Une mesure d’accompagnement a pour objectif d’aider une personne majeure rencontrant des difficultés à gérer son patrimoine, alors même qu’elle n’a pas de difficultés psychologiques ou psychiatriques.
Pour être bénéficiaire d’une telle mesure, il faut être bénéficiaire de prestations sociales (exemples : RSA ; allocation familiale, allocation logement...) et ne pas réussir à les utiliser correctement.
Il existe deux mesures d’accompagnement :
Une mesure d’accompagnement social personnalisé est une mesure d’aide mise en place avec l’accord de la personne à aider. Les services sociaux du département ont la charge de la mise en œuvre d’une telle mesure.
Un contrat d’accompagnement social personnalisé (CASP) est conclu entre la personne à aider et le département, dans le but de mettre en place cette mesure d’accompagnement.
L’objectif de la mesure est d’aider la personne à gérer ses prestations sociales de façon plus autonome. Elle peut bénéficier d’un accompagnement social individualisé.
Il existe plusieurs niveaux de mesures d’accompagnement qui vont du simple accompagnement social et budgétaire, à la gestion en lieu et place de la personne des prestations sociales, et même jusqu’à une mesure contraignante au terme de laquelle le juge d’instance peut demander le versement des prestations sociales au bailleur à hauteur du loyer et des charges dûs, dans le cas où le majeur n’aurait pas payé son loyer depuis deux mois.
Cette mesure d’accompagnement peut être mise en place suite à une mesure d’accompagnement judiciaire qui se termine, ou de manière autonome.
La mesure concerne des personnes majeures qui ne font pas arriver à gérer leur budget. Elles vont dépenser leurs ressources sans prioriser les charges à payer ou bien encore, qui vont donner leurs ressources à des personnes inconnues sans raison particulière et de manière habituelle.
La durée varie entre 6 mois et 2 ans et est renouvelable dans la limite de 4 ans au total. Au terme du délai, si la mesure a permis à la personne à aider de gérer seule les prestations sociales alors la mesure prend fin.
A défaut, si la personne ne parvient toujours pas à gérer seule les prestations sociales, le procureur de la république, après demande des services sociaux du département, fait une demande au juge du contentieux et de la protection judiciaire, ancien juge des tutelles pour ouvrir une mesure d’accompagnement judiciaire.
Une mesure d’accompagnement judiciaire est une mesure d’aide qui est imposée par le juge à la personne à aider. Le juge va nommer un mandataire judiciaire à la protection des majeurs, pour percevoir et gérer tout ou partie des prestations sociales de la personne à aider.
Le mandataire perçoit les prestations sociales de la personne à aider et les fait verser sur un compte ouvert à son nom. Il doit gérer les capitaux dans l'intérêt de la personne, en tenant compte de son avis et de sa situation familiale. L’objectif poursuivi est de permettre à la personne aidée de récupérer son autonomie quant à la gestion de ses prestations sociale.
La personne à aider conserve son autonomie sur tous les actes de la vie civile. L’intervention du mandataire ne concerne que la perception des prestations sociales. La personne à aider conserve notamment la gestion de son salaire ou de ses biens immobiliers (même en cas de vente).
La mesure concerne des personnes majeures ayant fait l’objet d’une mesure d’accompagnement social personnalisé et qui ne lui a pas permis d’être autonome dans la gestion de ses ressources sociales. Il peut également s’agir, d’une personne majeure qui ne fait pas l’objet d’une mesure de tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice. Il peut enfin s’agir, d’une personne majeure pour laquelle des actions moins contraignantes ne sont pas suffisantes (par exemple : application des règles relatives aux droits et devoirs des époux).
La personne à aider dans la cadre d’une mesure d’accompagnement judiciaire doit obligatoirement participer au financement de la mesure en fonction de ses revenus et de ses charges.
Le juge fixe la durée de la mesure. Elle est de 2 ans au maximum et est renouvelable 1 fois 2 ans de plus maximum. Le renouvellement peut être demandé par la personne à aider, son mandataire ou le procureur de la république.
Le juge peut mettre fin à la mesure à tout moment à la demande de la personne à aider, de son mandataire ou du procureur de la république. La mesure prend également fin si la personne à aider est mise en sauvegarde de justice, en tutelle ou encore en curatelle.
La MASP est une mesure administrative mise en œuvre par le département alors que la MAJ est une mesure judiciaire, prononcée par le juge des tutelles à la demande du Procureur de la république.
La MAJ est contraignante : elle s’impose au majeur alors que la MASP est le résultat d’un contrat d’accompagnement.
Vous souhaitez échanger avec l'un de nos experts ? Nos équipes se tiennent à votre disposition.