29 mars 2024

Il est tentant d’établir un parallèle entre la citation de Saint-Pol-Roux sur l'Art en tant qu'entité anticipatrice et la dynamique des prix sur les marchés financiers. 

Anticipation et spéculation 

Tout comme l'art véritable peut être vu comme anticipateur, reflétant ou prévoyant des mouvements culturels, sociaux ou esthétiques futurs, les marchés financiers sont également guidés par l'anticipation. 

Les investisseurs font des choix basés sur leurs prévisions des performances futures d'une entreprise, d'une économie ou d'un secteur spécifique. Cette spéculation, basée sur des analyses, des tendances et parfois des intuitions, est similaire à la manière dont un artiste peut percevoir et incorporer dans son œuvre des courants de pensée ou des événements futurs.

Influence sur la réalité 

L'art anticipateur a le potentiel de façonner l'avenir en influençant la perception et les attitudes des individus. Sur les marchés financiers les décisions d'investissement basées sur les anticipations – lorsqu’elles sont partagées par le plus grand nombre - peuvent entraîner des flux de capitaux qui affectent le prix des actifs, le développement des entreprises, des technologies et même de politiques économiques de pays sous les projecteurs. Cette hypothèse a été formalisée en 1970 par Eugene Fama (prix Nobel 2013), sous le concept d’efficience des marchés. Ainsi, le prix des actifs incorporerait l’ensemble de l’information disponible. 

Risque et incertitude

La création d'art anticipateur, comme l'investissement dans les marchés financiers, comporte un élément de risque et d'incertitude. L'artiste et l'investisseur prennent tous deux des décisions dans un contexte d'incertitude, avec l'espoir que leur vision du futur ou leur analyse des tendances se concrétisera.

François Jubin

Directeur Général Zenith AM

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