29 novembre 2025

Le chiffre du mois : 18 juillet, date à partir de laquelle nous ne travaillons plus pour l’État

La France est tristement championne d’Europe des prélèvements obligatoires. D’après l’institut économique Molinari, le 18 juillet correspond pour le contribuable moyen au jour de la libération fiscale en 2025, c’est-à-dire la date à laquelle, nous Français, travaillons pour nous et non plus pour l’État. 

Nos contribuables sont libérés fiscalement en moyenne 36 jours après nos voisins européens.  Cela représente une quinzaine de jours après l’Italie, 5 semaines après nos voisins espagnols, et environ 3 mois après les habitants du pays de l’Oncle Sam, les États-Unis. 

C’est d’ailleurs un homme d’affaires américain qui posa le concept de Libération fiscale « Tax Freedom Day » en 1948, le protégeant par copyright avant de le céder deux décennies plus tard  au Think Tank Tax Foundation, qui le calcule désormais annuellement pour les États-Unis. 

L’institut Molinari décrit cette date comme celle à laquelle un salarié « prend le contrôle direct sur les fruits de son travail »

Comment est calculée la pression fiscale et où se situe la France ?

Concrètement, le calcul consiste à agréger les principaux impôts et charges qu’un salarié supporte directement ou non.  Cela intègre donc les cotisations patronales, salariales, l’impôt sur le revenu et la TVA. On rapporte ensuite ces prélèvements sur le salaire dit « superbrut », c’est-à-dire le salaire net auquel sont réintégrées les cotisations salariales et patronales versées. 

La pression fiscale sur le salarié français ressort en 2025 à 54,4 %, nous sommes donc « bons » derniers de la classe en Europe et travaillons cette année un jour de plus pour l’État que l’année précédente. 

Les limites de l’indicateur et les perspectives 2026

Il faut toutefois relativiser cet indicateur que beaucoup d’économistes estiment limité pour évaluer la pression fiscale des contribuables sur un territoire.

Le calcul tient compte d’impôts avec des assiettes différentes, établit des moyennes qui ne reflètent pas les écarts entre les contribuables, et surtout n’intègre pas les bénéfices de ces cotisations pour les salariés, notamment les prestations sociales associées aux cotisations. 

Difficile d’ignorer pourtant la position de la France en queue de peloton de ce classement de la libération fiscale, on peut par ailleurs douter sérieusement d’une hypothétique remontada au vu des discussions sur le projet de loi de finances 2026 qui pourraient aboutir notamment à une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital. 

Julien Male

Directeur Général Adjoint en charge de l'international & outre-mer