11 mai 2023

DÉSINFLATION, ES-TU LÀ ?

Ardemment souhaitée par les investisseurs (et les consommateurs…), la trajectoire de désinflation se confirme un peu plus outre-Atlantique.

Le rapport CPI*, indicateur le plus attendu cette semaine dans les salles de marché, est en effet venu confirmer que cette désinflation s’installait… mais que sa trajectoire restait tout de même capricieuse.

Si la tendance baissière amorcée l’été dernier se poursuit bel et bien, le niveau absolu reste élevé… pour ne pas dire excessif. De plus, le rebond en glissement mensuel à +0,4%, en raison notamment de l’énergie, incite lui aussi à la prudence.

Il y a quelques semaines de cela, la composante logement de l’inflation américaine monopolisait en grande partie les inquiétudes (avec l’inflation salariale). Première bonne nouvelle : les loyers des logements avancent dans le bon sens. Toujours en hausse (+0,6% sur un mois), mais dans des standards bien plus acceptables.

La mauvaise nouvelle du rapport concerne les biens de base, qui ont augmenté de +0,3%, le gain mensuel le plus rapide depuis août dernier. Les prix des voitures d’occasion sont notamment à l’origine de cette hausse, eux qui ont augmenté de +4,4%. Un rebond supérieur aux attentes des analystes…

Selon Bloomberg, cette tendance pourrait perdurer dans un contexte de demande accrue et de faibles niveaux de stocks. Les banquiers centraux entrevoient bien le bout du tunnel, mais devront tout de même éviter quelques obstacles pour y parvenir…

QUID DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE AMÉRICAINE ?

Les membres du FOMC, qui ont été cloués au pilori dans le passé en qualifiant prématurément l’inflation de « transitoire », se garderont bien de réagir de manière marquée à la dernière donnée CPI…

Il n’en reste pas moins vrai que la donnée CPI d’avril publiée mercredi après-midi a envoyé dans l’ensemble des signaux plutôt rassurants concernant la transmission du resserrement monétaire à l’économie réelle, avec la stabilisation de l’inflation évoquée ci-dessus (+5,0% en glissement annuel).

Comme le souligne Bloomberg Economics, ces données plaident toutefois davantage pour une fin de la hausse des taux qu’une baisse prochaine (fin d’année). Pourtant, ce dernier scénario semble remporter de plus en plus les faveurs des investisseurs. Pourquoi ?

La Réserve fédérale pourrait désormais mettre davantage l’accent sur les indicateurs de crédit. Bien que le rapport d’avril CPI n’incite pas à festoyer sur la tombe de l’inflation, il ne poussera probablement pas non plus les responsables de la Fed à opérer une nouvelle hausse des taux en juin. Surtout, le retour du stress bancaire s’apparente à un deuxième tour de vis monétaire tant il incite les acteurs du secteur à durcir par prudence un peu plus les conditions de financement.

Les membres de la Banque centrale s’attendent à ce que l’impact désinflationniste complet du resserrement des conditions de crédit ne se soit pas encore manifesté… Bientôt le pivot ? 

RETOUR AUX ACTIONNAIRES ?

Les actionnaires des grandes entreprises cotées françaises ont perçu l’année dernière 57 milliards d’euros de dividendes selon les Echos, soit un record historique… auxquels s’ajoutent 24 milliards d’euros de rachats d’actions.

Une générosité inédite qui doit bien sûr beaucoup aux superprofits de Total Energies, mais aussi au retour en force des banques et assureurs qui ont longtemps suspendu, de gré ou de force, le versement de dividendes lors de leur traversée du désert de la dernière décennie.

Le cumul de ces dividendes et rachats d’actions effectifs représente tout de même près de 5% de la capitalisation actuelle de l’indice parisien à ce jour, et un taux de distribution de plus de 50% des profits de 2021.

Cette dynamique devrait se poursuivre en 2022 avec des profits records au S1 2022 de plus de 75 milliards d’euros. Un véritable facteur de soutien supplémentaire à l’orientation des indices ! La mécanique est similaire aux Etats-Unis avec une préférence (fiscale) pour les rachats d’actions, qui, rappelons-le, impactent positivement les ratios de valorisation !

Lors de la dernière décennie, les indices US avaient déjà largement bénéficié de ces programmes. A suivre…

Source : WiseAM, société de gestion du groupe Crystal

Crédits images : Adobe Stock

Achevé de rédiger par Guillaume Brusson le 11/05/2023 

Avertissement au lecteur : Données les plus récentes à la date de publication. Ceci est une communication publicitaire. Cet article promotionnel n’a pas de valeur pré-contractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information. Il fait état d’analyses ou descriptions préparées par WiseAM sur la base d’informations générales et de données statistiques historiques de source publique. L’opinion exprimée ci-dessus est à jour à date de ce document et est susceptible de changer. Ces éléments sont fournis à titre indicatif et ne sauraient constituer en aucun cas une garantie de performance future. Ces analyses ou descriptions peuvent être soumises à interprétations selon les méthodes utilisées. Les analyses et/ou descriptions contenues dans cet article ne sauraient être interprétées comme des conseils ou recommandations de la part de WiseAM. Cette note ne constitue ni une recommandation d’achat ou de vente, ni une incitation à l’investissement dans les instruments ou valeurs y figurant. Toute méthode de gestion présentée dans cet article ne constitue pas une approche exclusive et WiseAM se réserve la faculté d’utiliser toute autre méthode qu’elle jugera appropriée.

WiseAM, société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF sous le numéro GP–11000028.

Laplace, société inscrite sur le Registre unique des Intermédiaires en Assurance, Banque et Finance (www.orias.fr), sous le n. 22001887 en qualité de conseiller en investissements financiers (CIF), courtier en assurance (COA), courtier en opérations de banque et services de paiement (COBSP). Activité de démarchage bancaire et financier. Activité de transaction sur immeubles et fonds de commerce, carte professionnelle N. CPI 3402 2022 000 000 026 délivrée par la CCI de Paris Ile-de-France NE PEUT RECEVOIR AUCUN FONDS, EFFET OU VALEUR. Adhérent de la Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine, association agréée par l’Autorité des Marchés Financiers. Garanties financières de la compagnie MMA-IARD Assurances Mutuelles/MMA IARD, 14 boulevard Marie et Alexandre Oyon, 72030 Le Mans Cedex 9, TVA intracommunautaire n. FR17 900 504 481 00020, SAS au capital de 417 027,54 E SIREN 900 504 481 RCS de Paris.

Lire aussi
 
24 novembre 2023

Retour sur le vieux continent ; Pendant ce temps, au Royaume-Uni...

Si nos amis américains furent à l’honneur de nos précédents billets hebdomadaires (leurs derniers indicateurs économiques ont impacté positivement ces dernières semaines l’ensemble des classes d’actifs), place cette fois-ci à l’Euroland ! De manière plus marquée qu’outre-Atlantique, la tendance est au ralentissement de la croissance : un mal nécessaire pour provoquer un autre ralentissement, celui de l’inflation.

17 novembre 2023

Le CPI américain met le feu au marché ; Une "bonne" mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule

Les semaines se suivent et se ressemblent sur la planète finance… Après le trou d’air de septembre/octobre, les principales classes d’actifs continuent en ce mois de novembre de surfer sur des indicateurs économiques perçus comme favorables. L’optimisme ambiant des salles de marché tient avant tout à la publication mardi de l’indicateur « CPI » (inflation) du mois d’octobre.

10 novembre 2023

La détente des taux se poursuit en Europe... ; ... et chez nos amis américains !

Difficile d’imaginer les investisseurs se réjouir d’un affaiblissement de l’activité. C’est pourtant la tendance qui continue de se dessiner cette semaine, sur fond de données économiques en déclin… Des données qui ont donc contribué à nourrir le recul des taux souverains de l’Euroland, ce qui profite par extension aux principaux indices actions. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le CAC 40 rebondit ainsi de +2.16% depuis le début du mois.

3 novembre 2023

Bonne nouvelle : l'inflation continue sa décrue... ; ... et l'activité ralentie ; Les marchés repartent

L’inflation en zone euro continue de baisser pour atteindre à 2.9% sur les 12 derniers mois en octobre. Le précédent chiffre était de 4.3% en septembre. L’amélioration est notable. Elle provient en grande partie d’un effet de base sur les prix de l’énergie. Hors énergie et alimentation, les chiffres sont moins élogieux (+4.2% contre 4.5%) mais confirment le scénario central attendu par les intervenants de marché.

27 octobre 2023

Les taux obligataires repartent à la hausse. Quel impact sur la stratégie d’investissement ?

Les taux des emprunts obligataires sont remontés au cours des deux derniers mois. Si la désinflation et le ralentissement dans les économies développées demeurent les deux tendances économiques de fonds qui devraient conduire les banques centrales à modifier leur politique monétaire en 2024, les marchés obligataires ont joué un autre scénario, avec des tensions inflationnistes persistantes et une croissance économique restant solide.

27 octobre 2023

Désintermédiation bancaire et hausse des taux, frein ou opportunité pour les intermédiaires de financement ?

La dégradation des conditions de financement bancaire n’a échappé à personne. Les modèles de financements alternatifs se sont développés pour s’y substituer et répondre aux besoins des jeunes entreprises innovantes, mais également pour des projets rentables dans des secteurs très variés. La hausse des taux se pose-t-elle alors comme un frein ou une opportunité pour les intermédiaires de financement non bancaire ?