La retraite des Français expatriés Français expatriés ou résidents de l’étranger : quelles conséquences sur ma retraite ?

Contenu mis à jour le 21 mars 2024

Effectuer une partie de sa carrière à l’international peut rendre complexe le calcul des droits à la retraite. Cotisation au régime de retraite français ou local, incidence liée à mon pays d’expatriation ou durée de mon séjour à l’étranger : autant de facteurs à prendre en compte pour préparer sereinement votre retraite.

Les travailleurs Français qui exercent leur activité professionnelle à l’étranger peuvent avoir, en droit de la sécurité sociale, le statut de travailleur expatrié ou le statut de travailleur détaché.

L’expatriation est le principe, et implique une affiliation au régime de sécurité sociale du pays d’accueil. Le détachement, quant à lui, est une exception qui conduit au maintien de l’affiliation au régime de sécurité sociale français. Selon le statut social, l’incidence sur la retraite est différente.

Périodes d’activité en France et à l’étranger, à quel régime de retraite suis-je soumis ?

Les périodes d’activité d’un expatrié peuvent permettre de bénéficier d’une retraite auprès du régime local. Dans ce cas, il perçoit une retraite de chacun des régimes auxquels il a été affilié : une retraite française pour les activités exercées en France et une retraite étrangère pour ses activés dans d’autres pays

Activité en France et à l’étranger : les coordinations internationales

Activité en France et à l’étranger : les coordinations internationales

Les règles propres à chaque régime, si elles étaient appliquées isolément, auraient pour effet de pénaliser les assurés ayant eu des carrières dans plusieurs pays.

C’est le cas par exemple lorsqu’un pays exige une durée d’assurance minimale dans le régime de retraite local pour déclencher le versement d’une pension, ou pour permettre de percevoir celle-ci à taux plein.

Pour garantir les droits des assurés d’un pays à l’autre, une coordination internationale est donc mise en place. Elle prend la forme de règlement européen et de conventions bilatérales de sécurité sociale avec les pays tiers.

Si l’expatriation a lieu dans un État qui n’est pas couvert par les règlements européens ou par une convention, les droits à la retraite seront examinés séparément par chacun des États, sans prise en compte des périodes accomplies dans l’autre État.

La France s’est donc liée à plus de 70 États, ce qui en fait l’un des pays avec le plus grand nombre d’accords dans le monde. Ces accords prévoient notamment la prise en compte, pour le calcul de la retraite française, des périodes d’activité effectuées dans l’autre État. 

Retraite et expatriation : les conséquences négatives

Retraite et expatriation : les conséquences négatives

Malgré la coordination entre États citée précédemment, effectuer une partie de sa carrière à l’international peut avoir des conséquences négatives sur les pensions de retraite.

La complexité des règles nationales et les différences entre les systèmes de calcul des pensions, entraînent parfois un traitement inégalitaire entre les assurés ayant eu une carrière internationale et ceux ayant eu une carrière équivalente en France, en particulier pour : 

  • les indépendants, qui sont souvent exclus du bénéfice des accords bilatéraux (ils ne sont concernés que par 13 accords sur les 38 existants) ;
  • les carrières réalisées dans plus de deux pays, dont l’un au moins hors règlementation communautaire : cette situation ne permettant pas de totaliser les périodes travaillées dans l’ensemble des pays, même s’il s’agit de pays sous convention ;
  • la retraite complémentaire et notamment les régimes qui fonctionnent à points : l’activité à l’étranger ne génère pas de points.

Français expatriés : comment s’assurer un niveau de revenus suffisant à la retraite ?

Il peut donc être opportun de s’assurer volontairement.

Les salariés peuvent, par exemple, sous conditions, continuer à cotiser pour la retraite de base de la Sécurité sociale via une adhésion volontaire à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et pour la retraite complémentaire via des cotisations auprès d’organismes spécialisés.

Ainsi, les périodes d’assurance volontaire seront prises en compte dans le calcul de la retraite et des points de retraite complémentaire acquis comme si l’assuré n’avait jamais quitté la France.

Retraite des expatriés : nos recommandations

Retraite des expatriés : nos recommandations

Le sujet de la retraite avec carrière internationale nécessite à l’évidence une analyse précise qui tient compte du pays d’expatriation, du statut social de l’expatrié et de l’ensemble des paramètres de sa carrière professionnelle.

Quel que soit le statut : français résidant à l’étranger, de retour en France après un séjour à l’international, ou en voie d’expatriation, l’expertise d’un spécialiste des bilans retraite internationaux apporte une meilleure visibilité sur les droits à la retraite.

Chaque situation étant unique, l’analyse de la carrière permettra de mieux comprendre les droits et options, mais également d’adapter la stratégie retraite en complétant les revenus par l’intermédiaire d’investissements dans des solutions financières et immobilières.

Spécialistes de la Mobilité internationale depuis plus de 30 ans, nous vous proposons un conseil et panel de solutions adaptées à vos besoins.

Nos équipes se tiennent à votre disposition avant votre départ de France, pendant la durée de votre séjour à l'international et à votre retour en France.

Laura Castineiras Responsable Ingénierie sociale en Rémunération et Protection sociale

Partager cette publication
Nous Contacter
Découvrir également
 
Lorsqu’une personne est résidente fiscale dans un pays étranger, sur la base de critères internes ou conventionnels, elle peut continuer à être imposable en France sur certains revenus.
En cours de vie, une société peut transférer son siège social d’une ville vers une autre, de la France vers l’étranger ou inversement. Ces différentes opérations emportent des conséquences fiscales importantes et nécessitent le respect de procédures particulières auprès des Greffes et organismes assimilés de départ et d’accueil.
Différentes formalités nécessitent d’être réalisées avant le départ (immigration, protection sociale, formalités fiscales…), mais également post-départ de France.
Dans un contexte international, il convient de déterminer quelle loi successorale sera applicable à la succession. La loi successorale permet de désigner qui sont les héritiers et quelle sera leur part dans la succession du défunt, les droits du conjoint, etc.
Contrairement à certaines idées reçues, il ne suffit pas de partir travailler à l’étranger et de s’y installer pour bénéficier du statut de non-résident fiscal français. De la même façon, le seul déménagement en France ne permet pas d’être considéré comme ayant son domicile fiscal en France.
Lorsqu’un contribuable fiscal français s’expatrie et qu’il transfère son domicile fiscal hors de France, ce transfert peut entrainer l’imposition immédiate des plus-values latentes sur les droits sociaux à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
Une convention fiscale est un traité international qui prime sur le droit interne des Etats et permet de régler tout ou partie de leurs relations fiscales. En l’absence de traité, chaque pays concerné applique librement son droit interne, d’où un risque de double imposition.
Les personnes qui arrivent en France ou qui rentrent en France, sans y avoir été domiciliées fiscalement pendant les 5 années civiles précédant leur prise de fonction en France, peuvent, sous réserve de remplir certaines conditions, prétendre au statut « d’impatrié » et bénéficier de certains avantages fiscaux.
La notion d’établissement stable est un concept fiscal important qui permet d’apprécier si des activités industrielles ou commerciales qui sont exercées dans un autre État sont imposables dans cet autre État ou dans l’État de résidence de l’entreprise.
La loi française prévoit différents régimes matrimoniaux que les époux peuvent choisir et aménager, et applique par défaut un régime de communauté d'acquêts. Qu'en est-il des régimes matrimoniaux à l'international ?
La couverture santé est le socle de la protection familiale. Les travailleurs Français qui exercent leur activité professionnelle à l’étranger peuvent avoir, en droit de la sécurité sociale, le statut de travailleur expatrié ou le statut de travailleur détaché.
Les travailleurs français qui exercent leur activité professionnelle à l’étranger peuvent avoir, en droit de la sécurité sociale, le statut de travailleur expatrié ou le statut de travailleur détaché.