Les fonds obligataires à échéance restent une source de diversification et de rendement attractive. Avec une offre de plus en plus large et de nouvelles maturités, les investisseurs doivent rester vigilants et sélectionner ces stratégies de portage selon leur profil de risque.
Depuis la forte remontée des taux d’intérêt, les fonds obligataires à échéance, qui déploient une stratégie de portage en investissant dans des obligations d’entreprises arrivant à terme avant une date déterminée, ont le vent en poupe. Aux côtés des acteurs historiques, comme Edmond de Rothschild AM, ODDO BHF AM, Rothschild & co, La Française ou encore Swiss Life AM, de nombreuses sociétés de gestion ont lancé depuis l’an dernier des millésimes, parfois leur premier.
Séduits par des performances désormais positives et des rendements actuariels bruts compris entre 5 % et 8 %, les investisseurs sont toujours au rendez-vous. La grande lisibilité qu’offrent les fonds datés explique leur succès dans un contexte économique et financier encore incertain. « Sans horizon de temps défini, les clients sont souvent désemparés face aux variations au jour le jour de leur portefeuille, souligne François Jubin, directeur général de WiseAM. Sous réserve de rester investi jusqu’à l’échéance, ce profil de fonds permet de figer les conditions de marché à la date d’entrée, avec une bonne visibilité sur le rendement attendu net des frais de gestion, et hors défaut bien sûr. » Par ailleurs, au fur et à mesure de l’approche de la maturité finale, la volatilité et la sensibilité aux taux diminuent.
De l’avis des professionnels,les conditions de marché restent favorables pour souscrire.La perspective d’un ralentissement économique contenu ou d’une faible récession,la solidité des fondamentaux des entreprises,mais aussi l’approche de la fin du cycle de remontée des taux des grandes banques centrales soutiennent le marché du crédit. «Avec une succession de crises depuis 4 ans, les entreprise sont par prudence géré activement leur endettement, assaini leur bilan et reconstitué leurs réserves de trésorerie, souligne Matthieu Bailly, directeur général d’Octo Asset Management. Les taux de défaut devraient donc rester contenus, notamment en Europe. Par ailleurs, les rendements retrouvés permettent d’absorber d’éventuels accidents.» La réouverture du marché primaire est un catalyseur supplémentaire.«Le resserrement des spreads sur des signatures existantes a pu être compensé,pour maintenir le rendement à maturité, par les taux des nouvelles émissions»,ajoute Matthieu Bailly. «Des taux sans risque moyen terme compris entre 2,7 % et 3,8 % en zone euro ainsi que des spreads de crédit sur le high yield d’environ 450 points de base1 rendent encore les fonds datés attractifs pour apporter du rendement au sein d’une allocation diversifiée. Néanmoins, nous étions bien sûrplus confortables quand les spreads évoluaient entre 600 et 700 points de base»,tempère Richard Houbron,cofondateur du family office Experts en patrimoine
Actuellement, une trentaine de fonds datés sont encore ouverts à la souscription. La majorité est positionnée sur les émissions notées high yield en euros pour capter des rendements très attractifs,tout en privilégiant, pour limiter le risque de défaut,le segment BB des émetteurs les mieux notés.Certains fonds investissent sur les émissions financières seniors et/ou subordonnées,d’autres les excluent.Des fonds comme 1VO 2028 d’IVO Capital Partners offrent une exposition à la dette émergente. Et les lancements se poursuivent, notamment sur l’échéance 2028.«Les nombreux fonds disponibles permettent de sélectionner le taux de rendement actuariel, la sensibilité, la duration et la notation moyenne en portefeuille, en adéquation avec le besoin du client final», met en avant Charles Delsarte, ingénieur financier chez Nortia. Le segment est même enrichi d’innovations comme les premiers ETF obligataires à échéance fixe enEurope (voir p. 14). «Si le client souhaite construire un portefeuille répondant à des objectifs élevés en matière de durabilité, l’offre est tout de même plus réduite», pointe Richard Houbron. Seuls quelques fonds datés sont classésarticle 9 SFDR, comme La Française Carbon Impact 2026, Diversified Bond Opp. 2025 et EU Bond Opp. 2027 gérés par Anaxis AM, ou encore ODDO BHF GlobalTarget Green2028
Investir dans un fonds daté peut répondre à différents objectifs. «Avec Sycoyield 2026, nous souhaitions proposer une approche résolument patrimoniale pour apporter un complément de rendement au fonds en euros,mais aussi une source de diversification», explique Olivier Chamard, directeur des relations partenaires chez Sycomore AM. Et Yves Conan, directeur général Linxea, de compléter: «Au sein de l’assurance-vie, les fonds datés permettent aux clients avertis de diversifier leur allocation sur un marché obligataire par nature moins volatil que celui des actions, et aux plus novices d’apporter un surplus rendement à leur allocation sur le fonds en euros.»Les CGP sélectionnent généralement deux ou trois fonds datés sur des échéances différentes. «Les CGP ont jusque-là majoritairement souscrit à notre fonds à échéance 2025 en raison d’une courbe des taux plate et donc d’un profil rendement risque attractif, précise Mathieu Bailly. Mais notre fonds à échéance 2028 est désormais de plus en plus sollicité dans une optique patrimoniale afin de fixer les taux actuels le plus longtemps possible.»
Reste qu’avec une offre de plus en plus large,la sélection peut s’avérer complexe. «11 ne faut pas succomber aux sirènes du rendement, conseille Olivier Chamard. Les fonds aux profils les plus offensifs risquent de ne pas tenir leur promesse.Ces produits doivent être sélectionnés au regard du couple rendement-risque.» 11 est donc important d’étudier la composition du portefeuille et son profil de risque pour limiter l’effet d’un éventuel défaut. Lalecture du prospectus est aussi recommandée. « Si la promesse commerciale est à priori simple et lisible, le prospectus permet de comprendre la stratégie d’investissement - qui peut être très différente d’un fonds à l’autre -, et de s’assurer que le risque est maîtrisable tout au long de la vie du produit», souligne Yves Conan.«Le prospectus précise aussi les mécanismes de protection des épargnants investis en cas de rachats de la part d’autres porteurs, notamment dans l’hypothèse d’une liquidité détériorée sur le marché obligataire», complète François Jubin. Avec la multiplication des fonds, l’expertise de la société de gestion peut aussi faire la différence. «Nous y sommes très attentifs, confirme Charles Delsarte. Et si c’est un premier millésime, nous redoublons de vigilance, en particulier sur la composition du portefeuille, pour minimiser le risque de défaut.» «Contrairement à un fonds obligataire classique,« un fonds à échéance nécessite notamment une expertise pour gérer la fin de vie du produit », ajoute Richard Houbron. Sans oublier de comparer les frais avec des frais de souscription et/ou de rachat en sus des frais de gestion fixes qui peuvent, là encore,varier. Carole Leclercq
Source : fundsmagazine.optionfinance.fr
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