25 juillet 2025

La dette privée comme outil de financement des entreprises

Dans un contexte où les épargnants français recherchent du sens et de la rentabilité pour leur patrimoine, une opportunité se distingue : la dette privée. En effet, cette classe d’actifs permet de financer directement les entreprises tout en générant des revenus réguliers et attractifs. À mi-chemin entre rendement, diversification et utilité économique, elle s’impose comme un trait d’union puissant entre les besoins de financement de l’économie réelle et les objectifs patrimoniaux des investisseurs.

La dette privée portée par la désintermédiation bancaire et la normalisation des taux

Le retrait progressif des banques et l’essor de la dette privée 

Depuis la crise de 2008, les banques européennes réduisent leur exposition au financement des PME/ETI, contraintes par des réglementations prudentielles. Ce phénomène de désintermédiation pousse les entreprises à se tourner vers les fonds de dette privée. 

Aux États-Unis, ce phénomène est encore plus marqué : plus de 80 % des financements passent par les marchés de capitaux, contre seulement 20 % via les banques. Au niveau mondial, le montant des actifs en dette privée dépasse désormais 1 500 milliards USD en 2024, contre 300 milliards USD en 2010. En France, selon la dernière étude France Invest, les fonds de dette privée ont levé 8,5 Md€ en 2024 et investi 12,8 Md€ dans 317 opérations. Cela fait de la France le deuxième marché européen après le Royaume-Uni.

Les taux d’intérêts catalyseurs 

L’environnement actuel de normalisation des taux favorise les rendements variables liés à la dette privée. Les coupons sont composés d’une marge attractive (par exemple, marge 6,5 % + Euribor), offrant ainsi des rendements nets de l’ordre de 8/10 % actuellement, y compris sur des financements de type senior présentant des suretés de premier rang. 

Les avantages pour l'investisseur

Coupons récurrents et prévisibles 

Les fonds de dette privée peuvent distribuer des coupons dont la fréquence est variable, pouvant être mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels. Ils s’installent donc aisément dans des stratégies de complément de revenu ou de diversification au travers de diverses enveloppes de détention comme le compte-titres ou l’assurance-vie, le contrat de capitalisation ou encore en détention directe (nominatif pur). 

Diversification du portefeuille 

La dette privée propose une faible corrélation avec les marchés cotés, et se positionne au cœur d’une stratégie financière globale, ou d’une allocation d’actifs privés aux côtés du Private Equity. 

Plusieurs stratégies et instruments financiers sont utilisés en dette privée, présentant chacun leurs avantages/inconvénients et un couple rendement-risque très varié pouvant s’adapter à des profils investisseurs différents. Par exemple : 

  • Le direct lending, constitué de prêts seniors présentant des suretés de 1er rang en cas de défaut de l’entreprise financée, avec des maturités courtes et des TRI de l’ordre de 9/10 % actuellement ;
  • La dette mezzanine plus risquée, présentant des suretés de second rang, dont les TRI peuvent atteindre les 13/14 %) ; 
  • La dette unitranche très populaire (≈70 % du marché) qui constitue une combinaison de dettes senior et junior. 

Performance attractive

La dette privée incarne un maillon essentiel entre les besoins de financement des entreprises et l’épargne française. 

  • Pour les entreprises, c’est un accès souple et rapide à des capitaux, sans contraintes : remboursement in fine, structuration sur mesure, pertinence pour les projets de croissance, transmission ou LBO. 
  • Pour les épargnants, c’est une opportunité d’allier performance (coupon élevé, TRI attractif), diversification de portefeuille, revenu régulier, et impact sur l’économie réelle tout en maîtrisant les risques via sélection rigoureuse, covenants et garanties. De nouveaux formats de fonds permettent notamment d’accéder à des gestions institutionnelles historiques à partir de tickets d’investissements modestes. 

Face à une épargne abondante, peu rémunératrice (plus de 5 000 Md€ hors immobilier, majoritairement sur livrets peu rémunérés), la dette privée apparaît comme un compromis séduisant : un rendement supérieur aux placements traditionnels et une contribution à la croissance des sociétés françaises et européennes. 

Thématique : Produits financiers

Bertrand Rabot

Directeur de l'Offre

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