15 décembre 2023

Quand la Fed nourrit le rallye de noël…

Ardemment souhaité par les investisseurs, mais pas nécessairement toujours au rendez-vous, le « rallye de Noël* » semble bien avoir lieu en cette fin d’année 2023. S’il est d’ordinaire de coutume d’utiliser cette expression boursière pour commenter les performances des marchés actions en cette période, le rebond est cette fois ci particulièrement impressionnant sur les marchés obligataires… et pour cause ! Le scénario de désinflation semble s’être accéléré de manière importante depuis la mi-octobre. Surtout, les anticipations optimistes des économistes ont depuis trouvé écho dans les propos des banquiers centraux.

La conférence de Jerome Powell constituait en effet l’un des derniers événements majeurs à suivre dans les salles de marché. Comme en atteste la baisse des taux souverains américains pendant la conférence de presse du président de la banque centrale américaine, cette dernière communication officielle de l’année civile a été accueilli avec une grande bienveillance par les opérateurs ! Le taux à 10 ans est même repassé sous le seuil fatidique des 4% ! Non moins impressionnant, le taux à deux ans a signé une fin de séance en fanfare en perdant -30bps. Si la réaction festive peut au premier abord surprendre alors même qu’aucune annonce majeure n’a eu lieu, le diable se cache dans les détails.

Le comportement du marché obligataire répond à une logique précise : le ton très confiant du président de la Fed est finalement venu confirmer l’optimisme ambiant que nous évoquions en préambule quant au scénario de désinflation, et donc de pivot des banques centrales. Jerome Powell s’est félicité du ralentissement plus rapide de l’inflation (la prévision d’inflation pour 2023 et 2024 étant même revue en baisse). Véritable caillou dans la chaussure de la Fed ces derniers mois, le marché du travail semble se normaliser selon les indicateurs suivis par la banque centrale.

Ajoutons à ce tableau quasi idyllique, compte tenu des problématiques économiques des deux dernières années, les anticipations à la baisse des taux directeurs par les membres du FOMC. Ces mêmes membres anticipent désormais plusieurs baisses de taux l’année prochaine. Bien sûr, les investisseurs en anticipent toujours davantage, mais les positions se sont nettement rapprochées. Contrairement à ce qui a pu se passer ces derniers mois où chaque détente des conditions de financement semblait tendre la Fed et amener ses membres à « annuler » le mouvement en cours sur le marché, Jerome Powell n’a cette fois-ci pas sonné le glas de ce « rallye de Noël obligataire ». 

*saisonnalité favorable pour les actifs côtés en fin d’année



La BCE plus neutre

L’heure était décidemment aux discours de banquiers centraux de part et d’autre de l’Atlantique !

Christine Lagarde n’aura pas annulé le rebond global des marchés à l’œuvre ce jeudi après la séance festive de Wall Street du 13 décembre… mais aura tout de même offert un discours moins « festif » aux observateurs, nourrissant par la même occasion un peu plus le rebond de l’euro par rapport au dollar. La banque centrale a révisé ses projections économiques à court et à moyen terme. Elle anticipe désormais une inflation de 2,7% l'année prochaine. Un niveau toujours supérieur à son objectif de long terme de 2%, mais néanmoins bien en deçà des 3,2% prévus il y a tout juste trois mois. Notons que les prévisions pour 2025 restent quant à elles inchangées à 2,1%.

Dans les premières prévisions de la banque pour 2026, l'inflation est évaluée à 1,9%. Contrairement à la dynamique des Etats-Unis, les perspectives de croissance demeurent modestes dans l’Euroland, reflétant l'anticipation d'une reprise lente après une année 2023 décevante. Un scénario somme toute logique compte tenu du resserrement marqué des conditions de financement ces derniers mois. L'économie de la zone euro devrait enregistrer une croissance de 0,8% l'année prochaine, révisée à la baisse par rapport à la projection de 1% faite en septembre.

Avant une reprise pour 2025 ? A suivre… 

Source : Zenith AM

Crédit images : Gettyimages

Achevé de rédiger par Guillaume Brusson le 15/12/2023

Avertissement au lecteur. Données les plus récentes à la date de publication. Ceci est une communication publicitaire. Cet article promotionnel n'a pas de valeur pré-contractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information. Il fait état d’analyses ou descriptions préparées par Zenith AM sur la base d’informations générales et de données statistiques historiques de source publique. L’opinion exprimée ci-dessus est à jour à date de ce document et est susceptible de changer. Ces éléments sont fournis à titre indicatif et ne sauraient constituer en aucun cas une garantie de performance future. Ces analyses ou descriptions peuvent être soumises à interprétations selon les méthodes utilisées. Les analyses et/ou descriptions contenues dans cet article ne sauraient être interprétées comme des conseils ou recommandations de la part de Zenith AM. Cette note ne constitue ni une recommandation d’achat ou de vente, ni une incitation à l’investissement dans les instruments ou valeurs y figurant. Toute méthode de gestion présentée dans cet article ne constitue pas une approche exclusive et Zenith AM se réserve la faculté d’utiliser toute autre méthode qu’elle jugera appropriée. Zenith AM, société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF sous le n° GP--11000028.

Guillaume Brusson

Directeur de la Multigestion 

Lire aussi
 
29 mars 2024

Dirigeant d'entreprise : Êtes-vous prévoyant ?

La prévoyance constitue pour le dirigeant d'entreprise le socle du développement d'une stratégie patrimoniale durable. En établissant des fondations solides en matière de protection du revenu de la cellule familiale et de l'outil professionnel, cela apporte au dirigeant les niveaux de sécurité et de sérénité nécessaires pour lui permettre de développer ses projets.

22 mars 2024

La Fed donne rendez-vous aux marchés ; Pendant ce temps sur le Vieux Continent...

La conférence de presse de la Réserve Fédérale américaine qui s’est tenue hier soir a débouché sur un statu quo sur les taux directeurs. Une décision largement anticipée par les intervenants de marché, dont l’attention s’est concentrée sur les perspectives de baisse des taux de référence pour le reste de l’année 2024 et pour 2025. Les attentes concernant l’inflation n’ont pas été modifiées de façon significative par les membres du FOMC, et ce malgré une résilience plus marquée que prévue de la croissance.

29 février 2024

Optimisation des flux en Private Equity

Un fonds d’investissement accompagne la croissance d’entreprises suivant une stratégie et un calendrier déterminés. La somme des appels et des distributions, année par année, définit la courbe de trésorerie ou cash flows nets de l’investisseur dont l’aspect évoque un « J ». Se pose alors la question de nombreux investisseurs dans une période de taux forts : que faire des montants non appelés et comment optimiser les distributions ?

23 février 2024

Les banques centrales restent à la manœuvre ; Les résultats à la rescousse

Le taux d’emprunt à 10 ans aux États-Unis a connu un nouveau rebond cette semaine à 4,30% alors que la Fed a réitéré sa volonté de ne pas vouloir se précipiter pour baisser ses taux directeurs. Bien que les progrès constatés sur les fronts de l’inflation et de l’emploi restent encourageants, les membres de la Réserve Fédérale affichent une prudence compréhensible à l’idée d’une détente trop rapide des conditions de financement. Un mouvement trop rapide ou trop prononcé pourrait en effet relancer la spirale inflationniste, balayant ainsi tout ou partie des efforts réalisés jusqu’ici.

19 février 2024

Mais que se passe-t-il sur les 10 ans américain ? ; L'Europe aperçoit-elle une lumière au bout du tunnel ?

Moins évidente à appréhender que celle du marché actions, la dynamique actuellement à l’œuvre sur le marché obligataire américain offre un regard sur les défis auxquels la première économie mondiale doit faire face. Le fait que l’indice S&P 500 vienne d’inscrire de nouveaux records historiques en franchissant le seuil symbolique des 5000 points laisse à penser que les investisseurs sont confiants dans l’avenir des entreprises outre Atlantique. Mais pourquoi ne retrouve-t-on donc pas cette dynamique sur le marché obligataire ?

2 février 2024

Jerome Powell corrige la copie des opérateurs ; La zone évite la récession !

Les semaines se suivent… et se ressemblent dans les salles de marchés, alors que les derniers jours ont été marqués par une volatilité persistante en lien avec les préoccupations croissantes liées à l'inflation. Les investisseurs ont en effet réagi aux indicateurs économiques, notamment aux chiffres de l'emploi aux États-Unis, qui ont dépassé les attentes… ce qui a pu également alimenter les craintes d'une politique monétaire plus stricte.