Après 10 hausses consécutives des taux directeurs, l’heure du tournant monétaire de la Banque Centrale Européenne est-il enfin arrivé ? S’il est trop tôt pour certifier que les taux ne seront plus relevés ces prochains mois dans l’Euroland, la BCE a bien acté cet après-midi ce qu’anticipait le consensus, confortée dans sa vision des dernières semaines par l’évolution des derniers indicateurs économiques qui traduisent un ralentissement en cours de l’activité sur le Vieux Continent… et donc la transmission de la politique monétaire à l’économie.
« L’économie de la zone Euro demeure faible, les secteurs manufacturiers et des services s’affaiblissent » : c’est par ces mots que Christine Lagarde a justifié le virage stratégique que s’apprête à prendre l’institution.
Rappelons que la BCE avait pris le soin d’indiquer lors de la dernière réunion qu’une pause était proche… Surtout, la présidente de la BCE avait laissé entendre ces dernières semaines que la trajectoire de hausse des taux, amorcée en juillet 2022, touchait à sa fin et que l'institution de Francfort allait entrer dans une phase de stabilisation.
Si la Banque Centrale Européenne (BCE) a donc laissé ses taux inchangés jeudi, elle continuera d'évaluer l'impact du resserrement monétaire au moment où l'inflation ralentit en zone euro et d’ajuster sa politique en conséquence. Cette pause devrait également permettre d’évaluer l'effet des tensions géopolitiques qui découlent de la guerre entre Israël et le Hamas et qui font craindre à certains observateurs une nouvelle flambée du coût du pétrole et de l'énergie. A suivre…