Publié le 8 mars 2024

La liquidité des produits financiers : cas des structurés

Les produits d’épargne sont souvent classés par catégories. On oppose ainsi classiquement l’épargne financière (émanant de produits d’épargne financière), aux produits immobiliers, ou encore les produits bancaires, aux produits d’assurance / retraite. Grâce à l’émergence des fonds de capital investissement à destination des particuliers et à cause des déboires récents de certaines SCPI, une opposition commence à naître entre les produits d’épargne liquides et illiquides.

Quelle différence entre un actif liquide et un actif illiquide ? 

Selon la définition de l’Autorité des Marchés Financiers, un actif financier est dit liquide lorsqu’il peut être acheté ou vendu rapidement sans que cela ait d’impact majeur sur son prix. La liquidité reflète donc la facilité et le coût auquel cet actif peut être échangé.

À l’inverse, un marché peu liquide est caractérisé par la difficulté à récupérer son argent et par des valorisations qui peuvent varier fortement.

Dans la catégorie des actifs liquides, on retrouve par exemple les sommes laissées sur un compte courant, les actions composants les indices CAC 40 ou Eurostoxx50, les SICAV monétaires ou encore les ETFs. Dans la catégorie des actifs illiquides, on trouve notamment les œuvres d’art, l’immobilier et les entreprises non cotées.

Quid des produits structurés ? Sont-ils considérés comme des actifs financiers liquides ?

Les term-sheets fournissent des informations contradictoires, car si les émetteurs s’engagent à assurer la valorisation du produit et a publié sa valeur liquidative tous les jours, les produits structurés comportent néanmoins un risque de liquidité en cas de perturbations du marché. Dans les faits, un produit structuré indexé à un indice action de référence ou à l’un de ses composants est parfaitement liquide. Même en cas de forts mouvements de l’actif sous-jacent, notamment à la baisse, l’émetteur fera face aux ordres de rachat / de souscription. Le marché secondaire (à la vente, plus rarement à l’achat) est donc assuré par l’émetteur durant toute la vie du produit, sans dégradation du prix d’exécution. 

À noter aussi que l’enveloppe assurance-vie apporte une sécurité additionnelle, puisque l’émetteur du produit structuré s’oblige contractuellement auprès de l’assureur à assurer la liquidité de l’instrument. Le but étant de « miroiriser » l’obligation de liquidité que l’assureur doit règlementairement à ses clients.

Thématiques : Actualité financière

Romain Besançon

Zenith Capital, Associé

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