Publié le 24 novembre 2023

Retour sur le vieux continent ; Pendant ce temps, au Royaume-Uni...

Si nos amis américains furent à l’honneur de nos précédents billets hebdomadaires (leurs derniers indicateurs économiques ont impacté positivement ces dernières semaines l’ensemble des classes d’actifs), place cette fois-ci à l’Euroland ! De manière plus marquée qu’outre-Atlantique, la tendance est au ralentissement de la croissance : un mal nécessaire pour provoquer un autre ralentissement, celui de l’inflation.

Aussi, le scénario d’un assouplissement prochain de la politique monétaire devient également consensuel de ce côté de l’atlantique (courant T2 2024 ?). Comme le souligne CM-CIC MS, la rechute de l’inflation est bien plus récente qu’aux Etats-Unis. En d’autres termes, il reste encore du chemin à parcourir pour revenir à la cible affichée de 2%... comme l’ont d’ailleurs rappelé certains banquiers centraux de la zone (F. Villeroy de Galhau). 

Comme évoqué précédemment, le ralentissement économique se confirme. L’indice PMI de la zone euro pour le secteur des services est ainsi passé de 47.8 en octobre à 48.2 en novembre. Rappelons qu’un chiffre en deçà du seuil des 50 traduit une contraction de l’activité. Cette nouvelle est finalement peu surprenante pour les observateurs car en ligne avec les attentes des économistes.

Le PMI manufacturier n’échappe pas à la dynamique et reste bloqué depuis plusieurs mois en territoire de récession, bien qu’il soit passé de 43.1 à 43.8 d’octobre à novembre. Tout sauf une surprise après l’un des relèvements de taux les plus important de l’histoire récente, autant du fait de son ampleur que de sa rapidité. Depuis la mi-2022, Francfort a ainsi relevé ses taux d'intérêt directeurs de 450 points de base. Un véritable freinage d’urgence pour l’économie de la zone Euro. Alors que les dirigeants des banques centrales se frayent un chemin de part et d’autre de l’Atlantique à travers les incertitudes économiques, cherchant à concilier croissance et stabilité des prix, les marchés mondiaux resteront attentifs à leurs choix en matière de politique monétaire.  



Pendant ce temps, au Royaume-Uni...

Depuis le vote du Brexit en 2016, le Royaume Uni connait des années de grande agitation sur sa scène politique, avec pas moins de cinq premiers ministres depuis cette date ! Il y a un an de ça, le Royaume-Uni connaissait une énième secousse politique majeure qui força Liz Truss et Kwasi Kwarteng à une démission seulement quelque temps après leurs nominations respectives. Une issue inéluctable pour restaurer la confiance des marchés après la présentation d’un programme économique expansionniste, qui faisait la part belle aux allégement fiscaux d’envergure non financés. Nombre d’économistes jugeaient alors l’initiative comme suicidaire dans un contexte de spirale inflationniste. Il est peu de dire que l’annonce prévue cette semaine de la présentation du budget pour l’année 2024 s’annonçait très suivi par les opérateurs, alors que l’on prêtait dans les milieux autorisés au ministre des Finances Jeremy Hunt la volonté de procéder à des baisses d’impôts.

Rappelons que l’Angleterre est peu ou prou aux prises avec les mêmes travers que le reste du monde développé, soit une croissance en berne et des tensions inflationnistes à juguler. Les économistes craignent un budget 2024 trop expansionniste (et donc en contradiction avec la politique restrictive de la banque d’Angleterre), alors que le gouvernement avait d’ores et déjà annoncé une hausse de 10% du salaire minimum pour 2024, ce qui fait peser le risque d’une nouvelle spirale inflationnistes prix-salaire.La semaine se termine finalement sous les meilleurs auspices pour les responsables britanniques !

Les annonces confirmées d’allégements fiscaux (et de mesures additionnelles visant à stimuler la croissance) n’ont pas provoqué de défiance généralisée, et la livre sterling a même atteint son plus haut niveau par rapport au dollar depuis le début du mois de septembre, pour donner suite au retour de la croissance des entreprises britanniques en novembre. Cela suscite l'espoir que la Grande-Bretagne puisse éviter une récession. L'indice composite des directeurs d'achat (PMI) S&P Global/CIPS UK a affiché une lecture préliminaire située au-dessus du seuil de croissance de 50, pour la première fois depuis juillet.

Source : Zenith AM

Crédit images : Gettyimages

Achevé de rédiger par Guillaume Brusson le 24/11/2023

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Thématiques : Actualité financière

Guillaume Brusson

Directeur de la Multigestion 

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