C’est dans un contexte géopolitique et économique toujours bien incertain que le Fonds Monétaire International a publié ses dernières estimations de croissance mondiale du PIB. Sans surprise, les commentaires de l’institution s’inscrivent dans la lignée des dernières parutions : la guerre en Ukraine (et ses conséquences) et le durcissement des conditions financières continuent de peser sur les perspectives.
Les attentes sur la croissance mondiale en 2023 et 2024 ont ainsi été revues en baisse de 0,1% depuis le mois de janvier, en raison de l’impact récent des déboires de SVB et Crédit Suisse. Une révision baissière finalement bien mesurée… mais derrière laquelle se cachent de fortes disparités géographiques !
Le FMI a ainsi légèrement relevé ses prévisions de croissance pour 2023 pour les pays développés à 1,3%, à la faveur de la bonne santé de l’emploi. A l’autre bout du spectre, le Japon voit sa prévision de croissance revue de -0.5% par rapport aux prévisions qui prévalaient encore en début d’année (pour arriver à seulement 1,3%) !
L’institution internationale estime que l’activité devrait désormais croître de 2,8% en 2023. Notons également que les économistes du FMI estiment que le risque bancaire est pour le moment maîtrisé, mais que les autorités de contrôle doivent continuer de surveiller d’éventuelles vulnérabilités qui restent à découvrir. En attendant, la baisse des octrois de prêts bancaires aura donc un impact sur l’activité…
Quant aux données d’inflation pour 2023, le FMI prévoit que cette dernière remonte de 0,4 point par rapport à sa précédente estimation. Attendue à 7% pour cette année, elle reste toutefois inférieure aux 8,7% de 2022. Il n’en reste pas moins vrai que l’institution incite fortement les banques centrales à continuer de prioriser la lutte contre l’inflation que le risque de ralentissement économique…
L’inflation aux Etats-Unis fut sans nul doute la donnée la plus attendue de la semaine par les observateurs. Si la tendance actuelle (en décélération) semble se confirmer en rythme annuel sur le chiffre global avec une inflation de 5,0% en mars (contre 6,0% en février), la nouvelle n’a pour autant pas complètement rassuré les économistes…
En effet, la composante des prix de l’énergie reste un sujet sensible en raison des coupes récentes de production annoncées par le cartel de l’OPEP+.
Les prix des services font quant à eux toujours preuve d’une inquiétante solidité malgré les hausses de taux directeurs de la Réserve fédérale depuis un an.Enfin, bien que toujours élevée, l’inflation liée aux logements devrait montrer de réels signes d’inflexion dès cet été. Tous ces éléments laissent à penser que le combat mené par la Fed dans sa lutte contre l’inflation n’est pas encore achevé, confortant ainsi la probabilité de voir les taux directeurs remonter de 0,25% (ou plus) lors de la prochaine réunion.
Malgré les bonnes nouvelles récentes, le chemin reste long pour parvenir à l’objectif final d’inflation de 2% !