Publié le 4 octobre 2024

La dette privée, une alternative au financement bancaire

Quel chef d'entreprise ou particulier acquérant un bien immobilier n'a pas un jour rêvé de pouvoir être à la place de la banque pour son emprunt : des revenus fixes et stables, un profil de risque maîtrisé avec une faible sensibilité à la valorisation de l'actif et la possibilité d'obtenir des garanties / sûretés ? C'est en quelque sorte cette position qui s'offre désormais à l'investisseur en dette privée grâce au développement de solutions d'investissement accessibles aux particuliers.

Qu'est-ce que la dette privée ?

Historiquement, lorsqu'une entreprise souhaitait obtenir du financement sans recourir à l'augmentation de capital et à son aspect dilutif, deux solutions s'offraient à elle :

  • Émettre des obligations distribuées dans le marché
  • Faire appel à ses partenaires bancaires pour obtenir des prêts

Néanmoins, chacune de ces solutions présentent des limites dans de nombreux cas de figure :

  • Le marché obligataire n'est accessible qu'à des sociétés de certaines tailles,
  • La structuration de l'opération peut s'avérer onéreuse,
  • Ses conditions en coût de l'emprunt et en volume sont dépendantes de la liquidité et de l'appétit présents dans le marché à l'instant T,
  • Le sur-mesure y est par définition relativement limité,
  • Le financement bancaire, quant à lui, a souffert, depuis 2008 notamment, de l'accroissement des contraintes règlementaires imposées aux banques, en affectant à la fois le prix par rapport à la rentabilité des fonds propres, mais aussi la propension à prêter,
  • Le délai de traitement,
  • La prise de garanties,
  • Le nombre de prêteurs potentiels est limité au nombre de banques, qui ont en outre eu tendance à fusionner pour mieux faire face à ces mêmes contraintes règlementaires...

La dette privée, un marché en plein essor

C'est ainsi que le marché de la dette privée s'est fait une place croissante en parallèle de ces modes de financement "classiques", soutenu par l'essor des fonds de Private Equity, particulièrement enclins à recourir à cette alternative pour sa souplesse, sa confidentialité, sa rapidité d'exécution et la possibilité d'y faire du "sur-mesure".

De 967 en 2018/2019, le nombre de transactions de "direct lending" est passé de 1 589 en 2021/2022, pour un marché aujourd'hui estimé à près de 400 Mds € en volume.

La superformance de la dette privée par rapport à la dette obligataire classique (sur 10 ans : +8,7% / an pour la dette privée Monde versus + 3,7 % pour les obligations cotées Monde), explique également l'engouement des grands investisseurs institutionnels pour les fonds de cette classe d'actifs.

La dette privée, une solution accessible aux investisseurs particuliers

Moins développée que celle en Private Equity, l'offre de solutions d'investissement en dette privée pour les particuliers s'étoffe et mérite l'attention de tout investisseur cherchant de la diversification dans sa poche d'actifs non cotés.

Thématiques : Private Equity

Pierre-François Marty

Zenith Capital, Associé

À lire dans la même catégorie
 
29 novembre 2025

La fulgurante ascension des valeurs technologiques liées à l'intelligence artificielle suscite des comparaisons inquiétantes avec la bulle internet de 2000. Le Nasdaq affiche une progression spectaculaire, portée par les géants de la tech dont les valorisations atteignent des sommets. Pourtant, malgré certaines similitudes, la situation actuelle présente des différences fondamentales qui invitent à la nuance plutôt qu'à la panique.

29 novembre 2025

Pour de nombreux dirigeants et professions libérales, la question n’est plus seulement "comment se constituer une retraite complémentaire", mais comment le faire tout en optimisant la fiscalité de son revenu professionnel.

29 novembre 2025

L’optimisation fiscale est une pratique légale qui consiste à utiliser des dispositifs légaux afin de réduire sa charge fiscale, ce sans contourner l’esprit des lois. Elle s’inscrit dans une stratégie patrimoniale globale et doit être distinguée de l’abus de droit, sanctionné par l’article L64 du Livre des procédures fiscales. L’abus de droit survient lorsque des opérations sont réalisées dans un but principalement fiscal, sans justification économique réelle. Cette frontière est essentielle : optimiser, oui, mais dans le respect non seulement des textes mais de l’esprit qui a présidé à leur rédaction.

29 novembre 2025

Alors que les projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 sont toujours en cours d’examen au Parlement, il demeure d’affirmer avec certitude que ces lois seront promulguées avant la fin de l’année 2025.

29 novembre 2025

Instauré par la loi de finances pour 2013, l’article 150-0 B ter du CGI encadre les opérations « d’apport-cession » . Au fil des années, ce mécanisme est devenu un outil important de la planification des dirigeants actionnaires. Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO 2024) relève qu’en 2021 près de 13 Md€ de nouvelles plus-values ont été placées en report d’imposition via ce régime.

29 novembre 2025

Dans les stratégies traditionnelles visant à générer des revenus, on investit dans des actifs générateurs de revenus (dividendes, loyers, coupons) pour financer son train de vie. Le montant des actifs nécessaires pour générer les revenus attendus dépend du rendement de ces actifs. Les actifs potentiellement générateurs de croissance du patrimoine sans revenus sont exclus de cette assiette. Cette opposition est largement artificielle. Elle omet un principe fondamental : l’argent est fongible.