Le sous-développement de la retraite par capitalisation en France représenterait une perte annuelle de 1.720 euros par salarié et par retraité, selon une récente étude d’un think tank libéral. La mise en place de ce système permettrait d’accroître les revenus des retraités de près de 10%.
Le faible développement en France de la retraite par capitalisation engendrerait une perte financière importante pour les habitants du pays. C’est ce que montre une étude de l’Institut économique Molinari (IEM), un « think tank » d’obédience libérale.
La retraite par capitalisation est un système de retraite dans lequel l’assuré cotise pour se constituer sa propre rente, contrairement à la retraite par répartition dans laquelle les actifs cotisent pour financer immédiatement les pensions des retraités. Le principe étant que leurs futures retraites seront payées, à leur tour, par les générations suivantes.
En France, la quasi-totalité des régimes de retraite de base et de retraite complémentaire obligatoires fonctionnent sur le principe de la répartition. L’IEM rappelle qu’il existe dans l’Hexagone seulement quatre régimes collectifs obligatoires faisant appel à la capitalisation : l’Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique (ERAFP) pour les fonctionnaires, le régime du Sénat pour le personnel de la Chambre haute, le régime de la Banque de France pour le personnel de l’institution financière, et la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) pour les pharmaciens libéraux.
Cette portion congrue de la « capi » en France représenterait un manque à gagner pour le pays de 80 milliards d’euros par an, selon l’IEM. Pour arriver à cette somme colossale, le think tank s’appuie sur les volumes de capitalisation retraite des 38 États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 2012 et 2021. Sur cette période, ces pays développés auraient, d’après les calculs de l’IEM, accumulé, en moyenne, l’équivalent de 84% de leur produit intérieur brut (PIB) en épargne retraite.
En France, le taux tomberait à 10% du PIB (l’indicateur qui mesure la richesse nationale). L’IEM estime que le manque à gagner s’élève donc à 73% du PIB (la différence entre la moyenne de l’OCDE et le taux français). Soit 1.852 milliards d’euros. Sachant que le rendement moyen de l’épargne retraite entre 2012 et 2021 s’est élevé à 4,3% par an, la perte de revenus annuelle liée à la faible place de la retraite par capitalisation se chiffrerait à près de 80 milliards d’euros (79,63 milliards d’euros exactement).
Rapportée à la population française, cela représenterait une perte annuelle de 1.720 euros brut par actif ou par retraité. Ce montant équivaut à 9% de la pension moyenne de vieillesse en France, souligne l’IEM. Dit autrement, le développement de la retraite par capitalisation permettrait d’accroître les revenus des retraités de près de 10%, à en croire le laboratoire d’idées.
Il permettrait aussi, toujours d’après l’IEM, de baisser les cotisations des régimes par répartition et, de cette manière, augmenter le pouvoir d’achat des salariés, tout en améliorant la compétitivité des entreprises. Les fonds de pension pourraient davantage investir dans les sociétés tricolores et soutenir ainsi l’innovation. La capitalisation collective permettrait de partager les profits en y associant les actifs. « Cela contribuerait à réconcilier le travail et le capital », estime Nicolas Marques, directeur général de l’IEM et auteur de l’étude.
Enfin, généraliser la capitalisation collective réduirait les inégalités patrimoniales et soulagerait les finances publiques. Compte tenu de tous ces avantages, l’IEM propose plusieurs pistes pour développer la retraite par capitalisation en France. Parmi elles, on peut citer la mise en place d’une capitalisation collective pour tous les salariés du secteur privé sur le modèle de l’ERAFP des fonctionnaires, et un allègement de la fiscalité sur les sorties en capital du plan d’épargne retraite (PER).
S’il n’est pas possible d’influer sur la généralisation de la retraite par capitalisation collective, en revanche chacun peut se constituer une épargne pour préserver son pouvoir d’achat une fois à la retraite. Le PER est le dispositif qui a été conçu dans cet objectif.
Salarié, travailleur indépendant ou encore fonctionnaire peuvent adhérer à un PER individuel (Perin) et l’alimenter tout au long de la vie professionnelle en ayant la possibilité de profiter d’une fiscalité allégée lors des versements. Certains employeurs ont également mis en place un PER collectif (Perco), qui peuvent accueillir des versements obligatoires (par l’employeur et/ou le salarié, selon l’accord d’entreprise), des versements volontaires ou encore l’épargne salariale (participation, intéressement, compte épargne temps…). Les sommes sont bloquées jusqu’à la retraite, hormis certains cas qui permettent une sortie par anticipation (accidents de la vie, achat de la résidence principale).
Le PER apporte plus de souplesse que les anciens dispositifs d’épargne retraite (Madelin, Perp, article 83…) grâce à ses trois options de sortie (en capital, en rente viagère ou en optant pour une partie en capital puis le reste en rente). Autre avantage : il est tout à fait possible de transférer les anciens dispositifs d’épargne retraite pour bénéficier de cette souplesse.
En France, la quasi-totalité des régimes obligatoires de retraite (de base et complémentaires) repose sur un système par répartition, dans lequel les cotisations des actifs financent directement les pensions versées aux retraités. La solidarité intergénérationnelle est le pilier du financement de nos retraites : la génération active cotise aujourd’hui pour financer les pensionnés, en s’appuyant sur le principe d’un contrat social où, demain, nos propres enfants feront de même.
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