Publié le 7 décembre 2023

Désinflation : de l’espoir à la trajectoire !

En des temps pas si lointains, le risque de déflation constituait la préoccupation majeure des intervenants de marché. Les conséquences de la crise sanitaire et du redémarrage des économiques qui suivit, et qui s’apparenta bien davantage à une économie d’après-guerre (remise en état de marche des appareils de production) qu’à une reprise cyclique classique, ont plus que bousculé cet ordre établi… Le conflit géopolitique ukrainien sonnant ensuite le glas d’une inflation finalement bien moins transitoire que ne l’espéraient initialement les banquiers centraux. Cette année encore, marchés obligataires comme actions fluctuent au gré des indicateurs permettant de jauger de l’efficacité du combat que les grandes banques centrales ont engagé contre cette même inflation. Justement, c’est bien l’inflation américaine qui semble avoir déclenché avant l’heure le tant espéré « rallye de fin d’année ».

L’indicateur du mois : le CPI américain met le feu au marché 

Les semaines se suivent et se ressemblent sur la planète finance… Après le trou d’air de septembre/octobre, les principales classes d’actifs continuent en ce mois de novembre de surfer sur des indicateurs économiques perçus comme favorables. L’optimisme ambiant des salles de marché tient avant tout à la publication mardi de l’indicateur « CPI » (inflation) du mois d’octobre. L'inflation a de nouveau ralenti en octobre aux États-Unis, l'indice des prix à la consommation s'affichant à 3,2 % sur un an glissant, après 3,7 % en septembre. Sur un mois, l’inflation tombe même à 0%, un niveau bien en deçà des 0,4% du mois précédent. Les investisseurs ont racheté avec précipitation, ce qu’ils brulaient encore, il y a peu (foncières zone Euro, actions typées « croissance » donc sensibles à l’évolution des taux d’intérêts, marché obligataire dans son ensemble). 

En d’autres termes, les opérateurs ont opéré un revirement massif, à la manière des séances qui ont pu suivre l’annonce des vaccins contre le Covid. Ces réallocations se sont traduites par une notable dépréciation du dollar et une significative baisse des taux souverains à 4,45 pour le 10 ans américain. 

Au-delà des arbitrages sectoriels évoqués récemment, notons par ailleurs que ce mouvement a entraîné des conséquences favorables sur l’aversion au risque dans son ensemble, puisque les principaux indices actions ont bien profité du mouvement. Ces mêmes investisseurs anticipent donc désormais une première baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine dès le mois de mai. Puisqu’un bonheur financier n’arriverait jamais seul, elle serait ensuite, selon les anticipations, suivi de plusieurs baisses supplémentaires rapprochées.

Comment expliquer une telle euphorie boursière ? 

Une étape significative a clairement été franchie : la persistance du mouvement de désinflation généralisée rassure les observateurs qui craignaient un « feu de paille », et la dynamique se reflète dans la majorité des sous-composantes de l'inflation sous-jacente. Sur une base mensuelle, les prix des biens durables ont ainsi diminué… et ce malgré la hausse temporaire des prix des voitures d'occasion. 

En parallèle, la baisse observée dans les composantes "services hors logement" et "logement", au cœur des préoccupations de la Fed, offre une assurance supplémentaire. Les planètes semblent donc de nouveau alignées. L’économie ralentit à un rythme maitrisé… Surtout, la diminution des prix immobiliers est enclenchée, tout comme la décroissance progressive des pressions salariales.

Thématiques : Actualité financière

Guillaume Brusson

Directeur de la Multigestion 

A lire dans la même catégorie
 
1 octobre 2024

Devenu un des lieux tendance pour poser ses bagages ces dernières années, le plus célèbre des Émirats Arabes Unis attire également la convoitise des investisseurs. Fiscalité faible, voire nulle, économie ultra-dynamique, marché de l’immobilier en plein essor, autant de facteurs qui amènent certains Français à envisager de réaliser une partie de leurs investissements à Dubaï.

27 septembre 2024

Le système de retraite français peut être aujourd'hui comparé à une pyramide dotée de 3 étages, qui sont les suivants : les régimes de base légalement obligatoires, les régimes complémentaires obligatoires, et la retraite supplémentaire facultative qui comprend les formes d'épargne retraite collective et les formes d'épargne individuelle. Notre fonctionnement est une exception européenne par sa diversité. Et depuis 30 ans, les réformes se succèdent pour maintenir ces régimes.

27 septembre 2024

Lorsque vous travaillez à l’étranger, vous relevez, en principe, du régime obligatoire de retraite local et cotisez dans cet État. Ces périodes d’activité peuvent permettre de bénéficier d’une retraite auprès du régime local. Dans ce cas, vous percevez une retraite de chacun des régimes auxquels vous avez été affilié : une retraite française et une retraite étrangère. Les règles propres à chaque régime, si elles étaient appliquées isolément, auraient pour effet de pénaliser les assurés ayant eu des carrières dans plusieurs pays.

27 septembre 2024

Nos compatriotes retrouvent, jusque dans la gestion de leur épargne, des singularités spécifiques absentes de nos pays limitrophes européens. Ces spécificités françaises sont liées à notre système juridique qui trouve son origine dans le droit romain, à notre culture fiscale redistributive, aux cadres réglementaires contraignants, ainsi qu'aux résultats d'une éducation financière à promouvoir.

27 septembre 2024

Expert du patrimoine, le conseiller en gestion de patrimoine établit pour ses clients un diagnostic patrimonial, leur propose des stratégies d'optimisations ou d'investissements, sélectionne les produits les mieux adaptés à leur profil d'investisseur, dans le respect de leurs objectifs, et assure un suivi régulier des prestations réalisées.

27 septembre 2024

La France sort d'une période de 40 ans de désindustrialisation, dont les impacts sociaux et économiques sont dévastateurs. La part de l'industrie dans le PIB est passée de 25 % dans les années 80, à 9 % aujourd'hui et les PME sont freinées par un manque de fonds propres, délaissées pendant des années de financements publics et privés.