Empêtrées dans leurs délicates luttes respectives contre la spirale inflationniste, certaines banques centrales ont dû accueillir avec bienveillance les dernières données publiées.
Rappelons en préambule que les membres de la Banque centrale européenne ont déjà lié leurs actions futures aux prochaines statistiques économiques. Justement, en plein forum de la BCE à Sintra, l’inflation italienne est de nouveau ressortie en recul sur le mois de juin.
La donnée nationale d’inflation préliminaire italienne a donc ralenti en juin aussi bien pour la totale (à +6,7% en glissement annuel vs +7,6% en mai ; +0% en glissement mensuel) que sur la composante sous-jacente (+5,6% en glissement annuel vs +6% en mai). La dynamique est encore plus impressionnante en Espagne puisque l’inflation est passée sous la barre du seuil ô combien fatidique des 2% sur un an en juin.
L’inflation a donc chuté de plus d’un point en juin en Espagne… pour revenir à 1,9% sur un an. Comment expliquer cette baisse à faire pâlir d’envie nombre de pays occidentaux ? Celle-ci s’explique avant tout par le ralentissement de la hausse des prix des carburants, de l’électricité et des produits alimentaires, selon une estimation provisoire publiée par l’Institut National des Statistiques (INE), ce jeudi.
Un tableau somme toute idyllique dans le contexte actuel de la part des pays périphériques du Vieux Continent. Le problème, c’est que l’ensemble de l’Euroland n’affiche pas, encore, les mêmes résultats… L’inflation harmonisée (qui respecte les critères européens de convergence portant sur la stabilité des prix) en Allemagne a ainsi pris le chemin inverse en accélérant plus que prévu en juin, d’après la première estimation de l’office fédéral de la statistique publiée jeudi par Destatis.
Les prix à la consommation, toujours harmonisés, ont augmenté en Allemagne de 6,8% sur un an et de 0,4% sur un mois en juin, après avoir progressé de 6,3% sur un an et diminué de 0,2% sur un mois en mai.Une mauvaise nouvelle pour les observateurs puisque les économistes sondés par le Wall Street Journal anticipaient pour juin une inflation de 6,7% sur un an et de 0,3% sur un mois.
Cette nouvelle a probablement moins surpris les banquiers centraux… Plus tôt dans la semaine, ceux-ci ont précisé un peu plus leurs stratégies quant à l’inflation et la politique monétaire à venir. Du côté de l’Euroland, Christine Lagarde, mais aussi d’autres membres de la BCE, ont rappelé que la lutte n’était pas terminée… et que l’institution européenne devrait augmenter ses taux directeurs en juillet.
Aucune surprise de ce côté tant cette hausse est anticipée par les opérateurs. Comme l’a souligné le vice-président de la BCE, L. De Guindos, aucune décision n’a encore été arrêtée pour la réunion suivante qui doit se tenir en septembre, et la poursuite du resserrement monétaire à cette date dépendra des données économiques disponibles. Puissent les statistiques allemandes s’inspirer de la dynamique à l’œuvre en Italie ou en Espagne…