Si nos amis américains furent à l’honneur de nos précédents billets hebdomadaires (leurs derniers indicateurs économiques ont impacté positivement ces dernières semaines l’ensemble des classes d’actifs), place cette fois-ci à l’Euroland ! De manière plus marquée qu’outre-Atlantique, la tendance est au ralentissement de la croissance : un mal nécessaire pour provoquer un autre ralentissement, celui de l’inflation.
Aussi, le scénario d’un assouplissement prochain de la politique monétaire devient également consensuel de ce côté de l’atlantique (courant T2 2024 ?). Comme le souligne CM-CIC MS, la rechute de l’inflation est bien plus récente qu’aux Etats-Unis. En d’autres termes, il reste encore du chemin à parcourir pour revenir à la cible affichée de 2%... comme l’ont d’ailleurs rappelé certains banquiers centraux de la zone (F. Villeroy de Galhau).
Comme évoqué précédemment, le ralentissement économique se confirme. L’indice PMI de la zone euro pour le secteur des services est ainsi passé de 47.8 en octobre à 48.2 en novembre. Rappelons qu’un chiffre en deçà du seuil des 50 traduit une contraction de l’activité. Cette nouvelle est finalement peu surprenante pour les observateurs car en ligne avec les attentes des économistes.
Le PMI manufacturier n’échappe pas à la dynamique et reste bloqué depuis plusieurs mois en territoire de récession, bien qu’il soit passé de 43.1 à 43.8 d’octobre à novembre. Tout sauf une surprise après l’un des relèvements de taux les plus important de l’histoire récente, autant du fait de son ampleur que de sa rapidité. Depuis la mi-2022, Francfort a ainsi relevé ses taux d'intérêt directeurs de 450 points de base. Un véritable freinage d’urgence pour l’économie de la zone Euro. Alors que les dirigeants des banques centrales se frayent un chemin de part et d’autre de l’Atlantique à travers les incertitudes économiques, cherchant à concilier croissance et stabilité des prix, les marchés mondiaux resteront attentifs à leurs choix en matière de politique monétaire.