Publié le 24 mai 2024

Regards croisés - Rencontre avec Cécile de Saint Michel, Présidente du Conseil National de l'Ordre des Experts-Comptables

Maxime Chiche, Directeur des partenariats a eu l’honneur de recevoir dans nos locaux parisiens Cécile de Saint Michel, présidente du Conseil National de l'ordre des experts-comptables.

L’occasion durant cet échange privilégié d’évoquer les actualités du conseil, les défis qui attendent la profession comptable et de revenir sur ses deux dernières années de mandature.

Maxime Chiche : Vous êtes la Présidente du Conseil National de l'Ordre des Experts-Comptables depuis décembre 2022 et la deuxième femme à porter la présidence après Agnès Bricard. Nous vous rencontrons régulièrement lors des manifestations organisées au sein de votre profession. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de vous recevoir dans nos locaux parisiens et nous vous remercions de nous accorder de votre temps pour échanger sur les principales problématiques liées à votre profession.

Cécile de Saint Michel : Effectivement, nous nous rencontrons souvent à l’occasion des manifestations de la profession et c'est toujours un plaisir de venir à la rencontre des équipes de Laplace.

Maxime : L'actualité du Monde du Chiffre est actuellement très riche. L'environnement est en pleine effervescence : les normes évoluent, la technologie progresse, le contexte économique reste incertain. Pouvez-vous ainsi s’il vous plait, nous présenter les enjeux et les prochains rendez-vous incontournables à venir de ces prochains mois ? 

Cécile : Après l’entrée en vigueur du guichet unique, nous avons travaillé sur la simplification. Nous avons proposé 36 mesures de simplification répondant au cahier des charges très contraignant qui nous avait été confié par le gouvernement. Je suis ravie qu’une grande partie des propositions soit reprise dans le projet de loi. Cela souligne le très bon travail réalisé par toutes les équipes du Conseil National de l'Ordre. Certaines n’ont été retenues qu'en partie. J’aurais aimé, par exemple, la suppression de la DAS, et de la 2067, mais je ne désespère pas d’arriver à obtenir cette suppression.

En début d’année, nous avons aussi eu une actualité brûlante dans le pays avec les manifestations des agriculteurs, qui subissent des moments très difficiles. J’ai ainsi demandé aux équipes du Conseil National de l'Ordre, de réfléchir à des mesures pour faciliter le quotidien des agriculteurs. Nous avons déjà réussi à trouver une douzaine de mesures et nous avons décidé avec la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de former un groupe de travail. Cela permettra de trouver des solutions pour accompagner les agriculteurs et d’évaluer notamment avec eux leur coût de revient. Le groupe de travail s'est déjà réuni 3 ou 4 fois. Les travaux avancent bien et j'espère que d'ici à l'été, nous pourrons présenter les conclusions.

Maxime : Le prochain Congrès de l’Ordre, qui se déroule à Marseille, sera-t-il aussi l'occasion d'aborder d’autres actualités ?

Cécile : Nous avons prévu un très beau Congrès à Marseille du 9 au 11 octobre. Nous allons approfondir le thème retenu l'année dernière. À Montpellier, nous avions parlé de facture électronique, de data, de l'IA, qui vont impacter notre profession. Cette année, nous nous sommes dits que nous devions aller plus loin en répondant aux questions suivantes : comment faisons-nous pour évoluer ? Comment pouvons-nous repenser la stratégie de nos cabinets ?

Cela sera donc la thématique centrale du Congrès 2024.  Par ailleurs, j’ai mis à contribution tous les partenaires pour qu'ils nous proposent des ateliers pratico-pratiques pour accompagner les cabinets au changement. Vous aussi Laplace, vous allez être mis à contribution !

Maxime : Je vous confirme que nous serons présents, comme chaque année, au Congrès à Marseille avec un stand et une animation d’un atelier Flash Mission. Nous avons bien noté : en 2023, c'était le pourquoi, cette année, cela sera le comment. Avez-vous déjà commencé à ouvrir les inscriptions ?

Cécile : Oui et nous avons déjà reçu de nombreuses inscriptions. Cette année, la particularité est d’avoir ouvert le Congrès aux collaborateurs du cabinet avec une tarification spécifique. C’est, en effet, très important d’intégrer nos équipes et de les intéresser à cette problématique de changement. C’est grâce à eux que nous réussirons à évoluer dans nos cabinets. Et c’est pour cela, que le titre du Congrès 2024 est « Embarquement immédiat, Du projet de cabinet aux missions de demain ».

Je ne désespère pas de battre le record historique de Montpellier à Marseille : 7 500 inscrits. C'est en très bonne voie concernant le nombre d’inscriptions, les partenaires ont répondu aussi présents : nous sommes même en situation de surbooking. Je suis convaincue que cela sera un très beau Congrès, un très bel accueil de la part des Marseillais, une très belle période. En résumé, un événement à ne surtout pas rater !

Maxime : Après 16 mois à la tête du conseil national, pouvez-vous s’il vous plaît dans un premier temps nous dresser un bilan des principaux axes de votre mandature au service de la profession : accompagnement des entrepreneurs, développement des compétences, adoption des bouleversements technologiques. Puis, dans un deuxième temps, nous expliquer les prochains défis à relever ? 

Cécile : Nous avions fixé 3 axes forts pour la mandature.

Le premier axe est le numérique au sens large, pas uniquement la facture électronique, qui va impacter très fortement la profession. C’est un phénomène mondial et nous, experts-comptables, nous devons nous adapter dans ce domaine.

Un autre axe important est la durabilité. Je pense que les experts-comptables ont un vrai rôle à jouer en matière de durabilité. Cela concerne toutes les données extra financières et qui mieux que l'expert-comptable pour les produire ? C'est en effet la première fois que nous avons un nouveau marché de cette dimension. Par contre, sur ce nouveau marché, nous n’avons pas de prérogatives d’exercice. Ainsi, n'importe quel consultant peut accompagner nos clients dans leur transition durable. Je suis donc convaincue que c'est à nous d’accompagner nos clients sur ces missions, étant donné que nous possédons les données. C’est pourquoi je conseille aux professionnels de se saisir de ces nouvelles missions dès maintenant.

Le troisième axe fort de la mandature repose sur la formation. On ne peut pas accompagner tous ces changements et relever tous ces défis sans une formation adaptée.  « Profession comptable 2030 » est le plus grand plan de formation que la profession ait connu depuis 1945. Un investissement à hauteur de 4,5 millions d'euros sur 5 ans. Je tiens à rassurer tout le monde : nous avons obtenu une subvention de 3 millions d’euros. 3 millions à destination des collaborateurs et les 1,5 million d'euros restants, pour repenser dans les cabinets les missions traditionnelles et développer de nouvelles missions. Nous avons une vraie responsabilité vis-à-vis de nos collaborateurs : c'est leur employabilité dans l'avenir. C’est pour cela que nous avons souhaité que le prochain Congrès soit aussi ouvert aux collaborateurs. Ils auront accès à tout : au parc des Expositions et à toutes les formations. Il faut que nous impliquions au maximum nos collaborateurs, car cela fait partie aussi de l'attractivité de la profession.

Maxime : Tous ces enjeux nous amènent évidemment à évoquer le développement des missions complémentaires. Laplace (anciennement Expert & Finance) est depuis plus de 35 ans le partenaire privilégié de votre profession pour accompagner vos confrères à développer les missions de conseil dans leurs cabinets. Quel est selon vous l'avenir des cabinets et plus précisément concernant les missions d'accompagnement ? Pour vous, l'avenir réside-t-il dans le développement de ces missions de conseil ?

Cécile : Votre rôle, Laplace, comme d'autres partenaires de la profession, est très important. Nous sommes en effet des généralistes. Certains experts-comptables se spécialisent dans certains domaines. Mais nous avons besoin globalement de professionnels experts dans leurs domaines, comme Laplace, pour accompagner nos clients. La gestion de patrimoine et l’expert-comptable, sont donc complémentaires. Nos clients nous posent beaucoup de questions sur la gestion de leur patrimoine. Avant d'être présidente du Conseil national, je suis avant tout expert-comptable avec un cabinet et je n'ai pas cette compétence en gestion de patrimoine. Donc, j'ai besoin de partenaires comme Laplace pour développer ces missions vis-à-vis de mes clients et répondre à leurs besoins. C’est mon objectif principal !

Maxime : Très clair. Cécile, merci pour cet échange.

Cécile : Merci Maxime, à bientôt.

Thématiques : Interprofessionnalité

Maxime Chiche

Directeur des Partenariats

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