C’est évidemment une boutade, mais elle illustre un phénomène bien réel. Les applications boursières sur votre smartphone, en vous incitant à regarder en continu l’évolution des marchés boursiers, pourraient nuire à la qualité de vos décisions d'investissement, selon Shlomo Benartzi1. La raison principale réside dans notre tendance à prendre des décisions basées sur les pertes à court terme de notre portefeuille, négligeant ainsi notre stratégie d'investissement à long terme.
Ce phénomène, que les économistes comportementaux appellent « Myopic Loss Aversion » (l'aversion aux pertes), peut s'avérer extrêmement coûteux. Par exemple, certains investisseurs ont paniqué et vendu leurs actions pendant la crise financière de 2008, même s'ils n'avaient pas l'intention de prendre leur retraite avant longtemps. Le marché boursier s'est depuis largement redressé, c’est même un euphémisme puisque l'indice actions américain S&P 500 a été multiplié par 8 depuis mars 2009 !
Le principal déclencheur de cette aversion aux pertes est la fréquence des mises à jour. Lorsque les personnes sont constamment informées de la performance de leurs investissements, par exemple via des notifications quotidiennes sur leur smartphone, elles sont plus susceptibles de prendre de mauvaises décisions financières, comme vendre au mauvais moment.
Pour comprendre ce phénomène, considérons la probabilité de voir une baisse du S&P 500 selon la fréquence à laquelle vous vérifiez son cours.
Ainsi, si vous consultez une application boursière :
(période d’observation du S&P 500 : du 29/12/1989 au 08/05/2025)
Des preuves solides montrent que l'expérience de pertes à court terme influence négativement nos choix. Dans une expérience de laboratoire menée par les professeurs Richard Thaler, Amos Tversky, Daniel Kahneman et Alan Schwartz2, les sujets étaient beaucoup plus susceptibles d'opter pour l'investissement le plus sûr lorsque les retours d'information étaient plus fréquents. Malheureusement, l'investissement le plus sûr générait également, sur le long terme, des rendements inférieurs, voire très inférieurs, aux investissements plus risqués.
Le phénomène d’aversion aux pertes est également influencé par un « cadrage étroit », qui résulte du fait que les investisseurs considèrent souvent des investissements spécifiques (par exemple, une action individuelle ou une partie seulement de leur patrimoine) sans tenir compte de la situation de leur patrimoine dans son ensemble (Kahneman & Lovallo, 19933).
En matière d’investissement, maximisez vos chances de maintenir une stratégie d’investissement robuste en vous obligeant à suivre la feuille de route initialement dessinée avec votre conseiller, à la fois en termes de diversification et de durée !
1 Shlomo Benartzi, spécialiste de l’économie comportementale, professeur émérite à la UCLA Anderson School of Management de Los Angeles, Californie. Article publié dans le Wall Street Journal « Keep Stock-Market Apps Off your Phone”, novembre 2015
2 Richard Thaler, Amos Tversky, Daniel Kahneman et Alan Schwartz, The Effect of Myopia and Loss Aversion on Risk Taking: An Experimental Test, article publié dans the Quarterly Journal of Economics, mai 1997
3 Kahneman & Lovallo, Timid Choices and Bold Forecasts: A Cognitive Perspective on Risk Taking, article publié dans Management Science, janvier 1993
Cette citation de T. Harv Eker, entrepreneur et conférencier nord-américain, spécialisé dans la motivation et la richesse financière, souligne une vérité fondamentale de l’investissement immobilier : la patience et la vision à long terme sont les clés du succès. L'idée est qu'il ne faut pas attendre le moment parfait pour investir, mais plutôt investir et laisser le temps travailler en votre faveur.
Pour reformuler la démonstration de Louis de Funès, le « zéro risque » n’existe pas. Pourtant, il est communément admis qu’en matière d’investissement, le monétaire (ou fonds en Euro) est un actif sans risque, et à l’inverse, les actions l’archétype d’un actif risqué. Mais, cette perception est-elle toujours valable dans une perspective de long terme ?
Cette citation est attribuée à Larry Ellison, cofondateur d'Oracle Corporation, une des plus grandes entreprises de logiciels au monde, également connu pour son engagement dans la Coupe de l'America, prestigieuse compétition de voile internationale. Si l’avenir se pense dans le présent, il se construit par les choix opérés, naturellement imaginés et pensés antérieurement. Ces choix visent la poursuite d’objectifs qui, considérés comme déjà atteints, permettent au futur de devenir une réalité actuelle.
Le pic d'inflation qu'a connu l'Europe à partir de 2022 et la brutale hausse des taux qui en a découlé a rappelé avec acuité la nécessité de respecter quelques règles fondamentales lors de la construction de son patrimoine.
Lorsque l’on parle d’assurance-vie et de transmission de patrimoine, certaines règles méritent d’être rappelées. Nous avons tendance à penser que souscrire ou abonder sur un contrat d’assurance-vie est plus favorable avant son 70ᵉ anniversaire. Cependant, nous devons reconnaitre que dans le cadre de l’assurance-vie, « l’âge n’est qu’un nombre », et que certains avantages substantiels sont également permis sur les versements au-delà dès 70 ans.
Dans beaucoup de domaines, et c'est aussi très important en matière de transmission de patrimoine, il faut prendre le temps de mesurer les conséquences des choix que l'on fait, en saisissant néanmoins les opportunités lorsqu'elles se présentent. Anticiper et préparer la transmission de son patrimoine est un exercice délicat, souvent déstabilisant, parce que ces changements peuvent modifier les équilibres juridiques, fiscaux et financiers du cercle familial. Forcément, il y aura un avant et un après...