Le cadre civil, fiscal et patrimonial du concubinage Définition, conséquences patrimoniales et outils pour protéger le patrimoine du couple

Contenu mis à jour le 3 mai 2024
Contenu mis à jour le 3 mai 2024

Qu’est-ce que le concubinage ?

Le concubinage, anciennement appelé union libre, est définit par l’article 515-8 du Code civil comme une union de fait caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité entre deux personnes de sexe différent ou de même sexe qui vivent en couple.

Alors que le mariage était initialement la seule forme d’union légale, la loi du 15 novembre 1999 a instauré le pacte civil de solidarité (PACS), qui inclut une disposition sur le concubinage.

Cependant, tandis que les partenaires de PACS sont souvent associés aux couples mariés, notamment grâce à la loi du 23 juin 2006, les concubins sont considérés civilement comme des étrangers l’un envers l’autre.

Les règles applicables aux époux et aux partenaires ne peuvent donc leur être appliquées.

Quelles sont conséquences patrimoniales du concubinage ?

Quelles sont conséquences patrimoniales du concubinage ?

Le concubinage ne produit aucun effet patrimonial entre les concubins.

Cette absence de cadre légal signifie qu'aucun devoir ou droit n'émerge de cette relation. Le législateur a choisi de ne pas restreindre la liberté totale qui prévaut au sein de ces couples.

En l'absence de statut juridique, contrairement aux époux et dans une moindre mesure aux partenaires, les concubins sont responsables individuellement de leurs dépenses, y compris celles liées à la vie commune, sans qu'il n'y ait de solidarité ménagère ou de contribution aux charges de la vie commune.

Ainsi, les concubins supportent seuls les dépenses de la vie courant qu’ils engagent.  

Quels outils juridiques permettent de protéger les concubins ?

Quels outils juridiques permettent de protéger les concubins ?

Les juges de la Cour de cassation utilisent régulièrement des règles de droit commun pour assurer une certaine équité et protection aux concubins. S’il existe des solutions jurisprudentielles, les concubins devront cependant avoir recours aux tribunaux et laisser leur situation à l’appréciation souveraine des juges.

Concubinage et théorie de l’obligation naturelle

Les juges ont admis l’existence d’une obligation naturelle de solidarité aux charges du mariage dès lors que la dépense est exécutée par le concubin débiteur conformément à un devoir de conscience. Cependant, aucun recours pour remboursement ne saurait être admis sauf à apporter la preuve que cette dépense était particulièrement excessive.

Société créée de fait en cas de concubinage

Cette technique de droit commun permet de constituer, entre deux ou plusieurs personnes qui se comportent en fait comme des associés, une participation aux profits et aux pertes sur l’exploitation d’un bien ou d’une activité. Les concubins peuvent donc obtenir une indemnité visant à compenser un déséquilibre financier sur cette exploitation commune. Cependant, les juges restent exigeants sur la qualification de cette société créée de fait (apport, affectio societatis, participations aux bénéfices et aux pertes).

Enrichissement sans cause

Cette théorie juridique permet à celui des concubins qui s’est appauvrit sans cause, de manière injustifiée, au profit de l’autre d’obtenir une indemnité de la part de celui qui s’est enrichi.

Est-il possible de conclure un contrat entre concubin ?

Est-il possible de conclure un contrat entre concubin ?

Pour faciliter la gestion de leur relation et prévenir d'éventuels litiges, notamment en cas de séparation, les concubins ont la possibilité d’user du principe de liberté contractuelle en rédigeant certains types de contrat.

La convention de concubinage :

Bien qu'il n'existe pas de cadre juridique spécifique pour le concubinage, la pratique notariale a développé ce type d'accord, sous réserve du respect des dispositions d'ordre public. Cette convention, dont le contenu est flexible, vise à structurer la vie commune, bien qu'elle soit moins contraignante que le contrat de mariage ou le PACS.

Il est conseillé aux concubins de rédiger ce document avec prudence, en évitant les clauses régissant les aspects personnels de leur relation. Cette convention permet principalement d'établir un inventaire des biens, de convenir des contributions aux dépenses du ménage ou à l'entretien des enfants, ainsi que de définir les modalités de gestion des biens pendant la durée de l'union. Cependant, elle ne permet pas de régler la propriété des biens futurs, pour lesquels les concubins devront décider individuellement s'ils seront des biens personnels ou indivis. Néanmoins, la convention de concubinage peut inclure des dispositions concernant le régime de l'attribution préférentielle. En revanche, il n'est pas possible d'imposer des obligations personnelles au sein du couple par le biais de ce contrat.

Concubinage et convention d’indivision :

Au moment d’une acquisition indivise ponctuelle ou pendant la vie de couple, les concubins peuvent conclure entre eux une convention d’indivision afin de clarifier le droit de propriété sur les biens indivis ou les modalités de gestion de ces derniers.

La clause tontine en cas de concubinage :

Au moment d’une acquisition, les concubins peuvent indiquer dans l’acte une clause tontine, qui permet de prévoir, en cas de décès de l’un d’eux, que le bien sera réputé avoir toujours été la propriété du survivant. Cette clause a un effet rétroactif sur l’acquisition et la propriété du bien.  

L’ensemble des règles régies une forme d’union quelle qu’elle soit, doit s’intégrer dans une stratégie patrimoniale globale afin de garantir la sécurité financière des conjoints et la préservation du patrimoine familial. Avec 20 ingénieurs patrimoniaux et plus de 150 conseillers en gestion de patrimoine, Laplace réserve à chaque client des conseils et une stratégie d’actions sur-mesure, en toute confidentialité.

Valentine Lancien Ingénieur Patrimonial

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
Le mandat de protection future permet à une personne majeure (mandant) et ne faisant pas l’objet d’une mesure de protection de désigner à l'avance, une ou plusieurs personnes (mandataires) pour le représenter le jour où elle ne sera plus en capacité (perte de capacité physique et mentale) de gérer ses intérêts dans les actes de la vie civile.
La cession d’une entreprise est une étape importante dans la vie d’un dirigeant, d’un actionnaire ou d’un associé. Il est primordial d’anticiper cette cession, d’autant plus lorsque cette société est détenue directement par les associés, sans l’intermédiaire d’une société holding.
Le choix d'un régime matrimonial revêt une importance considérable car il détermine la répartition des biens et des responsabilités financières pendant le mariage ainsi que les modalités de partage en cas de divorce ou de décès d'un conjoint.
Par principe la donation doit être faite par acte authentique devant notaire à peine de nullité. C’est un contrat solennel qui se forme par l’échange des consentements du donateur et du donataire. Elle ne prend effet qu’au jour de l’acceptation par le donataire.
Le choix d'un régime matrimonial revêt une importance considérable pour les couples, car il détermine la répartition des biens et des responsabilités financières pendant le mariage ainsi que les modalités de partage en cas de divorce ou de décès d'un conjoint.
La donation-partage permet à une personne de son vivant, de procéder à la distribution de ses biens entre ses héritiers
L’auteur de la donation graduelle (donateur ou testateur) impose à la personne gratifiée l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
Depuis le 1er janvier 2007, il peut être souscrit par toute personne nommé le "mandant" souhaitant qu'à son décès, la gestion de tout ou partie de son patrimoine soit confiée à une ou plusieurs personne(s) de confiance nommé "mandataire(s)" qui agiront dans l'intérêt d’un ou plusieurs héritiers identifiés.
Les époux peuvent assurer leur protection mutuelle au-delà des droits légaux par la rédaction d’un testament (voir notre fiche spécifique sur le testament) ou d’une donation au dernier vivant.
La renonciation anticipée à l’action en réduction est une exception à l’interdiction des pactes sur succession future. Elle permet à une personne de renoncer par anticipation à l’intégralité de sa réserve héréditaire ou à une partie seulement ou sur un bien déterminé.
Le régime de communauté universelle concerne principalement les époux qui souhaitent unir le plus largement possible leurs intérêts patrimoniaux. En d'autres termes, dans ce régime, aucune distinction n’est faite entre les biens acquis avant le mariage et les biens acquis pendant le mariage.
Le régime de séparation de bien est le régime séparatiste par excellence dans lequel il n’existe pas de masse commune. Ce régime a une source conventionnelle, il est choisi par les époux au moment du mariage dans leur contrat de mariage.
Institué par la loi du 15 novembre 1999 et complété par celle du 23 juin 2006, le PACS - Pacte Civil de Solidarité est régi par les articles 515-1 et suivants du Code civil comme un contrat conclu entre deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune.
Le testament permet d’organiser sa succession. C’est un acte personnel et écrit, révocable à tout moment, par lequel le testateur désigne les personnes qui recevront, à son décès, une partie ou la totalité de son patrimoine.
Les successions sont régies par la loi lorsque le défunt n’a pas disposé de ses biens par des libéralités ; dans ce cas on parle de dévolution légale. A l’inverse, les successions peuvent être régies par la volonté du défunt [...]
L’article 893 du code civil précise « La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au profit d'une autre personne. Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament. » [...]
Le régime de la communauté de meubles et acquêts est un régime matrimonial de communauté. Dans lequel il existe trois masses de biens : une masse commune et deux masses propres au patrimoine des époux.
La communauté conventionnelle vise à intégrer des clauses dans un contrat de mariage communautaire. Il s’agit alors d’aménager le régime légal selon les besoins familiaux et patrimoniaux des époux.
La Cour de cassation a su définir un avantage matrimonial comme les profits que l’un ou l’autre des époux peut retirer des clauses d’une communauté conventionnelle.
Régi par les articles 1569 à 1581 du Code civil, le régime de la participation aux acquêts est à l’intersection des régimes communautaires et séparatistes.
L'abattement en ligne directe, qui s'applique aux donations entre parents et enfants, est fixé à 100 000 euros. Cet abattement peut être utilisé tous les 15 ans, après quoi il se renouvelle pour permettre [...]