 
 Où et comment investir utilement ?
Où et comment investir utilement ?
Le patrimoine financier des ménages français est de l’ordre de 6 333 milliards d’euros1, en progression de 305 milliards en 2023. Si le flux d’épargne est conséquent, il est majoritairement fléché vers des produits de taux, sinon en simple dépôt dans les livres de nos banques.
L’impact des taux d’intérêt sur l’épargne et la nécessite de diversifier
La progression continue (10 hausses !) en 2022 et 2023 des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) visait à juguler l’inflation née de la reprise post-Covid et à contrer la flambée du prix de l’énergie constatée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a rendu attractifs les produits de taux que les Français ont plébiscité. L’inflation ayant été maitrisée, la BCE a baissé ses taux directeurs depuis le 12 juin 2024, passant progressivement de 4,5 % à 2,5 %2.
Corrélativement, les rendements de l’épargne placée sur des instruments monétaires ou assimilés, tels les dépôts bancaires rémunérés (épargne réglementée, comptes à terme, certificat de dépôt, etc.) décroissent.
L’épargne des Français liquide, doit donc être repensée sauf à ne servir ni leurs gains patrimoniaux, ni notre économie, si l’on veut bien considérer que l’orthodoxie financière des ménages repose sur une diversification des actifs selon l’horizon de placement et que nos entreprises doivent être financées par des ressources durables et stables.
Investir en actions et Private Equity : des alternatives performantes
Afin de concilier rentabilité et réponse aux besoins de fonds propres de nos entreprises, l’épargnant dispose d’une palette d’outils dont la gamme des solutions s’accorde à ses aspirations.
Historiquement, le potentiel de rentabilité des actions est plus élevé sur le long terme que celui des autres classes d’actifs traditionnels3. Si la durée de placement d’un portefeuille d’actions se doit d’être suffisamment longue, sa diversification est nécessaire afin de réduire les risques de pertes. En ce sens, la gestion collective via des OPC donne accès à des marchés diversifiés moyennant une mise de fonds limitée.
Au-delà des investissements dans des actions cotées, les épargnants peuvent contribuer à la croissance économique de nos entreprises non cotées, notamment nos PME et ETI. Autrement appelé Private Equity, l’investissement non coté vise la prise de participations dans le capital de sociétés non cotées à différents stades de leur maturité, de l’amorçage et des tours suivants (capital-risque) jusqu’à l’accompagnement de leur croissance et leur transmission (capital développement).
La performance des investissements dans ces sociétés s’avère supérieure à celle des autres classes d’actifs sur un horizon de gestion long, de l’ordre de 8 à 10 ans au minimum. À fin 2022, lors de la présentation de la 29ème édition de leur étude annuelle sur la performance nette des acteurs français du capital-investissement, EY et France Invest indiquaient, sur 10 ans, une rentabilité annuelle de 14,2 %4.
Un cadre législatif et fiscal incitatif
Ces dernières années, le législateur a multiplié les possibilités d’investissements en Private Equity en adaptant la réglementation et en créant de nouveaux véhicules, ce qui participe à l’accessibilité de cette classe d’actifs.
Ainsi les fonds communs de placement à risque (FCPR) et les fonds professionnels de capital-investissement (FPCI) peuvent être acquis par les particuliers en direct, logés dans un compte-titres, dans un PEA, dans sa déclinaison PEA-PME, ou encore détenus par le truchement d’enveloppes assurantielles depuis la loi du 6 août 2015, dite loi Macron, complétée judicieusement par la loi Pacte du 22 mai 2019.
La loi Pacte s’inscrit dans la volonté législative d’incitation à l’investissement de l’épargne dans les titres de PME. Voilà déjà 30 ans que le dispositif Madelin dit «IR-PME », créé en 1994, vise à drainer les capitaux des particuliers vers les PME en leur octroyant une réduction d’impôt5. Pour un couple marié, le taux de cette réduction d’impôt est temporairement porté de 18% à 25 % dans le cadre d’un plafond annuel de 24 000 € pour des souscriptions de FCPI ou FIP et de 100 000 € pour des investissements directement adressés au capital des PME.
La loi de finances pour 2024, parallèlement à l'élargissement du statut des jeunes entreprises innovantes, institue un volet renforcé de cette réduction « IR-PME » en faveur de ces entreprises nouvelles et de celles engageant une forte proportion de dépenses de recherche. L’assiette annuelle des versements est portée à 150 000 € pour un couple marié et le taux de réduction d’impôt est de 30 % voire 50 % pour les entreprises dont les dépenses de recherche représentent au moins 30 % de leurs charges fiscalement déductibles.
Une impulsion européenne pour l’investissement à long terme
La poursuite de cette tendance législative pour accompagner la croissance de nos entreprises sur un horizon de long terme se traduit au niveau européen par le règlement sur les fonds européens d’investissement à long terme (« FEILT » ou « ELTIF » en anglais) lequel vise à favoriser l’investissement à long terme dans l’économie réelle6.
Ce règlement vient d’être révisé7 afin d’assouplir certaines règles et de favoriser ainsi son utilisation. « FEILT 2 », entré en application le 10 janvier 2024, a pour objectif de permettre aux gérants de fonds d’investir dans une gamme d’actifs éligibles élargie avec des contraintes de gestion plus souples. Aux côtés des entreprises financières, les fintechs financières sont désormais éligibles et si l’éligibilité des entreprises non cotées demeure inchangée, les sociétés cotées peuvent être acquises lorsque leur capitalisation boursière est inférieure à 1,5 milliards d’euros (500 millions d’euros auparavant).
Que ce soit au niveau des régulations financière et assurantielle ou par la voie d’incitations fiscales, la démocratisation des investissements au service de l’économie réelle est en marche.
Nous ne pouvons qu’encourager cette tendance tant ses effets salvateurs contribuent à la maitrise de notre souveraineté économique, cet attribut clé de notre liberté.
[1] Cf. : https://www.fbf.fr/fr/lepargne-des-menages-faits-et-chiffres-cles/
[2] Taux de 2,5% fixé le 12 mars 2025
[4] Cf. : https://www.ey.com/fr_fr/news/2023/07/capital-investissement-29e-edition-france-invest-et-ey
[5] Cf. https://www.lesechos.fr/1999/01/les-avantages-fiscaux-de-linvestissement-dans-les-pme-761775
[6] Cf. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32015R0760
[7] Cf. https://www.afg.asso.fr/afg-document/adoption-du-reglement-eltif-2-0-par-le-parlement-europeen/
Parlons Patrimoine Mars 2025
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 Créer une entreprise, la faire grandir, la céder ou la transmettre : derrière ces mots se cache une aventure humaine et économique, jalonnée de choix déterminants. À chaque étape, le dirigeant se retrouve face à des décisions qui engagent son avenir, celui de son entreprise et de sa famille. Et dans ce parcours, une certitude s’impose : l’accompagnement n’est pas une option, mais un levier de réussite.
 
  
 Il y a des idées qui reviennent régulièrement dans le débat public, portées par la promesse d’une « justice fiscale » et d’un monde meilleur. La taxe Zucman, impôt plancher sur la fortune (IPF) de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, en est l’exemple parfait. Mais, derrière la façade a priori séduisante de la lutte contre les inégalités, cette mesure relève surtout d’une démagogie fiscale qui ignore la réalité économique, juridique et même… mathématique.
 
  
 Bien que le mandat de protection future et le mandat à effet posthume aient été introduits il y a plus de quinze ans dans le Code civil français, ces dispositifs continuent d’évoluer. Ainsi, le décret n°2024-1032 a récemment instauré le registre des mandats de protection future, comme le prévoyait déjà la loi de 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.
 
  
 En France, la gestion des produits financiers pour un majeur protégé est encadrée par la loi. L’objectif est de garantir la protection des intérêts de la personne vulnérable tout en assurant une administration adaptée de son patrimoine.
 
  
 Dans un environnement marqué par l’inflation, la volatilité des marchés financiers et l’évolution constante de la fiscalité, les stratégies d’investissement doivent répondre à une double exigence : préserver le capital déjà constitué et assurer des revenus stables et durables. La clé réside dans une stratégie équilibrée, qui s’appuie sur toutes les classes d’actifs disponibles. Cette diversification n’est pas seulement une opportunité, c’est aussi une obligation pour sécuriser son avenir financier.
 
  
 À l’heure où les ETF séduisent de plus en plus d’investisseurs, la question mérite d’être posée. Entre promesse de performance, coûts réduits et vrais enjeux de diversification, faisons le point sur deux approches qui façonnent le paysage financier d’aujourd’hui.
 
 