Expatriation et succession internationale : les différences juridiques liées à la religion Entre laïcité et règles religieuses, comment maîtriser l’impact et protéger son patrimoine ?

Contenu mis à jour le 12 décembre 2025
Contenu mis à jour le 12 décembre 2025

En préambule, il convient de préciser qu’en présence d’une succession internationale, c’est-à-dire lorsqu’une succession concerne plusieurs pays (par exemple, le pays de résidence du défunt et celui où se trouvent ses biens), chaque État détermine, selon ses propres règles, quelle loi doit s’appliquer à la succession. Cette loi permettra de désigner qui sont les héritiers du défunt et quelle part de la succession leur revient, mais également toutes les règles inhérentes à la réserve héréditaire par exemple.

En France, la laïcité est un principe constitutionnel duquel découle notre système législatif. La religion, quelle qu’elle soit, reste ainsi cantonnée à la sphère privée. Ceci n’est pas le cas de tous les pays, certains en effet, appliquent la loi religieuse aux règles de dévolution successorale.

Qu’est-ce que la dévolution successorale ?

Quel est l’impact de la religion sur la succession ?

Quel est l’impact de la religion sur la succession ?

En cas d’expatriation dans un État où la religion est la source principale de la législation, les règles applicables à la dévolution successorale peuvent s’éloigner sensiblement des règles établies dans les pays où le principe de laïcité détermine le système législatif et sera directement influencée par les principes religieux en vigueur.

En effet, dans ces États où le principe de laïcité n’est pas appliqué, le droit successoral est souvent indissociable des règles religieuses : elles peuvent déterminer non seulement la répartition des biens entre les héritiers, la différence de traitement entre héritiers selon le sexe ou le statut familial ou bien encore le degré de protection des enfants ou du conjoint.

Expatriation, plusieurs lois successorales pour une même succession

Ainsi, sans le savoir, et suivant votre pays d’expatriation et les règles successorales en vigueur dans celui-ci, votre succession pourrait se retrouver « à cheval »  entre plusieurs lois successorales.

En effet, si vous résidez ou possédez des biens dans un pays instaurant la loi religieuse, votre succession pourrait être soumise à des règles très différentes de celles de votre pays d’origine.

Il est donc essentiel de s’informer sur les conséquences d’un décès par la réalisation d’un audit successoral, et de noter que selon les règles locales des États, l’optimisation de la transmission pourra s’en trouver très impactée.

Expatriation et décès au Maroc, quel est impact sur la succession ?

Expatriation et décès au Maroc, quel est impact sur la succession ?

L’État marocain opère une distinction basée sur le privilège de nationalité et de religion, de sorte que la détermination de la loi applicable à la succession du défunt sera différente selon le culte ou la nationalité du défunt.

Une personne défunte de nationalité marocaine et/ou de religion musulmane sera de fait soumise aux principes édictés par la Charia. Ses héritiers ne pourront donc être que ceux désignés par le droit islamique.

Il en va de même pour les défunts de confession juive dont les héritiers ainsi que la part leur revenant dans la succession seront désignés par la loi mosaïque.

À l’inverse, un défunt non marocain, qui vivrait au Maroc et qui serait non-musulman se verrait appliquer la loi de sa nationalité. C’est ainsi qu’un Français expatrié au Maroc et non-musulman se verra appliquer la loi française.

À cela, dans le cadre d’une succession comportant des biens immobiliers, le Maroc désigne également comme loi compétente à la succession celle de l’État dans lequel les biens immobiliers sont détenus.

  • Dans une succession internationale, chaque pays décide de la loi applicable pour déterminer la dévolution successorale, c’est-à-dire les héritiers et leur part.
  • Les pays laïcs séparent religion et succession, tandis que d’autres intègrent directement les règles religieuses dans le droit successoral.
  • Dans les États où la religion fonde le droit successoral, la répartition peut varier selon le sexe, le statut familial ou le culte.
  • Une expatriation peut entraîner l’application simultanée de plusieurs lois successorales, d’où l’importance d’un audit successoral et d’un accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine.

Nos équipes se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans votre expatriation et anticiper une succession internationale, afin de l’optimiser.

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise  « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. »  [...]
La succession dans une famille recomposée n’est jamais simple à gérer. Faut-il avantager son conjoint ou ses enfants ? Quelle est la place des beaux-enfants ?
La transmission d’un important patrimoine immobilier peut être coûteuse pour les héritiers. En ligne directe, le taux d’imposition maximum du barème de droits de succession est de 45 %.
À la suite d’un décès, les héritiers ont le choix entre trois options. Ils peuvent accepter la succession purement et simplement, y renoncer ou l'accepter à concurrence de l'actif net.
S’il n’est pas bien préparé en amont, l’héritage peut être source de conflit. Dans le cas des familles recomposées, ce constat est encore plus vrai. Si certains des enfants se sentent lésés, ils ont des moyens pour contester.
Depuis 2001, le conjoint survivant non divorcé est traité comme un véritable héritier. Attention néanmoins, les enfants du défunt ou des membres de sa belle-famille dans le cas de familles recomposées limiteront ses droits.
Lorsque l’on entend le mot donation, on pense souvent qu’il s’agit d’aider de son vivant l’un de ses héritiers. Pourtant, il est également possible de réaliser une donation au profit d'une personne étrangère à la famille, comme un ami par exemple. On parle alors de donation à un tiers.
Vous avez reçu un bien immobilier en donation et vous souhaitez le vendre ? Sachez qu'il n’est possible de le vendre que sous certaines conditions.
Il n’y a pas de montant clairement défini permettant de distinguer ce qui relève du don de somme d’argent ou du présent d’usage. À la différence du don de somme d’argent, les présents d’usage n’ont pas à être déclarés.
La donation avec réserve d’usufruit permet à des parents d’anticiper la transmission de leur patrimoine à leurs enfants, sans se démunir totalement et à un moindre coût fiscal.
La donation peut être un outil intéressant pour préparer sa transmission. Attention néanmoins, les droits de donation devront, dans la plupart des cas, être payés par le donataire, celui qui reçoit, et non le donateur, celui qui donne.
L’époux survivant n’hérite pas systématiquement de la totalité du patrimoine de son conjoint. En présence d’enfants, communs ou nés d’une précédente union, il n’a droit qu’à un quart de ses biens en pleine propriété ou à la totalité en usufruit.
En matière de donation, l’âge de 80 ans est souvent perçu comme une limite. Pourtant, ce n’est pas le cas. Une donation aux enfants et petits-enfants peut être réalisée quel que soit l’âge du donateur.
La cession d’une entreprise est une étape importante dans la vie d’un dirigeant, d’un actionnaire ou d’un associé. Il est primordial d’anticiper cette cession, d’autant plus lorsque cette société est détenue directement par les associés, sans l’intermédiaire d’une société holding.
Lors d’une cession d’entreprise, l’acquéreur demande généralement une garantie d’actif-passif, la GAP, pour se protéger contre des passifs non connus ou une surévaluation d’actifs. Il demande également une  « garantie de la garantie »  qui lui assurera d’être réglé en cas d’activation de la garantie de passif.
Le contrat d’assurance-vie est une solution pour optimiser sa succession, notamment grâce à ses avantages fiscaux. Cependant, il est important de bien comprendre son fonctionnement pour éviter d’éventuels litiges.
La clause bénéficiaire est un élément essentiel d’un contrat d’assurance-vie, puisqu’elle permet de désigner les personnes qui recevront le capital au décès de l’assuré en part égales ou non. Le nombre de bénéficiaires est libre, et il peut s’agir de membres de la famille proche ou éloignée ou du cercle d’amis… il est même possible de désigner certaines associations.
La clause bénéficiaire permet de désigner la ou les personnes qui recevront, au décès du souscripteur, un capital ou une rente dans des conditions fiscales avantageuses. Attention, les règles d’application à suivre dans le cadre de la rédaction d’une clause bénéficiaire sont nombreuses.