Si une profession libérale1 est exercée, il est probable que le régime de retraite applicable soit déjà connu, car il diffère de celui des salariés. La retraite de base est gérée par la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL), qui veille à la pérennité du régime de base obligatoire des professionnels libéraux en France, à l'exception des avocats qui dépendent de la Caisse nationale des barreaux français.
Ce régime fonctionne par points, avec une cotisation de 10,10 % du revenu annuel jusqu'au PASS — le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale —, puis 1,87 % jusqu'à 5 fois le PASS. Pour connaître le nombre de points acquis, il est recommandé de contacter la CNAVPL.
Il est important de noter que, tout comme pour le régime général, le montant de la retraite peut être réduit par une décote si le nombre requis de trimestres n'a pas été cotisé.
Une autre similitude avec le régime général réside dans la possibilité de bénéficier d'une surcote si la durée d'assurance requise est dépassée, ce qui est souvent le cas pour une profession libérale. Le taux de surcote est cependant moins élevé que pour les salariés du privé : 0,75 % par trimestre supplémentaire, contre 1,25 % pour les salariés.
1 En tant que notaire, médecin, huissier de justice, chirurgien-dentiste, expert-comptable, auxiliaire médical, agent général d'assurance, avocat, artiste, sage-femme, pharmacien, ou encore officier ministériel, vétérinaire, etc. Le plafond de déduction au titre des cotisations facultatives d’assurance vieillesse est égal à 10 % de la fraction du bénéfice imposable retenu dans la limite de 8 PASS (32 908 €) auxquels s’ajoutent 15 % sur la fraction de ce bénéfice comprise entre 1 fois et 8 fois le PASS (43 193€).
Il existe une caisse pour chaque domaine d'activité « dite caisses interprofessionnelles » : la CARMF pour les médecins, la CAVP pour les pharmaciens… Mais certaines caisses couvrent plusieurs activités professionnelles. Ainsi, la CIPAV est à la fois la caisse des architectes, des ingénieurs, des techniciens, des géomètres, des psychologues, des diététiciens, des professions relevant d'activités artistiques et de conseil, des hôtesses, ainsi que des attachés de presse !
Mais ce rapide tour d'horizon de la retraite des professions libérales ne doit pas faire oublier une réalité : cette période de la vie s'accompagne d'une baisse des revenus.
Selon une étude de l'INSEE, la soixantaine est une décennie qui amorce le déclin du niveau de vie, exprimé en nombre d’euros disponible par an. La raison ? Les pensions de retraite restent en-deçà de la moyenne des revenus perçus au cours de la vie active. Mieux vaut donc bien préparer sa retraite.
À n'en pas douter, le Plan d'Épargne Retraite (PER) constitue une solution intéressante pour préparer sa retraite. Comme son nom l'indique, le PER permet d’épargner pour la retraite en profitant au passage d’un avantage fiscal... car les cotisations versées sont déductibles des revenus imposables. Un avantage pour les professions libérales, surtout en cas d'imposition lourde !
Mais le titulaire du contrat peut aussi faire le choix de ne pas déduire ses cotisations pendant la phase d'épargne. En contrepartie de cette renonciation, il bénéficie d’une exonération totale d’imposition en cas de sortie en capital du PER, pour la part des sommes issues de versements volontaires pour lesquels il a renoncé à la déduction. En revanche, les produits générés par les sommes versées sur le PER restent imposables, qu’il s’agisse d’une sortie en rente ou d’une sortie en capital.
Autre atout du PER, il n'y a pas de versement minimum, et le contrat peut être alimenté au rythme que l'on veut. C'est donc à juste titre que le PER est réputé pour sa souplesse, offrant d'ailleurs aussi la possibilité de choisir son mode de gestion.
De base, un contrat est proposé en gestion pilotée et est donc géré pour l'épargnant. Mais il est tout à fait possible d'opter pour la gestion libre, notamment si l'épargnant estime disposer des connaissances nécessaires. En cas de gestion pilotée, il sera demandé à l'assuré de déterminer sa tolérance au risque. À partir de là, il pourra choisir entre trois profils de risque — prudent, équilibré, dynamique — pour établir l'allocation entre différents actifs. Sachant que plus il approche de l'âge de la retraite, plus la part d'actifs risqués aura tendance à diminuer dans le temps pour tenir compte de sa situation. En gestion libre, le profil d’investisseur est lui aussi nécessaire.
Et s'il existe des cas de déblocage anticipé — six pour être exact, dont l'acquisition d'une résidence principale —, la sortie peut s'effectuer à tout moment une fois à la retraite. Il est alors possible de choisir un versement en rente, en capital, ou bien en mixant les deux. Bon à savoir, la sortie en capital est possible à 100%, contrairement au prédécesseur du PER, le contrat Madelin.
Autre solution d'épargne pour les professions libérales, l'assurance-vie. Cette solution d'investissement, peut être alimentée au rythme de l'assuré, en toute liberté. Contrairement à une idée reçue, l'argent n'est jamais bloqué : une sortie en capital —partielle ou totale — est possible à tout moment... mais s'avère préférable après le huitième anniversaire du contrat pour des questions de fiscalité.
Car si le capital n'est pas taxé, tant qu'il est placé, les sorties, elles, le sont. Après le huitième anniversaire du contrat, l'assuré bénéficie pour tout rachat — c'est-à-dire pour toute sortie d'argent — d'un abattement fiscal annuel de plusieurs milliers d'euros sur l'ensemble des plus-values du contrat ; abattement qui s'élève à 4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple.
Du côté des supports d'investissement, l'assurance-vie et le Plan d’Epargne Retraite (PER) donnent accès à une multitude de possibilités, des fonds en euros innovants aux unités de compte, en passant par l'immobilier.
Il revient à l’épargnant de choisir l'allocation d'actifs qui lui convient le mieux, s'il a opté pour la gestion libre. En restant prudent : si des risques sont permis — en privilégiant les unités de compte, par exemple — quand on est encore loin de l'échéance de la retraite, mieux vaut faire preuve de prudence quand on s'en approche, cette fois en favorisant les fonds moins risqués.
Mais il n'est pas forcément nécessaire de s'inquiéter de ces questions. Si l'investisseur fait le choix d'une gestion pilotée — plutôt qu'une gestion libre — c'est à l'assureur d'investir les capitaux qui lui sont confiés, et d'opérer les meilleurs arbitrages par rapport à sa situation et son profil d'investisseur — équilibré, prudent ou dynamique —, mais aussi en fonction de l'évolution des marchés financiers.
Il est également possible de recourir à un mandat de gestion. Au travers d’un mandat de gestion, la société de gestion sélectionnée s’engage à gérer les actifs financiers conformément aux objectifs de performance et au profil déterminé.
Avec plus de 30 années d'expérience, nos équipes vous accompagnent dans la sélection de placements financiers adaptés à vos besoins et objectifs d'investissements, votre appétence au risque et horizons de placements souhaités.