Imposition d’une SCI Quelle fiscalité choisir pour une société civile immobilière ?

Contenu mis à jour le 4 septembre 2024
Contenu mis à jour le 4 septembre 2024

Les sociétés civiles immobilière (SCI), qu'elles soient familiales ou patrimoniales, peuvent notamment permettre de mieux gérer ses biens immobiliers. Toutefois, afin d’optimiser cette stratégie, il est important de s’interroger sur le régime fiscal applicable.

En effet, en fonction du régime choisi, impôt sur le revenu (IR) ou impôt sur les sociétés (IS), la fiscalité ne sera pas la même.

Imposition d'une SCI à l’impôt sur le revenu

Par défaut, l’imposition d'une SCI relève du régime de l’IR. Les bénéfices sont alors intégrés dans les revenus fonciers. Chaque associé est donc directement imposé sur la quote-part du résultat lui revenant. Dans ce cas-là, la fiscalité ne diffère pas beaucoup de la détention d’un bien immobilier en direct. À cela, il faut ajouter les prélèvements sociaux s’élevant actuellement à 17,2 %. 

Autre élément à prendre en compte, le mode de calcul des bénéfices imposables. Dans le cadre du régime de l’IR, l’associé soustrait des revenus locatifs les charges déductibles qui comprennent :

  • les intérêts des emprunts souscrits à l’occasion de l’achat et de la réalisation de travaux,
  • les charges courantes de la société,
  • les frais de gestion locative,
  • la taxe foncière,
  • les frais d’entretien et de réparation.

Au contraire, les dépenses liées à l’achat du capital comme les frais d’acquisition ne sont pas déductibles des revenus fonciers.

Imposition d'une SCI à l’impôt sur les sociétés

Imposition d'une SCI à l’impôt sur les sociétés

Il est également possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés pour l’imposition d’une SCI et c’est la personne morale, à savoir la société, qui en sera redevable. Les associés de la société ne seront imposés que sur les dividendes que la SCI pourrait verser.

Actuellement, l’IS est fixé au maximum à 25 %. Cependant, pour des SCI respectant certaines conditions, l’imposition est limitée à 15 % sur la part des bénéfices inférieure à 45.500 euros. Voici les deux conditions à respecter :

  • le capital de la SCI doit être entièrement libéré,
  • le chiffre d’affaires annuel ne doit pas dépasser 10 millions d'euros.

Pour le régime de l’IS, le calcul des bénéfices est aussi plus favorable. En effet, en plus des frais de gestion, la SCI peut déduire les frais d’acquisition des biens. Attention néanmoins, il faut bien prendre conscience que l’existence d’un déficit fiscal implique l’absence de distribution de dividendes auprès des associés. La SCI peut néanmoins dégager de la trésorerie afin de réaliser de nouveaux investissements.

L’un des points forts du régime de l’IS est qu’il est possible de choisir de repousser la distribution des bénéfices à une période qui sera fiscalement plus intéressante pour les associés comme le départ à la retraite. C’est également le cas pour une SCI à l’IR. La différence repose sur la fiscalité : à l’IR, qu’il y ait distribution ou non, la fiscalité est due.

Imposition des apports à une SCI

Imposition des apports à une SCI

Dernier élément à prendre en compte, la question de l’apport. Cette fois-ci, le régime de l’IR est plus avantageux. En ce qui concerne les apports en numéraires, il n’y a pas de différence car ils sont exonérés. Quant aux apports de terrains à bâtir et d’immeubles neufs, ils sont soumis à la TVA quel que soit le régime.

En revanche, il est plus onéreux d’apporter un immeuble à une SCI soumise au régime de l’IS qu’à une SCI soumise au régime de l’IR. En effet, les apports d’immeubles sont exonérés de droits pour les SCI à l’IR uniquement à la constitution alors qu’un droit d’enregistrement de 5 % est appliqué aux apports d’immeubles faits aux SCI à l’IS.

Imposition des plus-values

Lors de la vente d’un bien immobilier ou de parts d’une SCI à l’IR, une taxe sur les plus-values immobilières de 36,2 % (19 % + 17,2 % de prélèvements sociaux) est prélevée.

Un abattement pour durée de détention est applicable dès la sixième année jusqu’à une exonération d’impôt à partir de la 22ème année (30ème année pour les prélèvements sociaux). 

En revanche, lors de la cession de parts d’une SCI à l’IS, on applique le régime des plus-values mobilières. 

Le choix de la fiscalité appliquée à une société civile immobilière (SCI) est une question cruciale aux enjeux à court et à long terme.

Nos équipes vous aident à déterminer la solution la plus adaptée à votre situation et vos objectifs et vous accompagnent dans l’élaboration de votre stratégie patrimoniale globale. 

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
Restaurer le patrimoine national en réalisant un investissement patrimonial ayant un impact fiscal significatif grâce au dispositif Monuments Historiques.
Entrée en vigueur en 1962, la loi Malraux a été mise en place par le ministre de la Culture de l’époque, André Malraux, afin de favoriser la réhabilitation des centres historiques de villes.
Le dispositif Pinel permet d’obtenir une réduction d'impôt lors de l’acquisition d’un logement neuf destiné à la location nue. Le logement doit être acheté neuf ou en l'état futur d'achèvement dans certaines zones géographiques, entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2024.
Dans le cadre d’un investissement locatif, si les charges sont supérieures aux recettes il est possible de mettre en œuvre le mécanisme appelé de déficit foncier. Le déficit foncier est un dispositif de droit commun permettant de déduire les charges, comme certains travaux [...]
La location meublée non professionnelle (LMNP) va permettre de créer un patrimoine immobilier dans le temps et générer des revenus complémentaires avec une fiscalité optimisée voire neutre.
La LMNP avec bail commercial bénéficie de nombreux avantages, tels qu’un rendement locatif plus élevé, une gestion simplifiée de la location ou encore une optimisation de la fiscalité.
La location meublée consiste à la mise à disposition d’un appartement comportant les meubles indispensables à une occupation normale par le locataire. Les revenus résultant de la location de locaux meublés [...]
La location meublée non professionnelle (LMNP) permet de créer un patrimoine immobilier dans le temps et générer des revenus complémentaires avec une fiscalité optimisée voir neutre.
Est-il possible de passer d’une location nue à une location meublée LMNP ? Ce sujet est effectivement d’actualité au regard de la neutralité des revenus générés en location meublée.
Anticiper sa retraite, se constituer un patrimoine, générer des revenus complémentaires peu ou pas fiscalisés : la location meublée apparaît souvent comme une solution idéale [...]
La nue-propriété consiste à acquérir un bien immobilier en bénéficiant d'un abattement immédiat moyen de 30% de son prix en pleine propriété. En contrepartie de cet abattement, un droit temporaire d'usage, de jouissance et de perception de loyers (que l'on nomme aussi « Usufruit ») est acquis par un bailleur institutionnel ou privé [...]
En droit français, la détention en direct implique le droit de pleine propriété sur un bien mobilier ou immobilier et ce, sans intermédiaire.
Une société civile immobilière (SCI) est une structure juridique constituée a minima de deux personnes (personnes physiques et/ou personnes morales), chacune ayant le statut d’associé, permettant de gérer un ou plusieurs biens immobiliers.
En droit français, le « viager » ou contrat de rente viagère, est une convention par laquelle une personne propriétaire d’un logement (le crédirentier) le vend à une autre personne (le débirentier) en échange du versement d’une rente généralement mensuelle ou trimestrielle que le débirentier s’engager à verser au crédirentier jusqu’à la survenance du décès de ce dernier.
Le démembrement de propriété est une technique juridique qui permet d’optimiser la jouissance que plusieurs personnes (l’usufruitier et le nu-propriétaire) peuvent retirer de la possession d’un bien. L’usufruitier a le droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les revenus. Le nu-propriétaire a le droit de disposer du bien (c’est-à-dire le vendre et le transmettre).
La dissociation de l’usufruit et de la nue-propriété permet de constituer un patrimoine immobilier à valeur patrimoniale en optimisant la fiscalité.
L’investissement en immobilier locatif permet de répondre à de nombreux objectifs patrimoniaux comme la constitution d’un capital et la génération de revenus réguliers. À ce titre, l’immobilier est un élément clé dans la stratégie globale de votre patrimoine.
L’investissement immobilier constitue un outil incontournable dans la construction de son patrimoine et l’éventail des dispositifs proposé est large : démembrement, déficit foncier et Location meublée non professionnelle (LMNP).
L’activité de loueur en meublé peut être exercée à titre professionnel (LMP) ou non professionnel (LMNP). Principale différence entre les deux statuts, le loueur professionnel bénéficie d’avantages fiscaux spécifiques dont ne profite pas le loueur non professionnel. En contrepartie, le LMP engendre des contraintes comme l’affiliation au régime de Sécurité Sociale des Indépendants et des cotisations non négligeables.