En finance, la dette privée désigne un outil particulier de financement des entreprises. Au lieu de contracter un prêt auprès d’une banque ou d’émettre des obligations sur les marchés financiers, certaines sociétés préfèrent emprunter directement auprès d’investisseurs institutionnels (assureurs, fonds de pension...) et/ou d’investisseurs privés.
Utilisé par des entreprises de toutes tailles, y compris des PME et des ETI, ce mode de financement est plus rapide et permet de personnaliser le prêt selon leurs besoins. Il peut servir pour financer une croissance organique (projet de développement), une acquisition ou une opération de transmission, dont les LBO (« Leverage Buy-Out » ou « Rachat avec effet de levier », en français). La dette privée peut également permettre de refinancer une dette existante.
Le fonds de dette privée est géré par une société de gestion spécialisée. Elle sélectionne les sociétés à qui elle va prêter des capitaux en fonction de sa stratégie d’investissement. Certaines vont ainsi privilégier les entreprises œuvrant dans des secteurs d’activité ne dépendant pas de la conjoncture économique, comme la santé. D’autres vont mettre l’accent sur les critères dits « extra-financiers », c’est-à-dire sur l’impact de l’entreprise en matière environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Une fois l’entreprise sélectionnée, la société de gestion va négocier avec les dirigeants les conditions du prêt. Le plus souvent, la somme prêtée est remboursée in fine, soit à échéance du terme défini (5 à 10 ans). En contrepartie, l’entreprise verse des intérêts tous les trimestres ou semestres, qui peuvent être réinvestis dans le fonds.
Il existe différents types de dettes privées. La dette senior est la plus sûre, car remboursée en priorité en cas de défaillance de l'entreprise. La dette mezzanine est, elle, remboursée après la dette senior. Si elle est plus risquée, elle offre un taux d’intérêt plus élevé. La dette unitranche se situe à mi-chemin entre la dette senior et la dette mezzanine
Les fonds de dette privée proposent un potentiel de rendement attractif, généralement supérieur à celui des obligations émises par l’État ou par des entreprises cotées. Ils permettent également une mutualisation des risques, puisque le fonds est investi dans plusieurs sociétés.
En outre, ils contribuent à la diversification de l’épargne de l’investisseur, en lui donnant accès à une classe d'actifs complémentaire aux actions et aux obligations. Enfin, investir dans des fonds de dette privée permet de soutenir l'économie « réelle » en finançant les PME et ETI et, par ricochet, développer la croissance économique et l’emploi.
En cas de défaut d'une entreprise emprunteuse, les investisseurs peuvent subir des pertes financières. Par ailleurs, les fonds de dette privée sont des placements illiquides qui s’envisagent sur le long terme : l'argent investi est bloqué pendant une durée déterminée (5 à 10 ans).
Il est possible d'investir dans des fonds de dette privée en direct, en souscrivant des parts auprès d'une société de gestion spécialisée. Toutefois, cette solution nécessite généralement un ticket d'entrée conséquent (plusieurs centaines de milliers d'euros).
Une alternative plus accessible consiste à acquérir des parts via des unités de compte (UC) logées dans un contrat d'assurance-vie. Cette solution présente plusieurs avantages : un ticket d'entrée plus faible, une liquidité assurée par l'assureur (le souscripteur peut effectuer un rachat à tout moment) et un cadre fiscal plus favorable.
Pour choisir un fonds de dette privée, il est important de prendre en compte la qualité de son portefeuille, sa stratégie d'investissement, les frais de gestion et ses performances passées.
Compte tenu de l’expertise nécessaire et des risques encourus, il est recommandé de faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine (CGP). Ce professionnel pourra vous aider à sélectionner un fonds en fonction de vos objectifs, de votre horizon de placement et de votre profil de risque.