Fonds en euros : productifs ou non productifs ?

L’impôt sur la fortune dite improductive voté le 31 octobre dernier vise entre autres les fonds garantis des compagnies d’assurance, dits fonds général ou encore fonds en euros. Avec un encours dépassant les 1 300 milliards d’euros (Source ACPR), ils représentent autour de 70 % des montants investis en assurance-vie. Mais sont-ils vraiment improductifs ? 

Lorsqu’on investit en “fonds euros”, la compagnie d’assurance prend un engagement sur la préservation du capital et le rendement qu’elle va servir à ses investisseurs. Pour rester concurrentielle, elle doit également proposer une revalorisation annuelle de l’épargne (la participation aux bénéfices). Pour réaliser cette “promesse”, l’assureur investit les montants collectés sur différents actifs. 

Les données publiées par l’ACPR (l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) montrent que les entreprises d’assurance investissent l’essentiel de leur actif sur quatre grandes catégories d’actifs : 

• En premier lieu, on retrouve les obligations émises par les entreprises (financières et non financières) pour une contribution estimée à 507 milliards d’euros. 
• La seconde catégorie d’actifs concerne les obligations d’État (France et zone euro) pour un montant de 260 milliards d’euros. 
• Ils investissent également en actions (cotées et non cotées) pour un montant estimé à 156 milliards d’euros. 
• Enfin, l’immobilier est également bien représenté dans le bilan des assureurs pour 130 milliards d’euros. 

Les compagnies d’assurance jouent un rôle d’intermédiaire entre les épargnants, les entreprises et l’État. Les montants épargnés permettent de financer :  

• les dépenses publiques (prestations sociales, fonctionnement des administrations et investissement),
• soutenir l’activité des entreprises privées, 
• contribuer au financement des marchés financiers et de l’immobilier. 

Qualifier les fonds en euros d’investissement non productif est donc erroné. Ils participent, au contraire, activement au financement de l’économie française et européenne.