Publié le 29 février 2024

Optimisation des flux en Private Equity

Vie d’un fonds de Private Equity & cash flows

Rappelons quelques grands principes : un fonds d’investissement (ou general partner) accompagne la croissance d’entreprises suivant une stratégie et un calendrier déterminés.

Tout d’abord, le fonds lève des capitaux auprès d’investisseurs institutionnels et/ou privés (les limited partners) sous la forme d’engagements de souscription. Lorsque cette levée est terminée, démarre la période d’investissement, d’une durée moyenne de cinq ans. Le fonds exécute sa stratégie : il appelle les capitaux progressivement auprès des investisseurs qui se sont engagés à souscrire et les investit dans les entreprises sélectionnées.

Il est important de noter que le fonds n’appelle que les capitaux dont il a besoin à l’instant t. Ainsi, par exemple, sur 100 000 € d’engagement de souscription, 15 000 € peuvent être appelés et investis en année 1, 25 000 € en année 2, 30 000 € en année 3 puis 15 000 en années 4 et 5.

Lorsque le développement souhaité des entreprises est atteint, le fonds cède ses investissements avec un objectif de création de valeur matérialisé par une plus-value. Le capital appelé est alors rendu aux investisseurs bonifiés d’une grande partie de cette plus-value (une partie rémunérant le fonds sous la forme de commission de surperformance ou carried interest) : c’est la période de distribution.

L’illustration graphique ne constitue pas un indicateur fiable quant aux performances futures de vos investissements. Elle a seulement pour but d’illustrer les mécanismes de votre investissement sur la durée de placement. L’évolution de la valeur de votre investissement pourra s’écarter de ce qui est affiché, à la hausse comme à la baisse. En conclusion, le montant de l’engagement de l’investisseur est appelé, immobilisé et rendu progressivement. La somme des appels et des distributions, année par année, définit la courbe de trésorerie ou cash flows nets de l’investisseur dont l’aspect évoque un « J ».

Se pose alors la question de nombreux investisseurs dans une période de taux forts : que faire des montants non appelés et comment optimiser les distributions ?

Optimisation des cash flows

Plusieurs solutions existent pour rémunérer les montants engagés non appelés. Il convient de distinguer deux situations :

  1. Première situation, l’investisseur ne s’engage que sur un seul fonds de Private Equity et souhaite optimiser ses flux avec des solutions plus liquides. Il convient alors de sélectionner des solutions court terme (épargne bancaire, OPC monétaire, fonds euros) ou dont les maturités connues coïncident avec les appels de fonds (obligations, produits structurés…).
    Exemple : Les montants destinés aux appels des années 2, 3 et 4 sont placés sur des comptes à terme aux échéances 12, 24 et 36 mois, tandis que le montant destiné à un appel en année 5 est placé sur un produit structuré à capital garanti dont l’échéance est à 4 ans.
  2. Deuxième situation, l’investisseur dispose d’un montant permettant d’investir sur plusieurs fonds et de réaliser une allocation non cotée diversifiée. L’objectif devient alors l’aplatissement de la courbe en « J » par l’utilisation de solutions générant un rendement immédiat (dette privée) ou encore de solutions appelant rapidement les montants engagés et pouvant être distribués rapidement (stratégies de secondaire).Ce type d’allocation peut être réalisé par un fonds de fonds dont le bénéfice sera une grande diversification « clef en main ».

Enfin, les distributions doivent être appréhendées selon un besoin de revenus ou de capitalisation. Si la stratégie d’investissement de l’investisseur a pour objectif la création de revenus, les distributions seront intégrées au cash yield de l’allocation globale, et serviront à répondre au besoin de financement du train de vie. Si au contraire l’objectif est la capitalisation, l’axe d’optimisation consistera de s’engager à investir auprès de nouveaux fonds dont les appels coïncideront avec les distributions des anciens.

Thématiques : Private Equity

Bertrand Rabot

Directeur de l'Offre

A lire dans la même catégorie
 
7 août 2024

Le démarrage du mois d’août nous inflige une baisse de 8 % des actions internationales entre le 2 et le 5 août, et les mouvements erratiques depuis propulsent la volatilité à la hausse (>30). Si nous comprenons certaines inquiétudes, ces mouvements ne remettent pas en cause notre scénario central de désinflation progressive et de ralentissement mesuré de la croissance américaine, ni les stratégies que nous y avons associées.

30 juillet 2024

À l’instar de chaque année, la loi de finances votée en fin d’année, dite loi de finances initiale (LFI), impacte la taxation des revenus de l’année. La loi de finances rectificative (LFR) ou collectif budgétaire est la seule loi susceptible de modifier en cours d'année, de manière significative, les dispositions de la loi de finances initiale (LFI), concernant notamment les autres impôts que ceux frappant les revenus.

29 juillet 2024

Les chefs-d’œuvre ont une vie propre, ils participent de cette vie mystérieuse, qui réfléchit le mystère et la dignité de l’homme, sa liberté, sa capacité à tendre vers ce qui lui semble le meilleur… la beauté.

26 juillet 2024

Derrière l’appellation « investissements alternatifs », se cache en réalité l’ensemble des classes d’actifs non traditionnelles. Et se retrouvent tout naturellement dans la plupart des allocations d’actifs, puisque prisés pour la diversification qu’ils apportent au sein de l’allocation et pour la complémentarité face aux investissements traditionnels.

26 juillet 2024

Face à la quête croissante de diversification de leurs investissements pour faire fructifier leur patrimoine, les investisseurs s'orientent de plus en plus vers des solutions alternatives aux placements traditionnels. Au-delà des actifs immobiliers classiques, des opportunités d'investissement atypiques et différenciantes émergent, offrant aux détenteurs de liquidités des perspectives de rendement intéressantes.

2 juillet 2024

Si le testament existe depuis la Grèce antique, le mandat de protection future et le mandat à effet posthume sont deux outils juridiques modernes introduits en 2007 dans le Code civil français. Leur usage permet d’anticiper des situations de vulnérabilité ou de préparer ce qu’il adviendra de son patrimoine.