17 janvier 2024

Tout savoir sur l’allocation d’actifs en assurance-vie

Véritable couteau suisse de l’épargne, l’assurance vie permet notamment de se constituer ou de développer son patrimoine.

L’allocation d’actifs en assurance-vie : Niveau 1 – Les fondamentaux

Pour cela, il convient de définir une allocation d’actifs qui va permettre de répondre aux attentes et profils des investisseurs tant au niveau de la recherche de performance que de la prise de risque. Mais comment faire ?

En matière d’investissement, l’adage « Il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier » s’applique particulièrement bien. En effet, la diversification est une notion clé.

Diversifier consiste à répartir son investissement sur différentes classes d’actifs. Dans un contrat d’assurance-vie, cela peut être mis en place via la sélection des supports d’investissements, grâce aux choix des unités de compte et/ou les différents modes de gestion. Cette allocation nécessite que les supports choisis correspondent notamment au profil de risque de l’investisseur et à son horizon d’investissement.

D’ailleurs, grâce aux unités de compte, l’assurance-vie permet désormais de faire du sur mesure. Conséquence : fin 2021, les unités de compte représentaient près de 35 % de la collecte selon France Assureur, alors qu’en 2010, ce taux était d’environ 13 % seulement.

Les unités de compte vous permettent d’investir sur tous les marchés financiers via des fonds en actions ou en obligations ou des ETF mais aussi sur des supports immobiliers, comme les SCPI ou OPCI, et depuis peu, sur une nouvelle classe d’actifs en plein développement, le private equity. Les perspectives de performance des unités de compte sont plus importantes que celles du fonds en euros, mais l’investisseur doit accepter en contrepartie un risque de perte en capital.

Les fonds actions offrent un potentiel de performance important à moyen et long terme. En revanche, ils présentent également un risque élevé.

Sur les marchés actions, il y a deux modes de gestion majoritaires : la gestion value et la gestion growth. La gestion « value » vise à sélectionner des sociétés sous-évaluées par le marché et qui selon le gérant offrent un potentiel de revalorisation. À l’opposé, la gestion « growth » se focalise sur les « valeurs de croissance », c’est-à-dire les entreprises ayant une croissance visible et dont les bénéfices augmentent indépendamment du cycle économique. Leur valorisation se situe souvent au-dessus de la moyenne du marché, mais le potentiel de croissance espéré est censé compenser cela.

Les fonds obligataires sont, comme leur nom l’indique, des fonds composés essentiellement d’obligations. Investir dans un fonds obligataire permet de se positionner sur un large panel d’obligations d’États et/ou d’entreprises, aux maturités et taux d’intérêt variés. Cette caractéristique de diversification permet d’optimiser le couple rendement/risque. Les fonds obligataires, moins risqués que les fonds actions, affichent aussi bien souvent des rendements moins élevés. Cependant, certains fonds obligataires à haut rendement, high-yield, peuvent présenter une espérance de rendement élevé, mais comportent en contrepartie un risque plus important.

Les fonds immobiliers sont complémentaires sur le long terme aux fonds en euros, car ils offrent un couple rendement/risque intéressant. Dans un contrat d’assurance-vie, vous pouvez investir dans l’immobilier via des SCPI, pour société civile de placement immobilier, ou des OPCI pour Organisme de Placement Collectif en Immobilier.

À côté de ces trois grandes classes d’actifs, d’autres types de fonds se développent. Les ETF, que l’on appelle également trackers ou fonds indiciels, sont des fonds d’investissement qui répliquent la performance d’un indice boursier ou d’une thématique.

Les produits structurés sont conçus pour vous permettre de dynamiser votre épargne tout en permettant d’assurer une protection du capital. En effet, ces instruments financiers permettent de bénéficier d’un potentiel de rendement lié à la performance d’un actif sous-jacent (actions, indices, fonds, paniers…), tout en assurant une protection partielle ou totale du capital à l’échéance.

Enfin, le private equity, qui permet d’investir dans le capital de sociétés non cotées, est une classe d’actifs intéressante, car elle est décorrélée des marchés actions. Si le risque est également important, les rendements peuvent l’être également.

Si les performances passées ne présagent pas des performances futures et du fait de la grande diversité de l’offre, le choix pour construire une allocation est complexe. Dans le prochain épisode, nous verrons justement comment adopter son allocation en fonction du profil des investisseurs.

L’allocation d’actifs en assurance-vie : Niveau 2 – En pratique

Nous l’avons vu dans l’épisode 1, la diversification est un élément clé dans l’allocation d’actifs de son contrat d’assurance-vie et les possibilités sont très nombreuses et adaptables aux enjeux de l’investisseur.

La 1ʳᵉ étape est de définir le profil d’investisseur avant toute décision. On distingue en général 4 grandes familles : les prudents, les équilibrés, les dynamiques et les offensifs.

À chacun de ces profils correspond un niveau de risque. Dans une allocation, la sélection de fonds doit se faire notamment par l’étude de son profil rendement/risque, et non par la simple analyse des performances passées. Pour simplifier la comparaison des fonds, il existe une échelle de risque sur 7 niveaux. Le niveau 1 correspondant au risque et au potentiel de rendement les plus faibles, le niveau 7 aux plus élevés. De manière résumée/générale, les différents profils correspondent aux niveaux de risque suivants :

  • Le profil prudent a un niveau de risque compris entre 1 et 3.
  • Le profil équilibré a un niveau de risque compris entre 4 et 5.
  • Enfin, les profils dynamiques et offensifs ont un niveau de risque compris entre 5 et 7.

La durée de placement d’un épargnant est fonction de ses besoins et objectifs patrimoniaux comme préparer sa retraite ou encore investir dans un projet immobilier. Cette durée, plus ou moins longue, va permettre de créer une allocation, en utilisant les différents supports, l’objectif de l’allocation étant d’avoir un niveau de risques correspondant au profil de l’investisseur.

Par exemple, pour un profil équilibré, on peut avoir une allocation avec des fonds exclusivement équilibrés ou une allocation mixant du fonds en euros, risque 1, avec des fonds en actions, risque 6. Ainsi, il est possible de pouvoir prendre une part de risque pour doper sa performance, même dans un profil équilibré. L’important est de conserver une allocation en cohérence avec le risque que l’on est prêt à prendre.

Enfin, il est important de connaitre et de comprendre dans quel support on est investi. Ce critère de connaissance et d’expérience pourra également être pris en compte afin de s’assurer que vous soyez en capacité de comprendre les caractéristiques et risques de l’unité de compte choisie.

En conclusion, chaque investisseur recherche une performance pour son placement, mais son allocation doit respecter la tolérance au risque qui lui est propre. L’univers d’investissement désormais disponible dans les contrats d’assurance-vie lui permet de fabriquer son portefeuille par le biais d’une diversification, laquelle pourra évoluer dans le temps. En effet, que ce soit du fait des évolutions personnelles ou des performances constatées sur les marchés, l’investisseur aura la possibilité de faire évoluer son allocation à tout moment, grâce aux arbitrages.

Devant cette complexité tant dans la construction de son allocation que son suivi dans le temps, source de création de valeurs dans le temps, l’investisseur peut se faire accompagner dans sa gestion. C’est ce que nous verrons dans l’épisode 3.

L’allocation d’actifs en assurance-vie : Niveau 3 – Pour aller plus loin

Pour optimiser la performance de leur contrat d’assurance-vie, en respectant leur profil d’investisseur, les épargnants ont accès à une offre pléthore de fonds, du fonds en euros à des fonds non cotés de private equity, en passant par des fonds actions ou encore immobilier. Mais comment déterminer son allocation et la suivre dans le temps ?

La première manière de gérer son contrat est la gestion libre.

Le souscripteur décide seul en s’appuyant sur les documents précontractuels des supports fournis avec son contrat (DICI).

Si l’investisseur décide seul, il bénéficie souvent de l’avis de son conseiller en gestion de patrimoine.

Pour gérer son contrat, l’investisseur peut utiliser des options disponibles dans les contrats. Parmi celles-ci citons le stop and loss, qui permet d’arbitrer automatiquement les fonds dès lors qu’une baisse prédéterminée par l’investisseur est atteinte. À l’inverse, l’option « sécurisation des plus-values » permet de réaliser des arbitrages vers un fonds plus sécurisé dès lors qu’un niveau de performance, lui aussi prédéterminé, est atteint.

La deuxième manière de gérer son allocation est de s’appuyer sur les offres de gestion proposées par les assureurs.

Il existe deux principaux modes de gestion :

  • la gestion pilotée (appelée également le mandat d’arbitrage),
  • et la gestion personnalisée (appelée également discrétionnaire ou encore gestion sous mandat).

Avec une gestion pilotée, une fois son profil défini, l’allocation d’actifs au sein de son contrat sera effectuée en fonction des analyses de marché réalisées par la société de gestion. Ainsi, dès lors que des modifications de gestion seront identifiées, les arbitrages seront effectués pour tous les investisseurs du même profil, par l’assureur, et ce, sans aucune intervention nécessaire du client ou du conseiller.

Quant à la gestion personnalisée, son niveau de personnalisation est beaucoup plus important. C’est un service haut de gamme qui permet à l’investisseur de confier la gestion de son contrat d’assurance-vie à un gérant dédié. Celui-ci dispose de toute la latitude pour agir et organiser le portefeuille selon ses convictions et ses propres analyses du marché, tout en respectant bien évidemment les objectifs, le profil et l’horizon de placement de l’épargnant.

Alors, comment choisir le mode de gestion le plus adapté ?

Il est important de se poser la question de l’autonomie souhaitée. Cependant, n’oublions pas qu’il est tout à fait possible de combiner deux modes de gestion au sein d’un même contrat. Il arrive couramment qu’un épargnant choisisse de déléguer la gestion d’une partie de son capital tout en optant pour la gestion libre sur l’autre.

En résumé, l’allocation d’actifs est clef dans la gestion financière de son contrat d’assurance-vie. Pour réaliser la meilleure allocation possible, il faut déterminer son aversion au risque et son ambition de performance et choisir le mode de gestion le plus adapté à sa situation. Dans ces deux démarches, l’aide d’un conseiller en gestion de patrimoine est recommandé.

Thématique : Assurance-vie
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