Les marchés financiers connaissent depuis le début de l'année 2025 des mouvements d'ampleur inédite, marqués par une volatilité accrue et une divergence spectaculaire entre les trajectoires américaine et européenne. Le 10 mars dernier, les indices américains ont enregistré l'une des séances les plus baissières depuis le début de l'année, avec un recul de 2,8 % pour le S&P 500 et de 3,8 % pour le Nasdaq. Cette correction a effacé six mois de hausse sur les marchés américains, tandis que les indices européens ont fait preuve d'une résilience relative, n'effaçant que six semaines de gains.
Cette divergence s'explique par la conjonction de plusieurs facteurs fondamentaux. D'abord, la politique de l'administration Trump, caractérisée par une intensification des tensions commerciales et un isolationnisme croissant, engendre un climat d'incertitude pesant sur les marchés américains. L'indice d'incertitude économique de la Fed de St. Louis a doublé par rapport à sa moyenne historique des quarante dernières années, reflétant les inquiétudes des investisseurs face aux décisions contradictoires de la Maison-Blanche. La guerre commerciale, plus intense que prévu, pèse sur les perspectives de croissance américaine, désormais estimées en deçà de 2 % : 1,8 % pour 2025 et 1,7 % pour 2026.
Un autre élément déterminant réside dans la révolution budgétaire allemande annoncée début mars. Le 5 mars, les rendements allemands à long terme ont bondi de 0,3 %, la plus forte hausse en une seule journée depuis près de 30 ans. Cette envolée traduit un changement de paradigme pour la première économie européenne : la création d'un fonds spécial de 500 milliards d'euros (12 % du PIB) dédié aux infrastructures, couplée à une modification historique du "frein à l'endettement" pour exclure les dépenses militaires dépassant 1 % du PIB. Ce virage à 180 degrés de l'orthodoxie budgétaire allemande marque l'avènement d'un nouveau modèle de croissance européen, davantage orienté vers la demande intérieure.
Dans ce contexte, les marchés obligataires connaissent des mouvements spectaculaires. L'écart entre les taux américains et européens, aujourd'hui de 132 points de base, s'est réduit de 87 points depuis le début de l'année, avec un rendement du Bund allemand à 10 ans atteignant 2,88 % tandis que son équivalent américain est revenu à 4,2 %.
En termes sectoriels, la rotation entre valeurs de croissance et valeurs décotées demeure fluctuante. Aux États-Unis, les valeurs technologiques les moins profitables ont parfois perdu 7 à 8 % en une seule journée, tandis que certains poids lourds comme Apple ont reculé de 5 %. La dynamique de l'intelligence artificielle, qui a porté les marchés ces dernières années, montre des signes d'essoufflement, avec une complexité croissante des puces à produire pesant sur les marges et une intensification de la concurrence chinoise.
L'aversion au risque se manifeste également sur le marché du crédit, où les spreads (excédent de rémunération par rapport aux emprunts d’État) des obligations d’entreprises à haut rendement se sont écartés de 14 points de base lors de la seule séance du 10 mars, la plus forte variation depuis début 2025. Néanmoins, le déséquilibre entre l'offre et la demande, couplé à des rendements structurellement plus élevés que par le passé (3,5 % pour l'Investment Grade, 5,8 % pour le High Yield), redonne de l'attractivité à cette classe d'actifs.
Les perspectives pour les prochains mois dépendront largement de l'évolution de la politique monétaire des deux côtés de l'Atlantique. La Banque Centrale Européenne pourrait limiter à deux le nombre de baisses de taux en 2025, avec un taux terminal de 2 % atteint au troisième trimestre, tandis que la Fed devrait procéder à deux baisses au second semestre, portant ses taux directeurs dans une fourchette de 3,75-4 %.
Pour les investisseurs, la stratégie d'allocation la plus rationnelle dans ce contexte d'incertitude consiste à privilégier les entreprises dont la capacité bénéficiaire se révèle résiliente, indépendamment des inquiétudes conjoncturelles. Les leaders sectoriels capables d'innover et de conserver un véritable pouvoir de fixation des prix devraient constituer un socle solide pour traverser cette période de transition entre deux régimes financiers et économiques.
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