Professions libérales et dirigeants : Les outils de retraite ouvrant droit à défiscalisation
Pour de nombreux dirigeants et professions libérales, la question n’est plus seulement "comment se constituer une retraite complémentaire", mais comment le faire tout en optimisant la fiscalité de son revenu professionnel.
L’objectif : faire transiter une partie du bénéfice de l’entreprise vers le patrimoine personnel en limitant l’impact fiscal. Plusieurs dispositifs permettent aujourd’hui d’épargner pour sa retraite tout en bénéficiant de déductions avantageuses. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) constitue la pierre angulaire de cette stratégie grâce à ses trois compartiments complémentaires
Le PER individuel (anciennement Madelin ou PERP) est le levier le plus souple pour transférer des revenus professionnels vers l’épargne personnelle.
- Pour les travailleurs non-salariés (TNS), il remplace le contrat Madelin. Les versements volontaires effectués sont déductibles du bénéfice imposable, dans la limite d’un plafond calculé sur le revenu professionnel (soit 10 % du bénéfice, majoré d’un complément).
- Pour les salariés ou dirigeants assimilés salariés, ce compartiment est accessible à titre personnel, avec une déduction sur le revenu imposable.
L’épargne salariale : un cadre collectif avantageux
Ce second levier regroupe les dispositifs PEE (Plan d’Épargne Entreprise) et PERCO (ou PER d’entreprise collectif), accessibles aux entreprises employant au moins un salarié.
- Le PEE : permet de verser de l’intéressement, de la participation ou des abondements exonérés de charges sociales (hors CSG/CRDS) et d’impôt sur le revenu, dans la limite de 8 % du PASS (3 768 €).
- Le PERCO (C2) : quant à lui, ouvre la voie à une capitalisation long terme orientée retraite, avec les mêmes avantages fiscaux et sociaux, dans la limite de 16 % PASS (7 536 €).
Ces dispositifs permettent au dirigeant ou au professionnel libéral d’optimiser leur rémunération différée tout en impliquant leurs collaborateurs dans une démarche d’épargne collective.
Le PEROB : pour les dirigeants salariés (C3)
Le PER obligatoire (PEROB), héritier de l’article 83, s’adresse aux dirigeants assimilés salariés et à leurs collaborateurs.
Les versements sont effectués par l’entreprise, déductibles du résultat imposable et non imposables pour le salarié (dans certaines limites spécifiques). En contrepartie, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé. Ce compartiment est particulièrement adapté pour les structures souhaitant offrir à leurs salariés un revenu complémentaire au moment de la retraite (rente viagère).
En résumé : choisir les bons leviers pour un double bénéfice
Le PER, dans sa globalité, constitue l’outil le plus complet pour concilier épargne retraite et optimisation fiscale.
- Le PER individuel offre la plus grande liberté,
- Le PEE/PERCO s'imposent comme les plus efficaces mais entrent dans une logique de partage et de fidélisation,
- Le PEROB répond aux besoins des dirigeants assimilés salariés souhaitant structurer leur rémunération différée.
Tableau non exhaustif (limites applicables)
En pratique, la combinaison de ces trois compartiments, ajustée au statut du dirigeant, permet d'optimiser la fiscalité de l'entreprise tout en construisant un patrimoine retraite solide ; une stratégie gagnant-gagnant à privilégier dans toute approche de conseil patrimonial.
Parlons Patrimoine - Novembre 2025
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