Transformer une entreprise individuelle en société Impacts fiscaux et protection du patrimoine lors de la transformation d’entreprise

Contenu mis à jour le 26 avril 2024
Contenu mis à jour le 26 avril 2024

Qu’est-ce qu’une entreprise individuelle ?

Qu’est-ce qu’une entreprise individuelle ?

Une entreprise individuelle est une forme juridique gérée et détenue par une personne physique et regroupant des moyens d’exploitation et une clientèle propre.

L’entreprise individuelle peut exercer une activité commerciale, industrielle, agricole, artisanale ou libérale.

Le patrimoine privé et professionnel de l’entrepreneur individuel est séparé.

Elle se distingue d’une société puisqu’elle ne dispose pas juridiquement de la personnalité morale. Elle doit toutefois tenir une comptabilité.

En cours de vie, l’entrepreneur individuel peut décider d’exercer son activité professionnelle via une société. Pour cela, il peut apporter ou céder son entreprise individuelle.

Transformation d’une entreprise individuelle en société : quels impacts fiscaux ?

Transformation d’une entreprise individuelle en société : quels impacts fiscaux ?

L’apport d’une entreprise individuelle à une société a des impacts en matière fiscale car cette opération s’apparente à une cession ou une cessation d’entreprise.

En pratique, cela entraîne :

  • Une imposition immédiate des résultats d’exploitation non encore taxés sur la période d’imposition (à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC, BA ou BNC)
  • Une imposition des éventuelles plus-values professionnelles grevant l’actif immobilisé de l’entreprise. Certains dispositifs permettent d’exonérer ou de reporter cette plus-value sous réserve du respect de certaines conditions
  • Une imposition des éventuels éléments en sursis d’imposition (notamment provisions précédemment constatées devenant sans objet du fait de la cession).

Passage d’une entreprise individuelle à une société : doit-on obligatoirement apporter l’ensemble du patrimoine professionnel à la société ?

Il existe deux possibilités d’apport de l’activité professionnelle à une société :

  • Soit apporter l’ensemble de son patrimoine : c’est-à-dire l’ensemble des éléments d’actif (notamment éléments composant le fonds de commerce) et des éléments de passif de l’entreprise (dettes, suretés)
  • Soit apporter uniquement le fonds de commerce (clientèle, stock et marchandises etc). L’apport doit porter sur les éléments essentiels.

Les conséquences fiscales de l’apport sont identiques que l’entrepreneur individuel apporte uniquement le fonds de commerce ou l’intégralité du patrimoine professionnel.

Droits d’enregistrement en cas d’apport d’une entreprise individuelle à une société

Droits d’enregistrement en cas d’apport d’une entreprise individuelle à une société

Si l’apport est réalisé au profit d’une société soumise à l’impôt sur le revenu, l’enregistrement est gratuit.

Si l’apport est réalisé au profit d’une société soumise à l’impôt sur les sociétés, les droits d’enregistrement sont calculés sur la valeur des biens apportés selon un barème par tranches entre 3% et 5%.

En cas d’apport de biens immobiliers, le droit d’enregistrement est de 5%.

Toutefois, l'apport peut être enregistré gratuitement si l'apporteur s'engage à conserver pendant 3 ans les titres sociaux (parts sociales ou actions) reçus en contrepartie de l'apport.

Forts de plus de 30 ans d’expérience, nous sommes présents aux côtés de nos clients entrepreneurs à chaque étape de leur vie : du développement de leur activité à la transmission de leur entreprise en passant par la protection de leurs proches.

Chloé Vergain Responsable Ingénierie Patrimoniale - Pôle Chefs d'entreprises

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
La cession d’une entreprise est une étape importante dans la vie d’un dirigeant, d’un actionnaire ou d’un associé. Il est primordial d’anticiper cette cession, d’autant plus lorsque cette société est détenue directement par les associés, sans l’intermédiaire d’une société holding.
Une société holding est une société qui détient des titres dans une ou plusieurs autres sociétés, communément appelés « filiales ».
Afin de faciliter la transmission de titres de sociétés au sein d’un groupe familial, le législateur a instauré un dispositif fiscal visant à réduire le coût fiscal de l’opération en exonérant de droits de mutations à titre gratuit trois quarts de la valeur des titres de l’entreprise. Il s’agit du Pacte Dutreil.
Une holding est une société qui détient directement ou indirectement des participations dans une ou plusieurs autres sociétés. Une holding et ses filiales forment ensemble un groupe de sociétés.
La transmission d’une activité professionnelle s’accompagne en général du départ à la retraite du dirigeant ou de l’exploitant. Elle peut être effectuée à titre onéreux ou gratuit. Il s'agit d'une étape clé dans la vie du dirigeant, qu'il convient d'anticiper.
La SPFPL est un type particulier de société holding. Elle est en principe soumise à l’impôt sur les sociétés et peut sous conditions bénéficier de certains régimes de faveur en présence d’une filiale à l’impôt sur les sociétés et notamment du régime mère-fille et de la niche Copé.
Il existe deux contraintes règlementaires propres aux professions libérales : la détention du capital social et des droits de vote et l'objet social de la société.
Une société tout comme un groupe de sociétés se construisent au fur et à mesure de leur développement. Il peut arriver qu’au cours de leur vie, ils soient confrontés à une nécessaire adaptation pour faire face à des changements économiques, macroéconomiques, juridiques, sociaux etc.
Un excédent de trésorerie trop important sur les comptes bancaires de votre entreprise ne rapporte rien et, face à l’inflation, vous fait même perdre de l’argent. Plusieurs solutions existent pour placer la trésorerie de votre entreprise.
L’OBO (owner buy out) est une opération de cession à soi-même, variante du traditionnel LBO. Elle permet à un dirigeant-actionnaire de créer une holding qui rachètera sa propre entreprise via un endettement bancaire. Découvrez notre cas-pratique dans ce nouvel article de l’Académie.
Le statut d’entreprise individuelle peut être donné à toute personne physique qui exerce en son nom propre une ou plusieurs activités professionnelles indépendantes. Cette forme juridique permet à l’entrepreneur individuel de regrouper des moyens d’exploitation [...]
Conformément à l’article 29 de la loi du 22 mars 2012, les professions libérales sont définies comme celles qui groupent les personnes exerçant à titre habituel, de manière indépendante et sous leur responsabilité [...]
Au moment du décès d’un associé, de nombreuses questions se posent quant au devenir de l’entreprise. Les intérêts des ayants droit du défunt étant parfois opposés à ceux des associés, il convient d’anticiper en amont les conséquences juridiques et financières du décès [...]
Qu’il soit cadre dirigeant, entrepreneur ou sportif de haut niveau, l’investisseur qui décide de s’expatrier pour des raisons professionnelles ou pour un projet de vie, va être confronté à un nouvel environnement juridique, fiscal et économique sensiblement différent selon le pays de résidence [...]
La disparition de « l’homme-clé » (invalidité, décès du chef d’entreprise), peut entrainer de nombreuses situations qui n’ont pas toujours été anticipées. Elle impacte très souvent le niveau d’activité de l’entreprise, et à court ou moyen terme, sa rentabilité et donc sa pérennité [...]