27 juin 2023

Tout savoir sur le Private Equity

Longtemps réservé aux institutionnels, le Private Equity, ou capital-investissement en Français, séduit de plus en plus de particuliers. Selon France Invest, 27,1 milliards d’euros ont été investis sur la seule année 2021 dans près de 2 400 entreprises.

De fait, cette classe d’actifs constitue désormais une nouvelle solution de diversification patrimoniale pour les investisseurs. Fin 2021, le Private Equity affichait, toujours selon France Invest, une performance annuelle moyenne nette de 11,7 % sur 15 ans. Une performance supérieure aux autres classe d’actifs, comme l’immobilier ou les marchés financiers.

Le Private Equity : les fondamentaux

Le Private Equity : les fondamentaux

Le Private Equity  consiste à investir dans le capital de sociétés non cotées à différents stades de leur développement, généralement au sein de fonds d’investissement. Ces fonds apportent aux sociétés non cotées bien évidemment des capitaux, mais aussi leurs expertises et leurs réseaux.

L’objectif de ces fonds est d’accompagner le développement de ces sociétés non cotées afin de dégager une plus-value au moment de la cession, quelques années plus tard. C’est pour cela que la période de détention recommandée aux investisseurs privés est supérieure à 5 ans.

Les fonds de Private Equity accompagnent des entreprises aux profils et aux besoins variés. On distingue quatre catégories, correspondant aux différentes étapes de développement d’une entreprise.

La première catégorie est le capital-risque. Ce terme désigne les investissements réalisés dans la création et le développement de nouvelles sociétés innovantes, à l’image de start‐up. Sur ce segment, le risque et le potentiel de rendement sont plus importants.

La seconde est le capital développement. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’accompagner le développement d’entreprises ayant passé le cap des premières années. Les fonds sont là pour permettre aux sociétés de franchir un palier en termes de croissance de chiffre d’affaires et de rentabilité.

La troisième catégorie est le capital-transmission. Il s’agit, la plupart du temps, de petites et moyennes entreprises, ou d’entreprises de taille intermédiaire qui envisagent un changement d’actionnariat que ce soit pour préparer la transmission de l’entreprise, la cession à une autre entité industrielle voire une introduction en Bourse.

Enfin, la dernière catégorie est le capital retournement. Elle concerne les entreprises confrontées à des difficultés financières. Les fonds injectent alors les capitaux nécessaires à la restructuration définie et à la survie et au développement de la société. Le risque et le potentiel de rendement associés y sont donc plus élevés.

Le Private Equity : choisir le mode de détention

Le Private Equity : choisir le mode de détention

Le premier mode est de le faire en investissant directement dans une entreprise. Vous connaissez des dirigeants de sociétés qui recherchent des fonds et vous décidez alors de vous associer à eux et donc vous investissez directement dans la société et devenez actionnaire. Ce canal est réservé aux personnes averties et disposant de fonds conséquents. En effet, le risque est ici très important puisque vous placez l’intégralité de votre investissement dans une seule société. Le risque de perte en capital concerne l’intégralité de votre investissement.

Le deuxième mode de détention est l’achat de parts dans un fonds de placement collectif. Concrètement, il s’agit d’un véhicule d’investissement destiné à collecter l’épargne auprès d’investisseurs privés puis d’investir cet argent dans plusieurs sociétés selon une stratégie définie par la société de gestion. De cette façon, vous diversifiez votre placement et confiez la gestion et le suivi des sociétés à des professionnels. Quatre familles de fonds vous permettent d’investir en Private Equity :

  • les Fonds communs de placement à risque (FCPR),
  • les Fonds professionnels de capital-investissement (FPCI),
  • les Fonds d’investissement de proximité (FIP),
  • les Fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).

Ces deux premiers modes de détention sont accessibles aux particuliers dans le cadre d’une gestion privée avec des tickets d’entrée significatifs. Il faut par exemple disposer de 100 000 euros pour souscrire à un FPCI. En revanche, les FIP et les FCPI sont plus accessibles. À partir de quelques milliers d’euros, vous pouvez y accéder et bénéficier d’avantages fiscaux en contrepartie d’une durée minimale de détention. FIP et FCPI sont des fonds de capital-risque et présente donc au sein du Private Equity un risque plus important.

Enfin, le dernier mode de détention est connu de tous les épargnants : il s’agit de l’assurance-vie. Depuis la loi Macron du 6 août 2015, il est désormais possible d’investir en Private Equity au sein de son contrat d’assurance vie. Ce mode de détention permet d’accéder à la diversification qu’apporte le Private Equity tout en bénéficiant du cadre avantageux de l’assurance vie. 

L’investissement sur ce support comporte des risques :

  • Risque de perte en capital
  • Risque d’illiquidité des actifs du fonds
  • Risque inhérents à tout investissement en capital
  • Risque de durabilité.

Réussir son investissement en Private Equity

Réussir son investissement en Private Equity

Si cette classe d’actifs offre des perspectives de rendement attractives, elle présente également un risque important de perte en capital. Avant de s’engager, il convient d’analyser quatre points clés.

Le premier est de chercher le couple risque/rendement qui correspond le mieux à votre profil d’investisseur. Celui-ci va dépendre de la typologie de Private Equity dans laquelle vous allez investir. C’est pourquoi, il est important de regarder la stratégie d’investissement du fonds. Il s’agit par exemple d’analyser le niveau de maturité des sociétés financées, leurs secteurs d’activités ou encore de rechercher avec quels instruments elles sont financées. Cette stratégie aura un impact important sur l’espérance de rendement et le risque de perte en capital.

Le deuxième point clé est la durée d’investissement minimale. Dans le cadre du Private Equity, vous devez avoir conscience que c’est le temps qui permet de créer la performance. En effet, les capitaux sont investis dans le cadre d’un plan de développement qui s’écrit souvent sur trois ou cinq ans. Vous devez donc être en mesure de bloquer votre argent investi pendant au moins cinq ans. Certains fonds de placements en Private Equity sont même bloqués pendant dix ans afin de bénéficier de certains avantages fiscaux.

D’ailleurs, le troisième point à étudier est la fiscalité de l’investissement. Investir dans un fonds de placements collectif tel le FCPI ou le FIP, vous offre des avantages fiscaux à l’entrée et la sortie, sous certaines conditions. En investissant en direct ou via une plate-forme de financement participatif, vous devrez vous acquitter de la « flat tax » à 30 % sur les plus-values à la cession. Enfin, investir au sein d’un contrat d’assurance vie vous permet de bénéficier de la fiscalité avantageuse de cette enveloppe.

Le dernier point est la liquidité de l’enveloppe. Investir en Private Equity implique que votre argent soit bloqué sur une période longue et donc durant la totalité de l’investissement. Néanmoins, en cas d’imprévus et/ou de besoins impérieux de capitaux, certains contrats en assurance vie offrent la possibilité de racheter vos actifs.

Thématique : Private Equity
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