Publié le 21 avril 2023

Comment s’affranchir des fluctuations de marché grâce à la planification financière ?



Les épargnants sont souvent déconcertés par les fluctuations de cours sur les marchés financiers. Celles-ci touchent les actions, mais aussi les obligations. En recevant leur relevé de compte 2022, la majorité des épargnants ont vu leurs investissements cotés se déprécier entre 10 % et 20 % au cours de l’exercice, y compris pour les fonds qualifiés de prudents. Au-delà de la déception légitime, ces chiffres peuvent être anxiogènes pour les investisseurs non spécialistes. C’est sans doute pour cette raison que les épargnants favorisent les fonds garantis des compagnies d’assurance, l’immobilier ou encore les actions non cotées.

Pourtant, les marchés financiers permettent, à travers les actions ou les obligations, de capter directement une partie de la valeur ajoutée créée par les entreprises, tout en offrant une disponibilité qui fait défaut à l’immobilier ou aux actions non cotées.La planification financière est une solution pour aider l’investisseur à accepter la volatilité inhérente au fonctionnement des marchés, en organisant les investissements en fonction de ses projets et les horizons associés.

On retrouve le principe du bon père de famille, selon lequel il faut privilégier les placements peu fluctuants et liquides pour les projets à court terme, et les investissements plus performants et/ou moins liquides pour les projets à long terme.

Dans la première étape du processus de planification, les motifs d’épargne étant pluriels, il est important de détailler les sommes allouées à chacun des horizons :

  • L’épargne de précaution vise à placer une somme nécessaire pour faire face aux imprévus et doit être disponible rapidement ;
  • La constitution d’une réserve, qui est nécessaire pour financer les dépenses futures ;
  • La réalisation d’un projet immobilier à moyen terme ou le financement d’un complément de revenus régulier ;
  • Ou encore, l’épargne excédentaire qui vise généralement à être transmise à ses ayants droits dans un horizon qu’on souhaite le plus éloigné possible.

Dans la seconde étape du processus de planification, il convient de déterminer à partir de quelle durée il est préférable d’investir en actions plutôt qu’en obligations. L’hypothèse sous-jacente est qu’à long terme les actions réalisent une performance supérieure à celle des produits de taux. On suppose également que les émetteurs d’obligations ne fassent pas défaut. Entre 1975 et aujourd’hui, la performance des actions européennes (MSCI Europe) a été de 7,5 % par an contre 5 % pour les obligations européennes (Bloomberg Barclays Pan European Aggregate). Dans son approche prudentielle, l’autorité des marchés financiers recommande de disposer d’un horizon d’investissement supérieur à 10 ans pour investir en actions. Cet horizon pivot peut varier selon l’appréciation de chacun sur les perspectives futures.

Les performances passées ne présagent pas des performances futures, mais sur une période de 10 ans, un écart de performance entre les actions et les obligations de 2,5 % correspond à une valeur patrimoniale actuelle supérieure à 25 %.

Enfin, la dernière étape consiste à faire correspondre la stratégie d’investissement aux différentes échéances issues des projets.

Prenons l’exemple d’un épargnant âgé de 40 ans qui vient de gagner 500 000 euros au loto. Au-delà d’une épargne de précaution qu’il estime à 20 000 euros, il souhaite disposer d’un complément de revenu estimé à 18 000 euros par an. Dans la logique de la planification financière, il placera :

Au terme des 10 ans, 180 000 euros auront été prélevés sur le patrimoine. Les 20 000 euros en placements liquides pourront avoir été utilisée (ou pas). Quant aux 300 000 euros placés en action, leur valeur future dépendra de la performance effective des investissements actions réalisés. Si on retient la performance moyenne réalisée par les actions européennes depuis 1975 (7,5 %), ce portefeuille vaudrait un peu plus de 618 000 euros.

Mais les performances passées ne présageant pas des performances futures. Par précaution, l’épargnant pourra obtenir une performance escomptée inférieure à ce chiffre. Sur la base d’une performance moyenne de 5 % par an, son capital serait ainsi évalué à 488 000 euros, auxquels on pourra rajouter la part non consommée de son épargne de précaution.

Au fil du temps, l’épargnant conservera son épargne de précaution dans des placements à court terme (fonds euro, obligations à court terme, compte à terme) et utilisera les sommes qui deviendront disponibles à chacune des échéances pour financer ses projets. D’un côté, la valeur de son patrimoine adossée (investi en obligations) diminuera au fur et à mesure qu’il ponctionnera dans son épargne. De l’autre, la valeur du patrimoine à long terme, devrait compenser cette diminution par des performances attendues supérieures à celles des obligations.

En procédant ainsi, les fluctuations à court terme sur les marchés financiers n’ont aucune incidence sur l’atteinte des objectifs de l’épargnant. À chaque horizon, avant la durée pivot, l’épargne sera disponible sans avoir à céder des actifs avec un risque de moins-value. Les fluctuations à court terme relatives à la partie actions ne doivent pas inquiéter aux vues de la longueur de l’horizon d’investissement. Elle suppose néanmoins d’avoir une vision assez précise de ses objectifs patrimoniaux, ceux-ci pouvant évoluer dans le temps. La démarche pourra également être affinée en prenant une marge de sécurité dans les hypothèses de rendement.

Thématiques : Actualité financière
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