Publié le 31 mai 2024

Les fondamentaux des profils de risques

En gestion de patrimoine, le choix d'un profil de risque est crucial pour une planification financière réussie de ses investissements. Cette approche repose sur les trois axiomes suivants. 

Les actions et les produits de taux

En premier lieu, les actions et les produits de taux (obligations et monétaires) sont les deux grandes classes d'actifs sous-jacentes auxquelles on peut allouer son épargne.

Les porteurs d'obligations sont rémunérés via le taux d'intérêt sur les sommes prêtées. Les investisseurs en actions sont quant à eux rémunérés par la valeur ajoutée résiduelle, une fois que les entreprises se sont acquittées des salaires, des charges d'intérêt et des taux (c'est-à-dire sur les bénéfices).

Les autres actifs ne sont que des dérivés plus ou moins lointains de ces deux catégories d’instruments. Cette présentation simplifiée est toutefois nécessaire aux deux axiomes suivants.

En second lieu, à long terme, les actions réalisent des performances supérieures au rendement des produits de taux. D’un point de vue économique, cela suppose que, dans la durée, le partage de la valeur ajoutée soit davantage en faveur des actionnaires que des créanciers. 

L'impact de la durée de détention

L’observation des historiques boursiers montre que généralement, la probabilité d’obtenir une meilleure performance sur les actions s’accroit avec la durée de détention. Si ce point est assez facile à mettre en évidence sur les actions américaines, la notion de long terme est difficile à expliciter et n’est pas une garantie. Cependant, les professionnels estiment qu’un horizon de 5 ans est une durée minimale recommandée.

Enfin, le risque de fluctuation important des actions à court terme se justifie par les fluctuations de l’activité économique et par l’incertitude qui entoure l’évolution future de la valeur ajoutée créée par les entreprises. Là encore, l’ampleur des risques est difficile à expliciter. Une mauvaise année boursière se traduit en général par une baisse autour de 15 %. Mais des chocs plus prononcés, comme en 2008 et 2020, peuvent aussi se produire.

La combinaison des actions et des produits de taux

En fonction de son appétit pour le risque et de son horizon d’investissement, l’investisseur peut combiner les deux classes d’actifs pour déterminer l’allocation entre produits de taux et actions qui lui semble optimale. Le positionnement retenu permettra ainsi de définir les choix d’instruments plus ou moins complexes et compatibles avec le profil de l’investisseur.

Si on compare les pratiques des épargnants européens à celles des américains (plus investis en actions), on en déduit que les premiers semblent accorder davantage d’importance à l’intolérance aux risques de court terme, qu’à ce que suggèrerait le critère d’horizon d’investissement.

Les investisseurs expérimentés objecteront que cette approche a été peu « efficace » face au choc de taux que nous avons traversé en 2022, les profils conservateurs ayant subi des corrections parfois proches de celles des actions.

Le retour à des taux positifs permet de revenir sur cette approche avec davantage de sérénité, les obligations retrouvant leur rôle de valeur refuge.

Thématiques : Actualité financière

François Jubin

Senior Advisor

À lire dans la même catégorie
 
29 novembre 2025

La fulgurante ascension des valeurs technologiques liées à l'intelligence artificielle suscite des comparaisons inquiétantes avec la bulle internet de 2000. Le Nasdaq affiche une progression spectaculaire, portée par les géants de la tech dont les valorisations atteignent des sommets. Pourtant, malgré certaines similitudes, la situation actuelle présente des différences fondamentales qui invitent à la nuance plutôt qu'à la panique.

29 novembre 2025

Pour de nombreux dirigeants et professions libérales, la question n’est plus seulement "comment se constituer une retraite complémentaire", mais comment le faire tout en optimisant la fiscalité de son revenu professionnel.

29 novembre 2025

L’optimisation fiscale est une pratique légale qui consiste à utiliser des dispositifs légaux afin de réduire sa charge fiscale, ce sans contourner l’esprit des lois. Elle s’inscrit dans une stratégie patrimoniale globale et doit être distinguée de l’abus de droit, sanctionné par l’article L64 du Livre des procédures fiscales. L’abus de droit survient lorsque des opérations sont réalisées dans un but principalement fiscal, sans justification économique réelle. Cette frontière est essentielle : optimiser, oui, mais dans le respect non seulement des textes mais de l’esprit qui a présidé à leur rédaction.

29 novembre 2025

Alors que les projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 sont toujours en cours d’examen au Parlement, il demeure d’affirmer avec certitude que ces lois seront promulguées avant la fin de l’année 2025.

29 novembre 2025

Instauré par la loi de finances pour 2013, l’article 150-0 B ter du CGI encadre les opérations « d’apport-cession » . Au fil des années, ce mécanisme est devenu un outil important de la planification des dirigeants actionnaires. Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO 2024) relève qu’en 2021 près de 13 Md€ de nouvelles plus-values ont été placées en report d’imposition via ce régime.

29 novembre 2025

Dans les stratégies traditionnelles visant à générer des revenus, on investit dans des actifs générateurs de revenus (dividendes, loyers, coupons) pour financer son train de vie. Le montant des actifs nécessaires pour générer les revenus attendus dépend du rendement de ces actifs. Les actifs potentiellement générateurs de croissance du patrimoine sans revenus sont exclus de cette assiette. Cette opposition est largement artificielle. Elle omet un principe fondamental : l’argent est fongible.