Mars 2025 marque peut-être l'un des moments les plus décisifs de l'histoire européenne récente. Le 5 mars, les marchés financiers ont connu des mouvements spectaculaires : les rendements allemands à long terme ont bondi de 0,3 %, la plus forte hausse en une journée depuis trois décennies, tandis que l'euro s'est sensiblement apprécié. Ces secousses ne sont pas de simples soubresauts temporaires, mais traduisent une transformation plus profonde : l'Europe se trouve à l'aube d'un nouveau paradigme économique et géopolitique.
Au cœur de cette métamorphose se trouve l'Allemagne. Longtemps bastion de l'orthodoxie budgétaire avec son fameux « frein à l'endettement », Berlin opère un virage à 180 degrés. Le futur chancelier Friedrich Merz a proposé un plan ambitieux incluant un fonds spécial de 500 milliards d'euros sur dix ans, représentant 11,6 % du PIB allemand, ainsi qu'une réforme constitutionnelle excluant les dépenses de défense du calcul de la dette publique. Cette « révolution allemande » survient en réponse à un contexte international en mutation profonde, marqué par les tensions avec la Russie et l'incertitude quant à l'engagement américain envers la sécurité européenne.
En parallèle, la Commission européenne a introduit une dérogation au pacte de stabilité permettant aux États membres d'augmenter leurs dépenses militaires jusqu'à 1,5 % du PIB sans déclencher de procédure pour déficit excessif. Cette initiative baptisée "ReArm Europe" inclut également un instrument de financement de 150 milliards d'euros garanti par le budget européen. Ces mesures combinées pourraient porter les dépenses militaires de l'Union européenne de 2 % à près de 4 % du PIB à horizon cinq ans, générant potentiellement jusqu'à 650 milliards d'euros d'investissements additionnels.
Cette mutation ne concerne pas uniquement la défense, mais annonce un changement de modèle économique pour le continent. Historiquement, l'Europe - et particulièrement l'Allemagne - a bâti sa prospérité sur les exportations, accumulant d'importants excédents commerciaux. Le nouveau paradigme vise à stimuler la demande intérieure en réduisant la dépendance aux marchés extérieurs.
Plusieurs facteurs structurels soutiennent cette transition :
Ce tournant n'est pas sans défis. L'expansion budgétaire reste contrainte par les niveaux d'endettement élevés de certains pays, notamment l'Italie et la France. Par ailleurs, le vieillissement démographique pèsera sur la croissance potentielle, avec des pertes estimées entre 0,4 point (France) et 1,1 point (Italie) de croissance annuelle jusqu'à la fin des années 2030. De surcroît, l'effort militaire européen ne portera ses fruits que si le continent parvient à rationaliser ses acquisitions et à créer une véritable base industrielle de défense, évitant ainsi que ces dépenses ne bénéficient principalement aux fournisseurs américains.
L'histoire européenne a souvent montré que les crises servent de catalyseur à l'intégration. La convergence actuelle de l'Allemagne, de la France et même du Royaume-Uni post-Brexit autour de la défense européenne pourrait constituer une avancée significative. Pour que cette opportunité ne soit pas gaspillée, l'Europe devra cependant compléter son effort budgétaire par des réformes structurelles, notamment en décloisonnant ses marchés de capitaux pour orienter l'épargne excédentaire vers des investissements productifs plutôt que vers le financement du déficit américain.
Dans ce contexte de bouleversement, l'Europe se trouve à la croisée des chemins : soit elle parvient à transformer cette crise en opportunité, soit elle risque de subir une fragmentation accrue. Le déplacement du centre de gravité économique vers l'Allemagne, accompagné d'un modèle de croissance davantage tiré par la demande intérieure, constitue peut-être la meilleure chance pour le continent de préserver sa prospérité et son influence dans un monde de plus en plus instable et compétitif.
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