Publié le 29 mars 2025

Cas pratique : Comment développer des stratégies d'investissement adaptées à son profil ?

Monsieur Alexandre, 40 ans et Madame Armande, 65 ans, se posent une question revenant régulièrement : « Quelles sont les meilleures stratégies d’investissement pour placer 200 000 € ? ». Leurs objectifs, les contraintes et leurs profils étant différents, pour répondre à cette question, une approche patrimoniale adaptée est nécessaire. 

« J’ai 200 000 €, quelles sont les meilleures stratégies d’investissement ? » 

C’est le type de question revenant régulièrement, mais qui n’attend pas de réponse préétablie. 

Elle invite en réalité à d’autres questions… D’abord portées sur les objectifs patrimoniaux souhaités : 

  • Préparer sa retraite, anticiper la transmission de son patrimoine, développer sa trésorerie d’entreprise…

Puis, sur l’environnement dans lequel y répondre :  

  • Situation familiale, patrimoniale, budgétaire, successorale ; le niveau de risque accepté, la situation des marchés immobiliers et financiers… 

Ainsi, il ne sera pas conseillé de faire la même chose pour ces 200 000 € à investir. 

Contexte 

Ainsi, il ne sera pas conseillé de faire la même chose pour ces 200 000 € à investir :  

Monsieur Alexandre, 40 ans, marié, deux enfants, actif, avec une capacité d’épargne et d’endettement. Son patrimoine comporte une résidence principale valorisée 600 000 € détenue avec son épouse, un Plan d’Épargne en Actions de 70 000 €, un Plan d’Épargne Retraite de 30 000 €. 

Madame Armande, 65 ans, mariée, un enfant, qui part à la retraite, est propriétaire de sa résidence principale valorisée 600 000 € détenue avec son mari, de deux appartements locatifs d’une valeur de 200 000 € chacun et d’un contrat d’assurance-vie valorisé 250 000 € dont 70 % en sécuritaire. 

Propositions répondant aux objectifs de Monsieur Alexandre 

Monsieur Alexandre, ayant pour objectif le développement de son patrimoine, avec 200 000 € il pourrait :  

  • Canaliser son effort d’épargne et consacrer 50 000 € pour l’apport d’un crédit amortissable qui financera un projet immobilier locatif sans effet budgétaire contraignant. 
  • Allouer les 150 000 € restants dans une allocation financière pour travailler sur une diversification complète et capitaliser à long terme, tout en conservant une partie de celle-ci disponible pour faire face aux aléas liés notamment à l’appartement locatif. 

Exemple d’allocation financière 

La première question que nous pourrons nous poser est celle du véhicule d’investissement. Compte tenu des contrats qu’il a déjà, du fait qu’il ait des enfants, nous lui proposerons de travailler avec un contrat d’assurance-vie haut de gamme, de droit français.  

Nous pourrons noter que l’assurance-vie est une enveloppe fiscale qui, tant que les fonds ne sont pas retirés, ne prévoit pas de fiscalité sur les plus-values et les intérêts. Elle conviendra parfaitement à notre logique de capitalisation. Rappelons qu’investir sur 18 ans à 4 %, c’est doubler son capital. 

Propositions répondant aux objectifs de Madame Armande 

De son côté, Armande qui part à la retraite voit ses revenus baisser considérablement, avec 200 000 €, elle souhaiterait générer des revenus complémentaires et de les sécuriser.  

Actuellement, son patrimoine est déséquilibré au profit de l’immobilier, nous allons l’orienter vers une stratégie financière diversifiée pour lui générer des revenus complémentaires.  

Après analyse de son budget, elle a besoin de 600 € par mois.  

Nous lui préconisons deux thématiques : fonds structurés et dette privée. 

  • Les fonds structurés sont des outils permettant de s’exposer aux marchés financiers avec un risque maitrisé. En effet, des systèmes de garanties du capital et/ou du rendement peuvent être mis en place. Ils permettent d’encadrer nos performances en fonction des variations de marché, c’est-à-dire de toucher un rendement connu à l’avance en fonction de certains scenarios. Nous pouvons ainsi nous projeter sur des objectifs de revenus futurs.  

De plus, nous préconiserons de construire un portefeuille de plusieurs fonds de ce type pour mutualiser les risques : exposition à différents sous-jacents, garanties différentes pour arbitrer entre risque et rendement, constatations multiples...

À noter que cette allocation nécessitera un suivi dans le temps. 

Nous travaillerons avec des rendements distribués (et non capitalisés) pour s’inscrire dans notre logique de revenus complémentaires. Notre véhicule d’investissement sera le compte titres pour sa souplesse. 

  • La dette privée est une méthode de financement de l’économie réelle. L’idée étant de financer des sociétés non cotées, charge à elle de payer des intérêts pendant la durée du prêt et de rembourser le capital au terme. Il existe plusieurs typologies de dettes, qui vont notamment se différencier par la qualité des garanties demandées et des priorités de remboursement par rapport aux autres créanciers. 

Le financement bancaire s’étant largement restreint après la crise financière de 2008 et ses conséquences, certaines sociétés s’adressent à des sociétés d’investissement pour combler des besoins de financement. C’est ainsi que des fonds adaptés aux investisseurs institutionnels et privés ont vu le jour. 

Madame Armande a également besoin de sécuriser son revenu. Nous allons donc lui proposer une allocation de fonds de dette privé, en mutualisant les gérants, le nombre de sociétés financées, en demandant des garanties importantes et en ciblant des sociétés de grandes tailles avec un chiffre d’affaires diversifié. 

Ces stratégies, différentes en fonction des objectifs des clients, nécessitent une approche globale et consistant à mesurer les conséquences financières, fiscales et successorales des décisions prises. 


Pour que la performance cible soit atteinte à ces différents niveaux, un suivi méticuleux et fréquent devra être effectué, afin d’adapter les différents choix retenus et les confronter aux éléments réels macro-économiques. 


La stratégie initiale sera combinée à des options tactiques et opportunistes, seul gage de rentabilité et de maitrise du couple risque/rendement sur le long terme. 

Thématiques : Conseil / Produits financiers

Philippe Audisio

Directeur Général Adjoint

Valentin Loubens

Conseiller en gestion de Patrimoine

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