5 avril 2024

L’activité tient bon sur le Vieux Continent

La semaine en cours a été marquée par la publication en Europe d’indicateurs d’activité PMI (Purchasing Manager’s Index) qui offrent un regard sur l’état économique de l’activité manufacturière et des services d’un pays ou d’une zone économique. Les indicateurs d’activité du secteur manufacturier publiés mardi ont créé la surprise avec des chiffres supérieurs aux attentes des analystes.

L’Italie sort du lot avec un PMI Manufacturier à 50,4 qui repasse ainsi au-dessus du seuil des 50 points, signifiant ainsi que l’activité manufacturière repasse en phase d’expansion dans le pays. La Grande-Bretagne a suivi le même chemin avec un PMI qui repasse à 50,3. En Allemagne, où le secteur manufacturier est prépondérant, et où les chiffres précédents étaient préoccupants, la situation s’améliore légèrement avec un indicateur sorti à 41,9 pour 41,6 attendus. S’il reste du chemin à parcourir pour la première économie du continent, cette impulsion pourrait être le point de départ d’un rebond plus marqué à l’avenir.

Du côté des services, les indicateurs publiés ce jeudi étaient également bien orientés (Espagne : 56,1 – Italie – 54,6 Zone Euro : 51,5), hormis en France où le chiffre est sorti à 48,3. À l’instar de la publication manufacturière allemande, ce chiffre des services en France a tout de même battu le consensus des analystes et pourrait continuer de s’améliorer à l’avenir.

Toutes ces informations montrent que l’activité économique européenne s’inscrit dans une dynamique plus favorable, confirmant mois après mois le scénario d’un atterrissage en douceur et évitant une entrée en récession à laquelle nombre d’experts s’attendaient encore début 2023.

Le pilotage de la politique monétaire en Zone Euro semble ainsi avoir porté ses fruits, mais les membres de la BCE doivent toujours composer avec un certain nombre de défis (inflation, géopolitique, …) pour confirmer la bonne tendance actuelle.

La communication inégale des banquiers centraux américains

Le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis a vu son niveau passer de 4,20% en début de semaine à plus de 4,40% avant de se replier légèrement, traduisant l’inquiétude des intervenants de marché quant à l’orientation future de la politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine.

En effet, dans une semaine riche en prises de paroles de la part des membres de la Fed, un manque global de cohésion a déclenché l’ire des investisseurs obligataires. Si le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a déclaré que les chiffres décevants de l’inflation ne remettaient pas en cause sa vision d’une trajectoire désinflationniste, la prise de parole de Raphael Bostic (membre votant du FOMC et patron de la Fed d’Atlanta) était d’une tout autre facture…

Selon lui, la robustesse actuelle de l’activité économique devrait justifier le report de la baisse de taux prévue pour juin jusqu’au dernier trimestre 2024. La divergence de ces déclarations a ainsi provoqué un retour de la volatilité sur les marchés obligataires, les données macroéconomiques récentes venant calmer les ardeurs d’investisseurs qui s’étaient peut-être montrées un peu trop optimistes sur les baisses de taux directeurs de l’autre côté de l’Atlantique… Nul doute que la Fed suivra de près les prochains chiffres d’inflation et autres indicateurs d’activité, à commencer par les chiffres mensuels de l’emploi (Non Farm Payrolls) attendus dès demain… 

François Moisselin

Gérant de portefeuille 

Lire aussi
 
22 mars 2024

La Fed donne rendez-vous aux marchés ; Pendant ce temps sur le Vieux Continent...

La conférence de presse de la Réserve Fédérale américaine qui s’est tenue hier soir a débouché sur un statu quo sur les taux directeurs. Une décision largement anticipée par les intervenants de marché, dont l’attention s’est concentrée sur les perspectives de baisse des taux de référence pour le reste de l’année 2024 et pour 2025. Les attentes concernant l’inflation n’ont pas été modifiées de façon significative par les membres du FOMC, et ce malgré une résilience plus marquée que prévue de la croissance.

29 février 2024

Optimisation des flux en Private Equity

Un fonds d’investissement accompagne la croissance d’entreprises suivant une stratégie et un calendrier déterminés. La somme des appels et des distributions, année par année, définit la courbe de trésorerie ou cash flows nets de l’investisseur dont l’aspect évoque un « J ». Se pose alors la question de nombreux investisseurs dans une période de taux forts : que faire des montants non appelés et comment optimiser les distributions ?

23 février 2024

Les banques centrales restent à la manœuvre ; Les résultats à la rescousse

Le taux d’emprunt à 10 ans aux États-Unis a connu un nouveau rebond cette semaine à 4,30% alors que la Fed a réitéré sa volonté de ne pas vouloir se précipiter pour baisser ses taux directeurs. Bien que les progrès constatés sur les fronts de l’inflation et de l’emploi restent encourageants, les membres de la Réserve Fédérale affichent une prudence compréhensible à l’idée d’une détente trop rapide des conditions de financement. Un mouvement trop rapide ou trop prononcé pourrait en effet relancer la spirale inflationniste, balayant ainsi tout ou partie des efforts réalisés jusqu’ici.

19 février 2024

Mais que se passe-t-il sur les 10 ans américain ? ; L'Europe aperçoit-elle une lumière au bout du tunnel ?

Moins évidente à appréhender que celle du marché actions, la dynamique actuellement à l’œuvre sur le marché obligataire américain offre un regard sur les défis auxquels la première économie mondiale doit faire face. Le fait que l’indice S&P 500 vienne d’inscrire de nouveaux records historiques en franchissant le seuil symbolique des 5000 points laisse à penser que les investisseurs sont confiants dans l’avenir des entreprises outre Atlantique. Mais pourquoi ne retrouve-t-on donc pas cette dynamique sur le marché obligataire ?

2 février 2024

Jerome Powell corrige la copie des opérateurs ; La zone évite la récession !

Les semaines se suivent… et se ressemblent dans les salles de marchés, alors que les derniers jours ont été marqués par une volatilité persistante en lien avec les préoccupations croissantes liées à l'inflation. Les investisseurs ont en effet réagi aux indicateurs économiques, notamment aux chiffres de l'emploi aux États-Unis, qui ont dépassé les attentes… ce qui a pu également alimenter les craintes d'une politique monétaire plus stricte.

30 janvier 2024

Loi de finances, quelles nouveautés pour 2024 ?

Comme chaque année, la loi de finances pour 2024 introduit une série de mesures fiscales qui s’appliqueront progressivement à compter du 1ᵉʳ janvier.