé, comment s’orienter parmi les dispositifs fiscaux ?

Face à l’envolée des prélèvements obligatoires, l’optimisation de l’impôt sur le revenu est devenue une préoccupation récurrente pour de nombreux ménages français. Dans ce paysage foisonnant, divers mécanismes fiscaux cohabitent, offrant des allègements parfois conséquents. Encore faut-il en maîtriser les ressorts et les implications : car derrière la promesse de « défiscalisation », les effets sur le revenu imposable, l’impôt dû ou la fiscalité à terme varient considérablement. 

Les dispositifs fiscaux de faveur peuvent être classés en trois grandes familles : ceux permettant une déduction ou une réduction immédiate, ceux reposant sur un investissement à fonds perdus, et ceux offrant un avantage fiscal différé, généralement à la sortie. Chacune de ces catégories correspond à des profils patrimoniaux, fiscaux et psychologiques bien distincts. 

La déduction ou la réduction : pour un gain fiscal dès l’année en cours

Premier cas de figure : les mécanismes qui allègent la note fiscale dès l’année de l’investissement. C’est le cas du Plan d’Épargne Retraite (PER), dispositif phare issu de la loi Pacte de 2019. Les sommes versées sur un PER sont déductibles du revenu imposable dans la limite d’un plafond annuel. Ainsi, un contribuable dans la tranche marginale à 30 % économisera 300 € d’impôt pour 1 000 € investis. 

À noter : le montant du plafond de prise en compte des versements est indiqué sur l’avis d’imposition. Il s’agit d’un plafond individuel (par contribuable du foyer) et en cas de dépassement, l’excédent de versement n’est en principe pas déductible, sauf option pour un mécanisme de mutualisation entre conjoints / partenaires de PACS. 

Autres dispositifs notables : les réductions d’impôt accordées en échange de certains investissements, notamment dans l’immobilier (Malraux), les entreprises innovantes (FCPI), ou encore l’audiovisuel (SOFICA). Ici, le mécanisme est légèrement différent : il ne s’agit plus de réduire le revenu de référence, mais l’impôt lui-même. Ces dispositifs sont toutefois soumis à des plafonds globaux et impliquent une durée d’engagement souvent longue (six, neuf, voire douze ans). Ces outils sont intéressants pour les contribuables qui disposent de liquidités et dont les objectifs d’investissement sont compatibles avec les contraintes de durée de détention. En effet, à défaut, l’investissement réalisé sera contreproductif. 

L’investissement à fonds perdus : vigilance sur le choix des intermédiaires

Plus radical, le dispositif Girardin industriel ou logement social, applicable en outre-mer, permet d’obtenir une réduction d’impôt souvent supérieure au montant investi, à condition d’accepter que le capital ne soit pas récupérable. Il s’agit d’un mécanisme de soutien public délégué aux particuliers, qui participent au financement d’équipements professionnels ou immobiliers dans des territoires ultramarins en développement. 

Si le rendement fiscal peut dépasser les 110 %, le montage reste technique, encadré et exposé à un risque juridique en cas de non-respect des conditions. Il est donc primordial d’investir par l’intermédiaire d’un professionnel qui aura réellement sélectionné les opportunités. En effet, à défaut, le risque de remise en cause fiscale du dispositif n’est pas à exclure.  

Ces outils sont recommandés aux contribuables fortement imposés qui disposent de liquidités et sont prêts à les abandonner, purement et simplement, en contrepartie d’une économie d’impôt. L’objectif d’un retour sur investissement à moyen/long terme est à exclure. 

Les avantages au dénouement : le choix de miser sur le temps long

Enfin, certains produits ne réduisent pas l’impôt immédiatement, mais offrent une fiscalité allégée, voire nulle, au moment du retrait. Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) et l’assurance-vie sont les investissements les plus plébiscités dans cette catégorie. 

Le PEA permet, après cinq ans, d’exonérer les plus-values d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux). L’assurance-vie, support d’investissement préféré des Français, bénéficie d’une fiscalité avantageuse à partir de huit ans de détention, notamment sur les rachats partiels. Elle offre aussi un cadre privilégié pour la transmission du patrimoine, en dehors des droits de succession et dans certaines limites. Il s’agit d’un véritable outil de planification successorale. 

Ces véhicules sont particulièrement adaptés à une logique patrimoniale de long terme : constitution de capital, capitalisation, préparation de la retraite, transmission. L’assurance-vie peut également, en fonction du contexte, s’inscrire dans une logique de décapitalisation, afin de constituer et/ou compléter un besoin budgétaire identifié. 

Trois familles, trois logiques fiscales

Choisir entre tous ces dispositifs de faveur implique donc de croiser plusieurs paramètres : niveau d’imposition, capacité d’épargne, horizon de placement et tolérance au risque. Une stratégie gagnante combine souvent plusieurs outils et ce dans une logique de diversification. En effet, la fiscalité ne doit pas être l’unique paramètre de la stratégie patrimoniale. Le dispositif sélectionné doit, en tout état de cause, répondre à un objectif réel autre que fiscal : retraite, transmission, développement du capital... 

Thématique : Fiscalité

Mélanie Collu

Directrice Family Office

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